Challenge de l’été : Quelle origine pour les « Cantet » des Deux-Sèvres ?

Dans le cadre du Challenge de l’été « parlez-nous du 79 », Nicole Cantet s’interroge : son patronyme est-il originaire ses Deux-Sèvres ou du Pays basque ?

César du meilleur premier film en 2000 pour Ressources humaines, Palme d’or à Cannes en 2008 avec Entre les murs, Laurent Cantet est Deux-Sévrien : né en 1961, il a grandi à Ardilleux (79) où  ses parents étaient enseignants. Il a sorti en début d’année 2022 son neuvième long métrage Arthur Rambo. Voilà un Cantet qui commence à  être bien connu « hors les murs » ! Si on écrit Cantet dans le moteur de recherches Google, on obtient toute une page de sites sur Laurent Cantet dont Wikipédia.

Les Cantet sont nombreux en Deux-Sèvres, particulièrement en Gâtine. C’est, de loin, le département qui en compte le plus. Cependant, les Cantet sont-ils bien originaires des Deux-Sèvres ? N’y aurait -il pas eu un « ailleurs » avant ?

Dans les années 50, j’ai été monitrice dans une colonie de vacances de la RATP, à Tarnos, dans les Landes, ce qui m’a donné l’occasion de visiter un peu le pays basque que j’ai beaucoup aimé. En outre, moniteurs et jeunes colons étaient sensibilisés au folklore de la région : la fête de la colo était axée sur ce thème.

Quand j’ai fait la connaissance de mon beau-père, Edmond Cantet, en 1959, j’ai tout de suite pensé : « il a l’air d’un Basque ! » à cause de sa petite taille (1,59 m), de ses cheveux très noirs et raides et de sa façon de chanter caractéristique.

Vingt bonnes années ont passé… durant lesquelles je n’avais guère le temps de songer à la généalogie. Cependant, je me suis abonnée à la Revue française de généalogie.

Dans les années 80, lorsque j’ai commencé l’arbre ascendant de mes trois enfants, j’avais toujours en tête cette idée et, peu à peu, j’ai fait quelques trouvailles qui m’ont autorisée à penser : et pourquoi pas ?? Pour retrouver le plus possible de Cantet, le plus loin possible dans le temps et dans l’espace, j’ai d’abord dû consulter les archives dans les mairies, puis aux  Archives départementales.

Papa en 1987 de l’aînée de mes huit petits-enfants, mon fils aîné François au cours de l’été 1988 a recensé sur le minitel tous les Cantet de France. Ils étaient présents dans 55 départements dont 9 départements proches des Pyrénées. Pour un total de 474 Cantet, il y en avait : 108 en Deux-Sèvres, 39 en Vendée, 23 en Charente-Maritime, 21 dans les Hautes-Pyrénées, 15 à Paris, 14 en Lot-et-Garonne, 13 en Gironde, 11 dans les Alpes-Maritimes, 10 dans les Pyrénées-Atlantiques, 10 dans les Yvelines et 99 en tout dans les 44 autres départements. Ces résultats sont très approximatifs. Certains Cantet de notre connaissance n’y figuraient pas ; d’autres y figuraient deux fois, à des adresses différentes. En outre, mon fils a pu faire des erreurs et moi aussi, ses notes étant restées au stade de brouillon.

Le Cercle généalogique des Deux-Sèvres a été créé en mars 1990. Adhérente n° 227, je ne sais plus exactement en quelle année j’ai adhéré mais j’ai acheté les premiers bulletins. Les premiers microfilms sont consultables en 1992. La première version d’un logiciel de généalogie pour Windows paraît en 1994. Geneanet est créé le 2 décembre 1996.

Je  continue les recherches jusqu’en janvier 1997, date à laquelle j’ai acheté Le livre des Cantet du monde entier. J’avais déjà, dans la même série, Le livre des Sainton… Ces livres commencent tous par un chapitre intitulé : « Histoire, migrations et mouvements de population » rédigé par Janine    Cacciuttolo professeur d’histoire, maîtrise de l’université de Nanterre Paris X. Le second chapitre, lui, est intitulé : « L’origine et la signification des noms ». Ces deux chapitres sont importants par leur nombre de pages et les informations qu’ils contiennent sont très intéressantes. 

