De l’usage des ressources croisées des AD 79, exemple concret.

J’étais coincé sur un couple de ma généalogie et je vais vous montrer comment avec un peu de paléographie et des ressources en ligne autres que l’état civil j’ai pu m’en sortir.

Nous partons donc du couple Jean Clément BAUDET époux de Marie Jeanne FRADIN. La généalogie de Jean Clément ne m’a pas posé de problème malgré l’absence de mariage faute de registres disparus. La situation de Marie Jeanne FRADIN est plus particulière.

Notre couple BAUDET x FRADIN est établi à La Chapelle-Gaudin et est formé depuis au moins 1797 par la naissance de leur premier fils : Louis Clément né le 18 avril 1797 à La Chapelle-Gaudin, suivent d’autres enfants : François (1799), Rose (1804), Marie Joséphine (1810), Françoise (1812), Marie Judie (1817), une enfant prénommée Judith (vers 1817) mais qui n’a pas d’acte de naissance en bonne et due forme puisqu’elle prend l’identité de Marie Judie décédée en 1818, Jacques (1819) et Jean Salvin dit Sylvain (1822), malheureusement, au fil des actes de naissances, mariages et décès des enfants, on ne trouve pas de mention directe de famille de Marie Jeanne FRADIN épouse BAUDET.

Marie Jeanne FRADIN épouse BAUDET cependant décède à La Chapelle-Gaudin, le 4 juin 1840 avec pour mention « fille de Jacques FRADIN décédé à Amailloux et de Marie qu’on lit du premier abord GORRE décédée à La Chapelle-Gaudin.

Je retourne toutes les bases dans tous les sens Jacques FRADIN x Marie GORRE cela n’existe pas.

Je pense que je fais une mauvaise lecture de l’acte de décès, donc je vais m’imprégner de l’écriture de l’officier d’état civil de la commune de cette époque qui bien que sachant écrire, prenait des libertés avec l’écriture des noms et des prénoms, comme en témoigne le recensement de population de 1836 (ici Isabelle Billy).

On voit que dans l’acte de décès de Marie Jeanne FRADIN, le g et le j s’écrivent pareil et dans le recensement on voit également que le son « ye » est également représenté par une liaison sg et parfois le son « ze » est aussi écrit dans une approximation avec un g comme le recensement des prénoms de Joseph.

Nous nous trouvons donc avec de possibles variantes : GORRE, JORRE, YORRE, ZORRE. On ne peut pas exclure une terminaison en i pour la version GORRE qui pourrait donner GORRI.

Nous savons que cette Marie « GORRE » est décédée à La Chapelle-Gaudin et par chance elle est mentionnée dans l’acte de naissance de Louis Clément en 1797 sous le nom de Marie FRADIN.

Par conséquent nous cherchons une femme décédée à la Chapelle Gaudin, soit épouse FRADIN, soit veuve FRADIN ou épouse en secondes noces ce qu’on ne peut pas exclure.

Là par contre il n’y a pas de recette miracle, il faut passer les registres de décès page par page en essayant de trouver son bonheur. Une Marie « quelquechose » dont le nom pourrait correspondre.

En retournant le registre dans tous les sens je tombe sur l’acte suivant :

Marie NIORT décédée le 14 brumaire an XIV à La Chapelle-Gaudin, mention de Louis ENOM « son second mari », malheureusement pas de mention de BAUDET ou de FRADIN.

Ici s’arrête donc notre recherche brute en état civil sans réelle réponse, puisque, évidemment, il n’y a aucune trace du mariage de Louis ENOM et de Marie NIORT.

1805 est une période où parfois il existe des tables de succession. Je cherche à savoir si Marie NIORT a eu une succession. Pour cela je regarde dans les archives de l’Enregistrement dans la table du bureau d’Argenton-Château dont dépend La Chapelle-Gaudin et je trouve ceci dans la table, et ceci dans le registre des déclarations. Dernière facétie du site des AD cependant, le registre des successions sur la période 1806-1809 se trouve dans les vues numérisées de 1809-1812.

Marie NIORT veuve ENOM est bien veuve FRADIN et mère de Marie Jeanne, puisque mention de Jean Clément BAUDET comme héritier. On voit ici d’ailleurs que seule Marie Jeanne FRADIN hérite de sa mère ce qui peut expliquer l’absence de frères et sœurs dans les différents actes du couple BAUDET- FRADIN.

Donc les parents de Marie Jeanne FRADIN sont apparemment Jacques FRADIN et Marie NIORT, je trouve bien un couple FRADIN x NIORT à La Chapelle-Gaudin mariés en 1776 avec qui plus est une fille Marie Jeanne née en 1780 mais comment prouver que Jacques FRADIN et René FRADIN sont la même personne.

Marie NIORT m’ayant porté chance, je me refocalise sur son second mariage avec Louis ENOM. Vu que Marie NIORT est veuve, il y a peut-être eu un contrat de mariage. Je pars du principe que si Marie NIORT est mentionnée Marie FRADIN en 1797 cela veut dire qu’éventuellement elle n’était pas encore veuve et ou remariée. Donc nous cherchons un contrat de mariage entre 1797 (an V) et 1805 (an XIV) au couple ENOM-NIORT.

