
Quand les hommes rentraient des champs ou quand la traite des vaches était terminée, c’était « l’heure de la soupe ». Si les femmes travaillaient au dehors, elles revenaient un peu plus tôt pour « faire la soupe » et quand tout était prêt, elles appelaient « à la soupe ! ».
La soupe est un aliment dont le prix de revient est presque nul. De l’eau, du pain et des légumes du jardin : tout est produit à la ferme. On met toutes sortes de légumes selon la saison… et on laisse bouillir la marmite pendant des heures devant le feu, dans la cheminée.
Les hommes enrichissaient leur soupe en versant un verre de vin dans l’assiette à demi vidée. Cette habitude de faire « godaille » ou « chabrot » est considérée comme très saine.
Quelquefois, pendant les jours très froids d’hiver, on fait une trempine, ou soupe au vin chaud : dans la soupière, sur du pain rassis, on verse de l’eau et du vin bouillant, et on sucre bien. En été, au contraire, on fait le miget, bien frais, avec de l’eau juste tirée du puits, du vin et du pain coupé en petites bouchées. Rien de mieux pour rafraîchir pendant les grands travaux (les battages). Les femmes et les enfants, qui ne boivent pas de vin, mangent le miget au lait.
Comme nous sommes au cœur de l’hiver, voici deux recettes de soupes régionales que Nicole a relevées pour nous dans le livre Manger autrefois en Poitou d’Élisabeth et Jean-Claude Morin (Geste éditions).
La soupe de haricots à l’oseille
150g de haricots
1 gros oignon
1 botte d’oseille
1 litre 1/2 d’eau
1 verre de lait
sel, poivre
Mettre à tremper deux bonnes poignées de haricots. Puis les faire cuire dans un litre et demi d’eau avec un gros oignon, pendant deux heures. Passer au moulin.
Remettre sur le feu en y ajoutant un bon verre de lait. Dès que le potage bout, y jeter l’oseille hachée. Saler, poivrer et laisser cuire cinq minutes.
Tailler du pain et tremper la soupe.
La soupe de vie
1 litre d’eau
12 gousses d’ail
1 branche de thym
1 branche de romarin
4 feuilles de laurier
3 cuillerées à soupe d’huile
pain de campagne rassis
Dans un litre d’eau bouillante, jeter une douzaine de belles gousses d’ail, une branche de thym, de romarin, quatre feuilles de laurier. Celles-ci flottent puis disparaissent, englouties. Pour corser ce bouillon bien léger, y ajouter trois cuillerées à soupe d’huile pendant la cuisson, qui dure dix à quinze minutes. Pendant ce temps, les hommes garnissent leur assiette de tranches de gros pain rassis et versaient dessus une louche de bouillon brûlant.
A taaable… !!! Aujourd’hui, je partage la recette de la soupe grasse du Carnaval : http://www.ciel-mes-aieux.com/2017/02/02/ma-cuisine-ancestrale-carnaval/
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Oooh le miget ! Je m’en souviens comme si c’était hier ! 🙂
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