Hélas, François est décédé accidentellement en avril 1997. Malgré le chagrin et les années difficiles qui ont suivi, je n’ai jamais renoncé. J’ai eu envie au contraire de poursuivre pour parvenir à un résultat qu’il aurait aimé connaître. J’ai comparé les Cantet figurant dans ce livre et ceux trouvés par mon fils. Il n’y a pas de grosses différences sauf dans le Lot-et-Garonne : moins 12 et dans la Vienne plus 18. Dans l’un comme dans l’autre, il s’agit de foyers plutôt que d’individus. Dans les Hautes-Pyrénées, sur les 21 foyers de 1988, treize sont encore présents en 1997, 8 ont disparu remplacés par 11 nouveaux.

Je découvre Laurent Cantet en 2000 à la sortie de son premier film. Je ne connais pas son papa mais je me souviens avoir rencontré sa maman, dans les années 50, avant nos mariages. Je remonte les générations de Cantet et je constate que de nombreux cousins font de même. Nous échangeons. Michel Cantet, arbre « micantet » de Geneanet, a particulièrement bien travaillé. Ses ancêtres et leurs descendants se comptent par milliers.

En 2004, j’achète mon premier ordinateur et la version 2004 de Généatique (j’ai aussi la version 2014). Je découvre La France des noms de famille 1891-1990, géopatronyme élaboré à partir du fichier INSEE des communes de naissance, site web commercial qui recense 1 329 359 patronymes. Sans certitude, je pense que c’est à la médiathèque de Bressuire, en 2008, sur l’ordinateur de Généa79, que je retrouve avec Marc Bouchet la naissance en 1648  à Allonne, commune alors nouvellement saisie, de Mathurin Cantet, fils de Pierre et de Françoise Roux. De Pierre Cantet, je sais peu de choses. Le couple a eu au moins deux enfants : Mathurin et Jeanne née peut-être en 1650. À son décès en 1685, Françoise Roux était veuve. L’absence de registres à Secondigny complique les recherches. Où et quand est né Pierre Cantet ? Où et quand est-il décédé ? Où et quand est née Françoise Roux ? Où et quand le couple s’est-il marié ? Ce manque de registres empêche d’affirmer que ce n’était pas dans les Deux-Sèvres. Entre 1600 et 1650, on retrouve de nombreux Cantet en 79 et ailleurs sans parvenir à les rapprocher de Pierre et Françoise. La base de données de Généa79 est en ligne depuis 2012.

Ces dernières années, grâce à Filae, j’ai entrepris la recherche des Cantet des Pyrénées et de Gascogne. J’ai réalisé que j’employais un peu à tort parfois le qualificatif « basque ». j’ai cherché pourquoi et quand des Cantet auraient pu quitter ces régions puis se fixer en Deux-Sèvres. J’ai été séduite par l’idée que, peut-être, il y avait un rapport avec « les trois mousquetaires ». Ce n’est pas impossible mais ça peut aussi être plus ancien. En ce qui concerne la signification et l’origine du nom, selon Filae, Cantet est un nom de famille qui représente une forme du verbe canter chanter et désigne un chanteur. Geneamap, service de Geneanet , dit que « le patronyme Cantet est porté dans la Vendée, les Deux-Sèvres et les Hautes-Pyrénées. En Béarn, c’est un toponyme avec le sens de coin de terre, éventuellement petit croisement. À noter, par exemple le hameau de Cantet à Arrodets-ez-Angles (65) ». Il existe aussi un lac de Cantet, sur la commune de Sazos (balades pyrénéennes, lacs d’Ardiden). En ce qui concerne la taille, en 1805, Étienne Dupin, premier préfet des Deux-Sèvres déclarait que, dans ce département, il est difficile de trouver des conscrits de la taille de cinq pieds cinq pouces (1,65 m).

La naissance des enfants de Mathurin Cantet et de Renée Coudreau ainsi que le décès de sa sœur Jeanne Cantet permettent d’affirmer que René et Renée Coudreau sont bien gendre et bru de Pierre et Françoise. Cette famille semble avoir un rapport particulier à la religion. Né à Allonne, Mathurin est baptisé à Fenioux . Dans l’acte de décès de Renée Coudreau, il n’est question que de cimetière.

Oui, des Cantet ont pu venir des Pyrénées dans les Deux-Sèvres mais je n’en ai toujours pas la preuve. Oui, en Gâtine, certains Cantet sont petits mais ils ne sont pas les seuls. Oui, mon beau-père chantait à la manière des Basques mais… ? Je ne désespère pas de trouver des liens entre le couple Pierre Cantet X Françoise Roux et des couples plus anciens retrouvés en Deux-Sèvres et ailleurs. Il reste probablement encore des pistes à explorer, la branche René Coudreau X Jeanne Cantet, par exemple.  Je ne sais toujours pas si « mes » Cantet sont venus d’ailleurs, par contre, je suis certaine que plusieurs familles de Cantet, à des époques et pour des raisons différentes, ont quitté les Deux-Sèvres, en particulier pour « les Charentes », mais ceci est une autre histoire.