Il se trouve que sur le site des archives départementales des Deux-Sèvres, des répertoires de notaires ont été numérisés. La Chapelle-Gaudin étant à proximité d’Argenton-Château, je commence naturellement avec le répertoire de Joseph Alexis Benjamin GIRARD qui commence en l’an VII.

La encore, pas de solution miracle, il faut feuilleter page par page, mais à la page 26 apparaît ceci. Le contrat de mariage entre Louis ENOM et Marie NIORT en date du 26 floréal an IX.

Grâce au répertoire des notaires en ligne, on sait que la minute notariale est conservée sous la côte 3 E 15973. Malheureusement, vous vous doutez bien que les minutes de notaires ne sont pas numérisées car il s’agit de fonds conséquents.

Par l’intermédiaire du Cercle généalogique, j’obtiens des photos du contrat de mariage et Marie NIORT est bien veuve de René FRADIN dont voici l’intitulé.

Ainsi, je peux relier Marie Jeanne FRADIN à ses parents René et Marie NIORT dont une partie de l’ascendance se retrouve facilement sur différentes bases. Bien sûr, les bases et arbres en ligne sont à utiliser avec parcimonie et précaution.

Voilà donc comment avec les archives en ligne, un peu de chance et de temps aussi, et l’entraide généalogique, j’ai pu résoudre cette énigme sans bouger de chez moi.

J’ajoute également que les Archives départementales ont récemment inauguré une salle de lecture virtuelle, une solution complémentaire pour avoir accès à des documents numérisés mais disponibles uniquement en salle de lecture.

Challenge de l’été : Parlez nous du 79.

L’été se fait là et forcément chacun prépare ses vacances pour reprendre en pleine forme en septembre.

Cependant, pour laisser personne sur sa faim nous avons décidé d’appeler aux bonnes volontés pour alimenter le blog durant l’été.

Les Deux-Sèvres sont connues pour être le département numéro 79, donc parlez nous de tout ce qui a un lien avec ce nombre.

Sosa 79, années en 79, 79 ancêtres originaires du même lieu, un militaire matricule 79, que sais-je ? Le tout en lien avec les Deux-Sèvres. Faites place à votre créativité.

Envoyez vos contributions à genea79@orange.fr, on se chargera de les diffuser à partir du 1er juillet jusqu’au 31 août.

Une curieuse famille

Pêchant des actes généalogique d’une famille de cousins éloignés vers Mazerolles dans la Vienne et je suis tombé sur une curiosité, jugez plutôt.

En 1912 à Mazerolles naît un enfant nommé Portail BAUDET, fils de Bienvenu et de Juliette LASNIER. Ne trouvant aucune trace de Bienvenu BAUDET, je me suis intéressé à Juliette LASNIER sur l’acte m’est renseigné qu’elle est native d’Exireuil et âgée tenez vous bien de 10 ans. Je me dis que c’est une erreur, que ce doit être dix-sept, dix-huit.

Sauf que dans le registre d’Exireuil en 1902, je trouve bien l’acte de naissance de Juliette LASNIER mais sur l’acte n’est mentionné que le père ! Martin LASNIER dit La Fleur, lui aussi âgé de 10 ans natif de la Roche Piché de Ste Eanne.

Je remonte le registre de Sainte Eanne en 1892, effectivement Martin LASNIER dit La Fleur fils de Martin LASNIER dit La Fleur et de Anne BOURAILLOUSE. Son père âgé de 11 ans et sa mère de 8!

M’en voilà confus. Je me demande bien ce que j’ai pris dans mes filets…

Je pense que vous l’aurez compris, cette histoire généalogique incroyable n’est pas humaine, ni aquatique mais asine. En effet, aux Archives départementales des Deux-Sèvres, sont conservés des livrets généalogiques dits « Stud-books » permettant quand c’est complet de retracer le lignage depuis 1884 des races équines et asines et notamment nos célébrissimes baudets du Poitou.

Ces ouvrages recensent les animaux vivants ou décédés sur une période donnée et éventuellement leur sort s’ils partaient à l’étranger. Il y a deux parties par classe animale, la partie des chevaux et ânes retraités de la reproduction et les animaux actifs.

Bien sûr au fil des ans, aujourd’hui le stud-book est informatisé et disponible aux éleveurs au même titre que les accréditations LOF etc pour les chiens par exemple.

Nous retrouvons ici notre fameux Portail BAUDET fils de Juliette II par Bienvenue VIII, ce numéro le 732, est attribué la durée de vie de l’animal et n’est plus attribué après puisque dans certains livrets il est écrit par exemple de 340 par 234.
Nous retrouvons ici la mère de Portail, Juliette II dont l’ascendance est limitée au seul nom du mâle.
Le père de Juliette II, La Fleur XI fils de Bouraillouse (et non pas Bourailloux puisque ce dernier est un mâle) et de La Fleur)
Et comme j’ai eu beaucoup de chance, il se trouve que La Fleur I fut le premier baudet du Poitou recensé au stud book dans la première édition de 1884.
Bouraillouse, mère de La Fleur XI.

Bonne journée à tous, et attention aux poissons, et aux ânes.

