…ou petite étude sur une commune de Gâtine, à travers deux singularités : son recensement de 1798 et son personnage célèbre : Patrice Coirault.
Le second article de Danièle Billaudeau, vice-présidente du Cercle généalogique des Deux-Sèvres.
La commune de Surin, canton de Champdeniers, fait partie des 105 communes de notre département à conserver un recensement pour l’époque révolutionnaire. Il a été fait et arrêté le 21 brumaire de l’an 6 de la République et nous apprend l’âge de ses habitants, leur profession, leur ancienneté dans la commune qui comptait alors 414 personnes.
Surin possède donc en 1798 une population relativement jeune puisque 235 habitants ont moins de 40 ans, la catégorie des trentenaires représentant à elle seule 28 % de la population globale. Curieusement, Surin en 1798, ne compte aucun enfant de moins de 10 ans. Faut-il y voir un rapport avec les guerres de Vendée particulièrement violentes pour la décennie concernée ? La toponymie des lieux nous incite fortement à le croire puisque sur le cadastre napoléonien, nous trouvons les noms évocateurs de « Le champ des morts Girault », « Pont cassé » sur l’Autize ou encore « Bataillère ».
C’est en tout cas une population très majoritairement agricole avec 80 % des métiers connus, l’artisanat n’en représentant que 14 %. A noter que 214 personnes sont définies seulement par leur état et 9 n’ont ni profession, ni état.
68 % des habitants sont installés dans la commune depuis plus de 10 ans. Mais, depuis 1793, une arrivée de population nouvelle est enregistrée avec 127 personnes, dont 80 % depuis moins de 5 ans et 37% sur la seule année 1798.
La période révolutionnaire a été marquée à Surin par une baisse importante de sa population (-39 %). Malgré les apports de l’année 1798, la commune en 1806, n’a pas encore retrouvé son niveau de 1793.
Aucun instituteur n’est recensé à Surin en 1798. Mais le fils de l’un d’eux, instituteur à Bessines, naîtra à Surin au domicile de ses grands-parents maternels, le 26 septembre 1875. Il restera fidèle à la commune puisque nous le retrouvons à son deuxième mariage le 14 septembre 1956, nous y trouvons même son décès le 15 janvier 1959. Patrice COIRAULT, fils d’instituteur, passé par Khâgne et la Sorbonne où il a obtenu une licence de lettres, a fait carrière dans les travaux publics, en tant qu’ingénieur et fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Il est surtout connu pour ses travaux sur la chanson traditionnelle, boudés par l’ethnomusicologie institutionnelle de l’époque, mais particulièrement appréciés en revanche par les acteurs de l’éducation populaire. Son œuvre ultime, Formation de nos chansons folkloriques, a été publiée aux Éditions du Scarabée.
Bonjour,
Où sont passés les fameux boulangers de Vermenie qui vendaient leur pain dans les foires de la région ? Ils ont dû changer de métier au cours du 18e siècle car il n’y en a pas un seul dans le recensement que vous citez…
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Et non, il n’y a pas de boulanger non plus ! Mais j’aimerais bien en savoir plus sur ces fameux boulangers de Vermenie dont la généalogie n’a jamais croisé ma route.
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C’est Maurice Poignat qui parle de ces boulangers de Vermenie. Ils s’appelaient BOUTIN, MACOUIN, GOICHON, MIMAULT… Apparemment, ils vendaient leur pain dans les villes et sans doute pas aux paysans du coin qui devaient faire leurs miches au four banal. Peut-être une spécialité comme la fouace de la Mothe…
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