Challenge de l’été : mon sosa 79, Marie Jeanne BERNARD

Pour notre Challenge de l’été , parlez-nous du 79, c’est Annie Larrouy qui évoque pour nous aujourd’hui son (sa ?) sosa 79. Merci à elle.

Mon sosa 79 est Marie Jeanne BERNARD de Secondigny, commune de Gâtine. La famille réside à la Genaudière, située près de la forêt de Secondigny. Son père, Pierre, est cercleur. Avec son épouse, Marie ROBIN, ils ont 9 enfants, 2 garçons et 7 filles.

Marie Jeanne, la septième de la fratrie, naît le 21 avril 1767. Je ne sais rien de sa vie à la dite Genaudière. Mais le 17 avril 1786, elle passe un contrat de mariage avec Jacques GRIMAULT d’Azay-sur-Thouet, chez le notaire de Secondigny. Puis, tout ne se déroule pas comme prévu puisque le 25 juin, nous avons le désistement du contrat de mariage. Pierre BERNARD, le père, prend à sa charge les frais dûs à un huissier de Parthenay pour une requête faite à Poitiers. Que s’est il passé ?

Trois ans plus tard, le 3 novembre 1789, elle passe un nouveau contrat de mariage et se marie le même jour avec Pierre GEFFRE à Secondigny. La famille GEFFRE est originaires des Rousselières d’Allonne.

Sur le contrat de mariage un détail m’interpelle. Un oncle, Pierre CROCHON lui « baille et paye » 216 livres et le couple pourra demeurer et travailler chez le dit CROCHON de la Pinférrière d’Allonne contre 35 livres, 25 livres pour le pourparlé et 15 livres pour la pourparlée. Je ne connais pas ce tonton CROCHON dans ma généalogie… Je cherche et trouve des Pierre CROCHON… Quel est le lien ? Je découvre que la grand-mère de Pierre GEFFRE s’est remariée avec un Pierre CROCHON. De cette union est né un Pierre CROCHON. Il est donc le demi-frère de Joseph GEFFRE, père de Pierre GEFFRE, voilà le tonton…

Revenons à mon sosa 79. Marie Jeanne se marie donc à Secondigny. Le couple ne résidera pas très longtemps chez le tonton. Il faut savoir qu’au moment de la signature du contrat de mariage, l’oncle vient de perdre son épouse le 3 octobre 1789. Il se sent certainement un peu seul à la Pinférière d’Allonne. Je ne leur ai pas trouvé de descendance. Mais en juin 1790, il se remarie. Je suppose que le jeune couple ne va tarder à quitter les lieux. Nous les retrouvons à Azay-sur-Thouet, à la Bufferie, où 4 enfants au moins voient le jour entre 1791 et 1799. 4 autres enfants suivent, dont 3 au moins naissent à Secondigny. Que se passe-t-il en 1804, 3 enfants décèdent en moins d’un mois entre le 16 octobre et le 12 novembre ?

Pierre décède à la Genaudière à 49 ans. Le petit dernier n’a que 6 ans et décède 6 mois plus tard. Drôle de vie pour Marie Jeanne qui ne se remariera pas. Le 26 décembre 1835, elle procède à un partage anticipé entre ses 2 derniers enfants, François et Marie Jeanne. Elle termine ses jours à la Genaudière le 14 mai 1836.

Sa fille Marie Jeanne, mon sosa 39, épouse en premières noces, Philippe GUERET, frère de sa belle-sœur, Jeanne GUERET, épouse de François. Les 2 couples semblent vivre à la Mournière de Secondigny. Au décès  de son premier époux, elle semble rejoindre sa mère à la Genaudière où elle continue à vivre avec son second époux Pierre GUILLOT.

Voilà ce que je peux dire de mon sosa 79 du 79, décédée à 69 ans.

Un sosa 2020 (4e épisode)

Aujourd’hui, c’est Jean-Pierre David qui évoque pour nous son sosa 2020. Il est le 4e adhérent à s’être lancé dans ce petit jeu après Marie-Isabelle, Mauricette et Geneviève. Merci à lui. Plutôt que de remonter le temps, Jean-Pierre nous propose de partir de son ancêtre pour arriver jusqu’à lui, ce qui est finalement plus facile à suivre. Une jolie promenade dans le temps et dans la Gâtine (avec un petit crochet en Normandie).