Un peu de vocabulaire et Challenge AZ

Au détour des registres, on peut parfois tomber sur un acte avec un mot qui n’est plus employé aujourd’hui : « besson »

Sur l’étymologie, le mot « besson » vient de bissus dérivé lui même de bis qui veut dire « deux fois ». Une, si ce n’est la plus ancienne mention date de 1260 dans Li livres de Jostice et de Plet (Livre de justice et de plaid) qui est un traité juridique anonyme déposé à la BNF et dans d’autres ouvrages, dès le XVIe siècle est déjà qualifié de « vieux mot ». Il existe des variations comme bessoun en provençal.

En littérature le terme se retrouve notamment dans La Petite Fadette de Georges Sand. Le terme serait encore employé par les éleveurs de moutons mais à totalement disparu si ce n’est dans les patronymes BESSON, LEBESSON etc. ou pour les amateurs de jeux télévisés dans le jeu Pyramide.

Des enfants, jumeaux ou pas, il en sera question dans notre challenge AZ qui portera sur l’enfance et tout ce qui s’y rattache.

Mais cela, c’est pour le mois prochain….

Vaccination au XIXe siècle : Un avis issu des fonds de la préfecture (1848).

Dans les fonds des archives départementales des Deux-Sèvres, en série 5M, se trouve la correspondance avec la préfecture au sujet de la vaccination (ou vaccine) : Demande de vaccins, signalements de pic épidémique, listes des médecins vaccinateurs et des personnes faisant la promotion de la vaccination, états de la vaccination chez les enfants de l’assistance publique etc.

Le document suivant est un exposé d’un certain Caillet/Cailler/Taillet/Tailler (vous laisserez vagabonder votre imagination) qui je suppose était soit un scientifique, soit un personnage public. Était-il de Niort ? Ou est-ce que ce document a été adressé à la préfecture comme documentation, des recherches plus poussées sont les bienvenues de celui qui voudra bien les faire.

Eléments sur les procédés de vaccination contre la variole :

Edward Jenner, médecin anglais, le 14 mai 1796 inocule à un enfant du pus prélevé sur la main d’une fermière infectée par la vaccine (variole de la vache), l’enfant sera immunisé contre le virus. La vaccination de l’époque consistait à prélever du pus sur des pustules d’une homme infecté et d’infecter d’autres hommes pour créer la défense immunitaire, dite vaccination de « bras à bras ». Ce procédé de variolisation pouvait malheureusement transmettre d’autres maladies comme la syphilis. En France, l’idée de vaccination sera prise très au sérieux avec l’appui notamment de personnalités de premier plan comme Lucien Bonaparte et Talleyrand. Un comité central de la Vaccine est créé en 1803 et ordonne les campagnes de vaccination. Le procédé de bras à bras restera cependant le plus répandu jusqu’en 1880. Un projet de loi sur l’obligation vaccinale en 1843 échoue et l’obligation vaccinale ne sera imposée qu’a différents cas parmi la population : les enfants placés (1874), les conscrits (1876), les écoliers (1882), collégiens et lycéens (1883), les étudiants en médecine et pharmacie (1891) pour la France métropolitaine.

Il n’est pas question de donner un avis sur notre pandémie actuelle mais bien de donner un recul sur le sujet de la vaccination.

Voici donc le document (seules ont été apportées au document original la correction orthographique et grammaticale) :

A PROPOS DE LA VACCINATION

Ne doit-on pas s’étonner de voir qu’au milieu du dix-neuvième siècle, quand depuis la propagation de la merveilleuse découverte de Jenner, le monde civilisé a cessé d’être désolé par ce terrible fléau qui sous le nom de variole apparaissait à certaines époques et décimait la population. Il se trouve encore des incrédules capables de nier l’utilité de la vaccine ! Cependant, il faut bien le dire, dans nos campagnes et même dans nos villes, nous rencontrons encore des incrédules parents assez absurdes pour nous répondre quand nous proposons de vacciner leurs enfants : que la vaccine est dangereuse ; qu’eux ont bien vécu sans être vaccinés ; que la variole est une humeur qui doit sortir et que le vaccin fait rentrer, enfin que le vaccin est un mal et la variole, une nécessité. Avec de telles gens quel bien peut-on espérer faire ! Et contre d’aussi stupides arguments que l’évidence détruit chaque jour, que des millions de faits sont venus nier et mieux encore, quels moyens employer pour parvenir néanmoins au but que le vaccinateur cherche à atteindre et qui peut se résumer en ces deux mots : proscription de la variole !!!

                Le gouvernement ne pourrait-il point prendre des mesures pour forcer les parents à faire vacciner tous leurs enfants ? En certaines contrées d’Allemagne, il existe une loi qui soumet à l’amende les parents qui n’envoient point leurs fils et leurs filles à l’école. Ne pourrait-on point user d’une mesure analogue à l’égard des pères et mères qui refusent pour leurs (page suivante) enfants le remède préventif que le vaccinateur vient leur offrir contre la variole, lorsque celle-ci plus tard, sans cette précaution, viendra peut-être victimer leur famille ? Ne pourrait-on point aussi exiger des parents qu’ils fissent vacciner leurs enfants avant un certain âge, par exemple lorsqu’ils sont encore à la mamelle ? Car souvent et je décrierai ici, un à un tous les ennuis qui viennent assiéger le vaccinateur ; le motif du jeune âge des enfants, est une des excuses que font valoir les parents pour se récrier contre l’urgence de la vaccination. Si la loi de recrutement fixe une époque de la vie à laquelle tout citoyen se doit à la défense de la patrie, une loi pareille ne pourrait-elle pas limiter l’âge auquel les enfants seraient obligés d’avoir subi l’inoculation du vaccin ?

                Mais, vous dit-on, quand vous arrivez dans une localité où vous devez vacciner ; le vaccin que vous avez sous verre est-il bon ? a-t-il été pris sur un enfant bien sain ? Ou bien l’enfant que vous nous présentez pour vacciner les nôtres de bras à bras n’est-il point entaché de quelqu’une de ces maladies qui peuvent se propager par l’inoculation ? Et très souvent sans même attendre votre réponse, et comme se défaussant de votre bonne foi, la moitié des mères a déjà emporté ses enfants avant que vous ayez répondu à ces assertions inexactes, j’ose dire et toutes sans exceptions dues à l’ignorance où gémit la classe du peuple puisque le vaccin est toujours identique à lui-même, puisque à peu près constamment, les enfants vaccinés n’éprouvent que quelques mouvements fébriles après la vaccination et que je ne sache aucun fait parfaitement concluant et tout à fait prouvé de transmission par le vaccinateur de maladie autre que celle légitime l’éruption des pustules vacciniques. Toutefois je me garderai bien de dire qu’une affection réellement contagieuse, la syphilis par exemple ne pourrait pas être transmise par l’inoculation du vaccin. Mais quel est le vaccinateur qui ne sait pas se mettre à l’abri d’un semblable accident…

Un ennui qui vient encore gêner le vaccinateur dans l’exercice de ses fonctions, c’est la difficulté qu’il éprouve quelquefois pour se procurer du vaccin quand il a épuisé celui qu’il s’était ménagé. Il lui est prescrit de se présenter huit jours après chaque vaccination dans les localités où il a précédemment vacciné. (Page suivante) Certes cette mesure est doublement utile ; elle est motivée dans l’intérêt des enfants chez qui le développement des pustules ne se serait pas développé et qui à cette seconde visite peuvent de nouveau être soumis aux chances d’une revaccination ; en second lieu, elle est indispensable pour le vaccinateur lui-même qui lors de cette deuxième tournée aux lieux qu’il a précédemment visités peut , grâce aux enfants sur lesquels la vaccine a bien réussi, recharger de vaccin ses tablettes de verre épuisées. Eh bien ! Qu’arrive-t-il généralement le plus souvent la seconde fois où le médecin se présente rend dans les endroits où il est déjà venu ? C’est que sur vingt enfants qu’il aura inoculés cinq ou six seulement se présentent. Il est vrai, ce sont généralement ceux chez qui le vaccin a manqué et il a du moins la consolation de les soumettre à une seconde épreuve inoculation mais des enfants aux bras desquels les pustules se sont largement développées, un, deux apparaissent seulement. Les parents des autres n’ont pas voulu les amener. Ils étaient trop occupés sans doute ou plutôt ils n’ont plus besoin de vous ou bien encore ils ne veulent pas que l’on prenne du virus aux pustules de leurs fils et de leurs filles : prendre du vaccin sur un enfant, c’est lui causer dommage, tel est leur dire. Et avec un semblable système vous restez quelques fois sans vaccin, vos plaques de verre sont desséchées quand vous auriez cependant besoin de pouvoir y puiser afin de continuer la mission qui vous est imposée.

                N’y aurait-il pas possibilité de faire disparaître en partie du moins les difficultés que je viens signaler et qui s’opposent à la reproduction du virus. Vous ensemencez un champ ; vous donnez la semence qui devra produire et le propriétaire du sol venu non seulement bénéficier de votre peine mais de la récolte toute entière. Encore si cette récolte, il ne la laissait pas s’annihiler !! En bonne justice, n’avez-vous pas le droit de reprendre une quantité de récolte proportionnée aussi à votre peine… Encore si le virus que vous réclamez comme votre part de bénéfice, quand l’inoculation a bien réussi, avait une valeur réelle et pouvait être utilisée par les parents, mais rien de tout cela.

                Les parents refusent de se rendre à la seconde visite du vaccinateur, époque où ce dernier peut seulement, se reproduire du vaccin

1° parce que des individus aussi ignorants qu’eux-mêmes leur (page suivante) ont affirmés, que de recueillir du virus sur des enfants vaccinés épuise leur constitution.

2° Parce que fort peu intéressé à la santé publique et ne se souciant en aucune façon de la propagation de la vaccine à présent qu’ils en ont usé pour les leurs, ils ne veulent plus se déranger pour rendre service à autrui

Mais l’autorité ne pourrait-elle point arriver à paralyser la mauvaise influence de cette idée fâcheuse qui fait croire que les enfants souffrent si l’on puise du virus à leurs boutons de vaccin ; et ne pourrait-on point aussi parvenir à gourmander l’égoïsme un peu l’égoïsme paresseux de ceux qui ne veulent bouger de leur maison, à l’époque où le vaccin est bon à récolter, au jour dit où le médecin les attend à la mairie de leur commune. Ici qu’il me soit permis de hasarder l’indication d’une série de mesures au moyen de laquelle on pourrait peut-être se garer d’une partie des inconvénients que je viens de signaler et qui entravent la mission du vaccinateur.