2020 Louis CHATIN
Né vers 1650, marié vers 1670 avec Jeanne MULOT et décédé entre 1693 et 1702.
Deux enfants : François et René.

1010 François CHATIN
Né vers 1674, marié le 18 novembre 1693 à Secondigny avec Hilaire CHABOSSEAU et décédé le 24 décembre 1729 au Beugnon.
Cinq enfants : Jean, Marie, Françoise, Jean et Jeanne.

505 Marie CHATIN
Née le 23 octobre 1695 à Secondigny, elle épouse Jean JOLLY le 27 novembre 1715 à Vernoux-en-Gâtine, elle décède le 13 décembre 1758 à Fenioux, elle était veuve depuis 14 ans.
Trois enfants : Jacques, Mathurin et Marianne.

252 Jacques JOLLY
Né le 24 octobre 1716 à Vernoux-en-Gâtine (source Relevés Cercle 79), marié avec Jacquette LEAUD le 9 février 1746 à Fenioux et décédé le 7 novembre 1764 à Fenioux.
Six enfants : Marie, Jacques, Jeanne, Marie, Marie et Pierre.

126 Jacques JOLLY
Né le 17 septembre 1752 à Fenioux, marié avec Marie AUDURIER le 17 février 1784 à Fenioux (son nom se transforme en «JOLLIT»), il décède le 8 octobre 1837 à Fenioux (veuf depuis 27 ans).
Jacques réside à Fenioux (mariage), puis à Pamplie, Allonne, Les Groseillers et revient finir sa vie à Fenioux.
Sept enfants : Marie-Louise, Marie-Louise, Marie-Madeleine, François, Françoise, Madeleine et Marie-Madeleine.

63 Marie-Louise JOLLY
Née le 21 décembre 1786 à Allonne, devenue métayère elle se marie le 12 février 1814 à Secondigny avec Jacques DECOUX, elle meurt à 50 ans le 23 novembre 1837 à Secondigny, un mois et demi après son père.
Dix enfants : Jean, Marguerite, Marie, Louise, François-Jacques, Pierre, Marie-Julienne, Jean-René, Marguerite et Marie-Madeleine.

31 Marie-Julienne DECOUX ou DECOULT
Née le 11 mars 1824 à Secondigny, se marie avec René Pierre GUIGNON le 14 novembre 1844 à Secondigny, puis après le décès de ce dernier le 1er novembre 1863, elle s’unit à René FAUCHER le 1er février 1864 à Saint-Aubin-le-Cloud. Elle décède le 19 septembre 1877 (à nouveau veuve depuis deux ans).
Trois enfants avec R. P. GUIGNON : Rose, Pierre-Célestin et Victorine.

15 Rose GUIGNON
Née le 26 juin 1849 aux Granges à Saint-Aubin-le-Cloud , elle se marie le 8 février 1870 avec Alexis CAMUSARD à Saint-Aubin, veuve depuis 21 ans, elle décède à Azay-sur-Thouet le 24 novembre 1913.
Onze enfants : Marie-Rose, Jean-Emile, Ernest-Auguste, Louis-Marguerite, Louise-Françoise, Marie-Victorine, Jean-Gustave-Célestin, Marie-Ernestine-Pascaline, Eloïse-Jeanne-Pascaline, Françoise-Augustine et Victor-Marcel-Alfred.
Nota : CAMUZARD ou CAMUSARD selon les actes.

7 Françoise Augustine CAMUZARD (ma grand-mère)
Née le 25 mai 1888 à Saint-Aubin-le-Cloud (dixième enfant de la famille) est servante à « La Verrie » à Vernoux-en-Gâtine où elle rencontre Julien Augustin ROCHAIS, aussi employé dans ce domaine. Ils s’y marient le 29 septembre 1911. Ils résident à Parthenay, puis partent pour la Normandie (travail oblige : grande production de locomotives pour le Chemin de fer, près de Rouen, où la demande d’embauche est forte). Elle nous quitte le 5 novembre 1959 à Sotteville-lès-Rouen.
Trois enfants : Juliette Augustine, Marcel et Maurice (ces deux derniers nés en Normandie).

3 Juliette Augustine ROCHAIS (ma mère)
Née le 12 juillet 1912 à Parthenay (La Mara) elle épouse le 17 avril 1939 Alphonse DAVID à Sotteville-lès-Rouen et nous quittera, à 92 ans, le 19 mars 2005.

1 MOI Jean-Pierre DAVID

Qui sera le prochain à nous évoquer son sosa 2020 ? Il vous reste 8 mois pour le faire et envoyer votre copie à l’adresse du blog genea79blog@laposte.net