1° Ne pourrait-on point dans le contenu des affiches apposées à la porte des mairies par Mrs les Maires pour prévenir de l’époque des vaccinations, non seulement faire mention des avantages que procurent l’inoculation vaccinique ; dire l’innocuité de la vaccination et du bien être qui résulte pour les enfants de la récolte du fluide vaccin mais encore retracer les terribles conséquences de la maladie varioleuse, raconter comment cette affection redoutable défigure pour jamais ceux qu’elle ne fait pas mourir…

                On ne se soucie guère d’un péril qui semble éloigné, mais quand on vous en met sous les yeux le désolant spectacle, on est bien forcé d’y songé : et si le moyen d’y remédier se trouve tout à coup sous votre main, le plus communément du mois, l’on s’empresse d’y avoir recours.

2° Pour donner plus de poids et d’autorité aux paroles exprimées sur les affiches concernant la vaccination, ne serait-il point urgent que le nom de Mr le Préfet se trouvât inscrit au pied de chacune de ces annonces, afin que cette précaution d’intérêt général ne fût point envisagée, seulement, comme une mesure de bienveillance (page suivante) de la part de chaque maire pour ses administrés, mais aussi comme une émanation directe de la sollicitude gouvernementale. En leur qualité de premiers magistrats du pays, Mrs les préfets, sont chargés de faire exécuter par tous les moyens possibles, les mesures que la prudence réclame dans l’intérêt du bien être de la santé des populations. Ne serait ce point se conformer à la haute mission qui leur est confiée et aux intentions d’un gouvernement paternel, que de donner par leur signature une garantie morale, un appui certain à l’œuvre de la propagation de la vaccine. Un arrêté pris Ad hoc par Mr le préfet de notre département aurait certes une immense influence et servirait, nous n’en pouvons douter, à dessiller les yeux d’une foule d’individus que l’ignorance jette dans la voie de l’erreur ou que l’égoïsme mal entendu y entraine.

3°N’y aurait-il pas urgence à ce que, dans chaque commune, l’on dressât un tableau des individus vaccinés afin que chaque fois qu’une tournée de vaccination a lieu, le garde champêtre requis à cet effet par les maires, allât à leur domicile prévenir les personnes non vaccinées du passage d’un vaccinateur.

4° Le garde champêtre de chaque commune ne devrait-il point être tenu à chaque vaccination de se trouver à la mairie afin de pouvoir au besoin avertir les personnes retardataires qui cependant désireux être vaccinées.

5° Chaque curé dans sa paroisse ne pourrait-il pas être prié (et certes un grand nombre d’entre eux ont déjà devancé cette mesure par esprit de charité et de progrès), de vouloir bien faire entendre du haut de leur chaire de vérité quelques paroles d’encouragement, quelques simples discours en faveur de la vaccine et dans l’intérêt bien entendu de leurs administrés spirituels. L’éloquence d’un prédicateur surtout dans nos campagnes possède une puissance prodigieuse, nous avons été à même plus d’une fois d’en recueillir les heureux résultats et nous aimons à croire que puisqu’il s’agirait de vaccination par conséquent d’une bonne œuvre à accomplir, aucun des curés de nos contrées ne voudrait manquer à l’appel qui serait fait à son intelligence et à son cœur.

6° Enfin la vaccination ne constitue-t-elle point au sein de la société un fait d’hygiène assez important pour que nos mandataires à la chambre législative veuillent bien s’en occuper ? Une loi qui régirait la matière ne serait elle point d’une nécessité aussi immédiate que toutes celles qui, comme celles des aliénés etc. etc. ont pour résultat définitif la conservation des citoyens ? Bien entendu que si elle venait (page suivante) à être promulguée les mesures indiquées précédemment par nous deviendraient probablement de simples moyens d’exécution de cette loi.

Chaque fois qu’une épidémie, qu’un fléau meurtrier vient envahir notre pays, le gouvernement ne prend il pas des mesures énergiques et ne se sert il pas de tous les moyens qu’il a à sa disposition pour chercher à en arrêter la marche ou du moins pour en atténuer les effets désastreux ? N’est ce pas contre la peste d’Asie que l’état avait prescrit ces vexantes et prétendues mesures sanitaires au moyen desquelles on se figurait pouvoir en préserver nos populations ; lorsque le choléra eut dépassé nos frontières, nos gouverneurs ne mirent ils pas en œuvre toutes les précautions hygiéniques nécessaires qui sans aucun doute en suspendirent la terrible influence ? Quand dans une localité, le typhus européen ou toute autre grave épidémie vient à sévir contre ses habitants, l’Etat ne s’inquiète-t-il pas à juste titre de la vie des individus et n’agit-il pas de telle sorte que la maladie vient à cesser ses ravages ?

                Eh bien ! contre la variole, cette épidémie constante, qui, chaque année encore et quoi qu’on ait fait avec malgré les mesures prises contre elle avec les encouragements donnés à la vaccination, n’en décime pas moins quelques-unes de nos contrées ; ne devrait-on pas user de précautions capables de la faire disparaître pour jamais du sol de la France.

                N’y a-t-il point urgence absolue pour le gouvernement d’agir contre le fléau variolique ainsi que nous désirerions le voir faire ! Et n’est ce point un devoir pour nous de provoquer l’action gouvernementale dans les circonstances données, puisque pendant le cours de l’année qui vient, de s’écouler, en 1847, une seule commune de notre circonscription de vaccinateur a vu huit de ses habitants succomber aux atteintes de la variole et quatre autres arrivés à être défigurés par cette horrible maladie puisque nous savons qu’au chef-lieu de notre département, un certain nombre de cas de variole s’y est présentés avec de funestes symptômes et qu’enfin à l’hôpital de notre ville, dans les divers services de cet établissement nous avons observé une véritable épidémie varioleuse sur trente individus environ, dont quatre sont mort lors de sa période d’intensité et dont pareil nombre portera toujours sur le visage les traces indélébiles de la fatale épidémie dont ils ont été sur le point de devenir victimes.

                                                               Niort, le 19 février 1848                                               SIGNATURE

Sources :

  • Archives Départementales des Deux-Sèvres, 5M41, « A propos de la Vaccination »
  • « Variole » sur Wikipedia

31 décembre 1832 : Une enfant trouvée à Fontenay de Mauzé-Thouarsais. Histoire de Marie Jeanne dite Savarit

En ce matin du 31 décembre 1832, Marie Jeanne GABILLY femme GAURY découvre une enfant sur la place publique de Fontenay, commune de Mauzé-Thouarsais.

Marie Jeanne est accompagnée d’un billet : « Je suis née le 29 décembre de cette année, on m’a nommée Marie-Jeanne, je prie ceux qui me trouveront de prendre soin de moi. » Marie Jeanne est directement envoyée à l’hospice de Thouars où on trouve un dossier à son nom.

Marie Jeanne est placée le 1er janvier 1833 chez Madeleine CLOCHARD femme DRILLY mais, à une date inconnue, est réclamée par Radégonde GABILLY femme SAVARIT.

Qui est Radégonde GABILLY ? Née à Luzay le 3 juin 1784, elle épouse Jacques SAVARIT le 17 mai 1815 à Mauzé-Thouarsais. Elle est la fille de Jean GABILLY et de Jeanne BRUNET, originaire du Bressuirais et sœur de Marie Jeanne GABILLY femme GAURY précédemment citée.

à la naissance de Marie Jeanne, Jacques SAVARIT et Radégonde GABILLY ont déjà eu plusieurs enfants :

  • Radégonde née en 1816, épouse en 1844 de Jean Louis PO(R)CHERON
  • François 1820-1821
  • Jeanne née en 1823, épouse en 1848 de Louis ROUX

Marie Jeanne sera élevée avec les SAVARIT mais n’en prendra jamais le nom comme constaté sur son acte de mariage avec Auguste Marcellin GAURY (autre famille) le 16 juin 1859 à Mauzé-Thouarsais.

On note la présence de Louis PORCHERON et de Louis ROUX qualifiés, amis de l’épouse.

Sauf… sur le recensement de population de 1906 du village de Fontenay.

Maintenant une question se pose : Pourquoi Radégonde GABILLY femme SAVARIT a réclamé cet enfant. Il a été déclaré trouvé par sa sœur, on pourrait légitimement penser qu’elle est la mère. Une autre fille à charge, surtout à l’époque, cela pouvait être difficile à assumer. Je ne pense pas que Radégonde GABILLY/SAVARIT soit la mère de l’enfant, elle était âgée de 48 ans à l’époque, mais on peut se demander, si en fait, Marie Jeanne ne serait pas la fille de Radégonde SAVARIT, âgée de 16 ans à la naissance de Marie Jeanne et que, donc, Radégonde GABILLY épouse SAVARIT était sa grand-mère. Une autre hypothèse pourrait être un enfant illégitime d’une fille de Marie Jeanne GABILLY et de Pierre GAURY.

Marie Jeanne (SAVARIT) décède à Mauzé-Thouarsais sous son nom d’enfant trouvé le 8 mars 1916.

Du couple Auguste Marcellin GAURY x Marie Jeanne (SAVARIT), je connais 4 enfants :

  • Auguste Marcellin (1861-1861)
  • Auguste (né en 1862)
  • Marie Evelina (née en 1865) épouse de Pierre Auguste François POIGNANT à Saint-Jean-de-Thouars, le 16 novembre 1885
  • Marcellin (né en 1870) époux de Victorine GUIGNARD à Saint-Martin-de-Mâcon, le 21 novembre 1898.

Je n’ai pas pu à cause du COVID me rendre aux Archives départementales pour voir s’il existait une trace « d’adoption » de Marie Jeanne par Radégonde GABILLY épouse SAVARIT.

Cette publication pourra peut être donc complétée courant 2021.

Bon réveillon ! Et à l’année prochaine !

En Deux-Sèvres, on n’a pas de pétrole mais… Vous en êtes sûrs ? Histoire de Gérard GUERIN (1883-1965).

Situons un peu le personnage.

Gérard GUERIN naît le 16 décembre 1883 à Antignac (Charente-Maritime, aujourd’hui Saint-Georges-d’Antignac), il est le fils de Charles GUERIN, instituteur et de Emma Ferdinande FRERE. Ses parents se sont mariés à Saint-Aiguilin (Charente-Maritime), la famille de Charles GUERIN est originaire de La Tremblade (Charente-Maritime) et la famille de Emma FRERE est originaire de Charonne (rattachée à Paris en 1860). Gérard GUERIN se passionne pour la biologie sous toutes ses formes et obtint un doctorat. 1912, marque l’année de son mariage à Fontenay-le-Comte (Vendée) avec Marie Thérèse Clémence MADY, issue d’une famille de la ville. A cette époque il est répétiteur au collège de Fontenay, il le sera jusqu’en 1914 et enseignera jusqu’en 1928 en étant notamment membre de jurys d’examen à Poitiers. Charles GUERIN n’échappe pas au drame de la première guerre mondiale et fut mobilisé au 51ème régiment d’artillerie, fut aviateur de chasse et cité à l’ordre de l’Armée. Passionné d’ornithologie, il se consacra notamment à l’étude des chouettes, auxquelles il consacrera notamment deux livres en 1928 et en 1932 et fut le fondateur, toujours à Fontenay du musée ornithologique du Bas-Poitou dont il fit don d’une énorme collection d’oiseaux toujours visible (enfin quand le confinement sera terminé). Gérard GUERIN sera également actif pendant la Seconde Guerre mondiale sous le pseudonyme de Jean Chouan, menant des actions dans la région de Fontenay. Titulaire de nombreuses décorations dont la légion d’honneur, Gérard GUERIN s’éteint à Fontenay-le-Comte, le 10 octobre 1965.

Alors jusque là vous me dites, c’est bien gentil, un Charentais-Maritime, vivant en Vendée, quel lien avec les Deux-Sèvres ?

Il se trouve que Gérard GUERIN comme beaucoup d’érudits étaient des touche-à-tout, il s’intéressa notamment à l’archéologie et également à la radiesthésie. Le champ d’application de la radiesthésie que nous connaissons tous est représenté par le sourcier pouvant selon la croyance déterminer la présence d’eau pour les forages de puits notamment.

Ce champ de la géobiologie (qualifié de pseudoscience) bien que peu scientifique intéressa Gérard GUERIN, et il se mit en quête de trouver du pétrole. Son érudition et beaucoup de chance lui en ont fait trouver à Sainte-Soline près de Melle dans les Deux-Sèvres.

Ne trouvant rien de probant sur la découverte même de GUERIN à part une mention dans :

Dictionnaire historique des Vendéens célèbres : Additionné des incontournables, de Joël Pérocheau.

J’ai tenté de voir s’il était plausible de trouver du pétrole à Sainte-Soline.

La base du pétrole est un savant mélange de roches-mères, de dépôt argileux et de périodes géologiques permettant de déterminer si cela est plausible.

Sainte-Soline se situe dans une poche partant de Saint-Maixent-l’Ecole jusqu’à à peu près Montalembert qui dénote de la constitution géologique du reste du département. En effet d’après http://sigespoc.brgm.fr/IMG/pdf/atlas_geol.pdf , Sainte-Soline doit sa formation géologique au Jurassique, si nous affinons le résultat via le site Géoportail nous trouvons que Sainte-Soline se situe sur une formation du Kimmergérien dite J6 qui est connue pour ses dépôts argileux et ses sources pétrolifères à l’instar du nord du Royaume-Uni. Ensuite Sainte-Soline possède des dépôts (marnes) datant du Toarcien, autre époque du Jurassique (bien connu chez nous (car découvert à Thouars mais rare dans le sud du département) où les dépôts peuvent également être des sources pétrolifères enfin d’autres dépôts plus récents datent de l’Eocène (Géoportail abréviation RcJa). Ce cumul d’indices concordants a dû dans une démarche scientifique conduire Guérin à l’idée que potentiellement il y avait du pétrole à Sainte-Soline (rappelons que la découverte du Toarcien par Alcide d’Orbigny date de 1849 et a forcément eu un écho local fort dans l’apprentissage du jeune Guérin vers 1900). Ensuite il fallait trouver le pétrole, aussi infime soit-il, et pour cela, il a dû s’appuyer sur la radiesthésie ou d’autres méthodes géobiologiques. Science et chance l’ont conduit à la découverte.

A tout hasard si les habitants de Sainte-Soline, me lisent et essayent de creuser dans leur jardin, la chance de trouver un gisement exploitable de pétrole est infime vu la taille de la zone définie mais la question pourrait se poser en matière environnementale si le pays était amené à changer sa doctrine sur les pétroles dits de schistes.

Décès de Louis FOURRE, illustration de l’utilité des fonds complémentaires à l’état civil et aux registres paroissiaux.

Nous sommes sur la commune de Chiché, où en août 1728, Louise RONDEAU, veuve de Louis FOURRE se remarie avec Mathurin ALNET.

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Nous voyons dans l’acte que Louis FOURRE est décédé et qu’un extrait mortuaire a été délivré par le curé de Saint Etienne de Saint Esprit près Bayonne, scellé et contrôlé en 1728.

Donc nous savons que Louis FOURRE serait décédé vers Bayonne mais sans date exacte.

Or aux Archives Départementales des Deux-Sèvres existe un fonds particulier, le fonds 18J, composé de 10 cartons rangés en sous dossiers par commune des Deux-Sèvres, ont été consignées toutes les feuilles volantes des registres paroissiaux et d’état-civil, parfois ce sont même des bouts de registres.

Et par chance, l’extrait mortuaire de Louis FOURRE est parvenu jusqu’à nous.

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Et donc nous apprenons que Louis FOURRE est décédé en janvier 1723 à Saint Esprit près Bayonne et qu’il exerçait le métier de pâtissier.

Il se trouve en plus, que dans le registre de Saint Esprit (intégré à la commune de Bayonne), l’acte de décès de Louis FOURRE (AD 64, Bayonne, Saint Esprit, Baptêmes, mariages, sépultures, 1718-1779, Saint-Étienne-Arrive-Labourd, page 106) est partiellement « mangé » car écrit dans la marge.

A titre informatif, Louis FOURRE et Louise RONDEAU se sont mariés à Parthenay paroisse St Jean, en 1720.

Ce fonds 18J amène le généalogiste à découvrir de nouveaux documents composé d’extraits mortuaires notamment de soldats, de promesses de mariage, de copies d’acte de naissances et de décès, de jugements rectificatifs d’état-civil, de notes diverses venant de d’autres communes de toute la France comme des preuves de vie etc.

Je ne peux que vous inciter à compléter votre généalogie à vous familiariser à ces documents en salle de lecture des AD de Niort pour sortir des sentiers battus des registres numérisés. Sachez également que sur les postes informatiques en salle de lecture sont disponibles d’autres sources sur les ordinateurs comme l’état des soldats morts au service de la Patrie et personnes décédées hors département pour le 19ème siècle.

Bonne résolution de 2020, je vais aux AD, ça vous tente?

Léon MAZIN de Mauzé-Thouarsais, prisonnier de guerre 14-18

Sur un site réservé au collectionneur est apparu ces derniers jours un Kriegsgefangenensendung (à vos souhaits), ou plus simplement une carte de prisonnier de guerre 14-18 concernant Léon Mazin de Mauzé Thouarsais.

Léon Mazin né en 1889 à Coulonges Thouarsais est le fils de François et de Jeanne Marliangeas. Il est le frère de Angéline (1892) et Norbert (1897).

Léon Mazin est fait prisonnier de guerre en septembre 1915 ayant été capturé sur la commune de Failly.

D’après le merveilleux site de la Croix Rouge sur les prisonniers de guerre de la première guerre mondiale, Léon Mazin sera prisonnier à Münster jusqu’en décembre 1918 (Lager I et II) date de son rapatriement comme noté sur sa fiche matricule consultable sur le site internet des AD.

Mais revenons à ce mot adressé le 14 janvier 1918 à sa soeur Angéline

« Chère petite soeur,

Heureux de te donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes pour le moment. J’espère que tu es en bonne santé toi aussi ainsi que maman. Reçu une lettre Marcelline ces jours aujourd’hui je lui réponds voici ce qu’elle me dit : Elle va t’écrire pour que tu te rendes à Thouars, Isidorine serait contente de faire connaissance avec toi, si elle ne t’a pas écrit, écris lui je te prie. Reçu également votre colis du 30/10 tout était complet bon état. Ton frère qui t’aime et t’embrasse de tout son cœur.

Léon Mazin »

Institué par la convention de La Haye en 1907 (la convention de Genève lui succédera) les prisonniers pouvaient recevoir lettres et colis selon un cadre très strict et servait de moyen de pression sur les prisonniers, leurs familles et le pays en général. Tout était évidemment contrôlé, les relatives bonnes nouvelles de Léon Mazin ne laissent pas apparaître la dénutrition et la saleté pourtant commune à tous ces lieux de détention.

L’action de la Croix Rouge Internationale, des sociétés philanthropiques et humanistes ont permis aux prisonniers et à leur famille de garder le lien indispensable pour tenir malgré tout.

Après la guerre, Léon Mazin repris son activité de forgeron/maréchal ferrant au hameau de Villiers, il se mariera en 1920 avec Adeline Charbonneau dont deux enfants Gilbert (1920) et Gilberte (1923). Il perdra sa mère Jeanne dans des circonstances tragiques, assassinée pour un crime crapuleux en 1932 et Léon Mazin connaîtra un destin similaire, il sera assassiné en 1945.

Prosper DEPREDOMME (1918-1997), de Thouars aux Flandres

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Le dernier article de cette série estivale portera sur un deux-sévrien d’adoption, né à Thouars mais coureur cycliste belge.

Généalogie et Famille

Prosper Charles DEPREDOMME est né à Thouars le 26 mai 1918 et est décédé le 8 novembre 1997 à Anderlecht en Belgique.

Prosper est le fils de David, originaire de Zarren et de Mary Ludovica DESMEDT originaire de Klerken. L’origine thouarsaise de Prosper vient probablement de la présence du père de Mary Ludovica, Evarist DESMEDT à Thouars lors de sa naissance. David DEPREDOMME est marchand, Evarist est ferrailleur.

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Parcours professionnel

Toute sa carrière il sera quasiment fidèle à l’équipe Wolber.

Côté courses, énormément de courses régionales flamandes et du Brabant. Quelques résultats en Suisse.

Son palmarès est marqué par une victoire par deux fois sur la classique Liège-Bastogne-Liège en 1946 et 1950 et sur le critérium de Bruxelles.

Sur le tour de France, on notera sa troisième place lors de la deuxième étape de l’année 1947.

Sa carrière prit fin au début des années 1950.

C’est ainsi que s’achève ce périple cycliste en Deux-Sèvres, cette série a peut-être porté chance à nos coureurs qui espérons pour Alaphilippe ou Pinot voir un des deux en jaune sur les Champs-Elysées.

Bonnes vacances…