Record battu à Azay-sur-Thouet

En cherchant les articles publiés sur Azay-sur-Thouet dans nos anciennes revues (revues qui sont désormais mises à disposition de nos adhérents sur notre site internet), je suis tombée sur une curiosité du registre de cette paroisse en 1608, publiée dans la revue n°32 de mars 2000 page 11 :

En 1608, le curé d’Azay-sur-Thouet n’indique que la date de sépulture et les nom et prenom des personnes enterrées. Pourtant le 8 février, il signale l’âge remarquable d’un défunt.

Memoyre de ceux quy ont este enteres durant ceste presente annee

Mil Six Cens huict

Et premyerement

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Challenge de l’été : mon sosa 79, Marie Jeanne BERNARD

Pour notre Challenge de l’été , parlez-nous du 79, c’est Annie Larrouy qui évoque pour nous aujourd’hui son (sa ?) sosa 79. Merci à elle.

Mon sosa 79 est Marie Jeanne BERNARD de Secondigny, commune de Gâtine. La famille réside à la Genaudière, située près de la forêt de Secondigny. Son père, Pierre, est cercleur. Avec son épouse, Marie ROBIN, ils ont 9 enfants, 2 garçons et 7 filles.

Marie Jeanne, la septième de la fratrie, naît le 21 avril 1767. Je ne sais rien de sa vie à la dite Genaudière. Mais le 17 avril 1786, elle passe un contrat de mariage avec Jacques GRIMAULT d’Azay-sur-Thouet, chez le notaire de Secondigny. Puis, tout ne se déroule pas comme prévu puisque le 25 juin, nous avons le désistement du contrat de mariage. Pierre BERNARD, le père, prend à sa charge les frais dûs à un huissier de Parthenay pour une requête faite à Poitiers. Que s’est il passé ?

Trois ans plus tard, le 3 novembre 1789, elle passe un nouveau contrat de mariage et se marie le même jour avec Pierre GEFFRE à Secondigny. La famille GEFFRE est originaires des Rousselières d’Allonne.

Sur le contrat de mariage un détail m’interpelle. Un oncle, Pierre CROCHON lui « baille et paye » 216 livres et le couple pourra demeurer et travailler chez le dit CROCHON de la Pinférrière d’Allonne contre 35 livres, 25 livres pour le pourparlé et 15 livres pour la pourparlée. Je ne connais pas ce tonton CROCHON dans ma généalogie… Je cherche et trouve des Pierre CROCHON… Quel est le lien ? Je découvre que la grand-mère de Pierre GEFFRE s’est remariée avec un Pierre CROCHON. De cette union est né un Pierre CROCHON. Il est donc le demi-frère de Joseph GEFFRE, père de Pierre GEFFRE, voilà le tonton…

Revenons à mon sosa 79. Marie Jeanne se marie donc à Secondigny. Le couple ne résidera pas très longtemps chez le tonton. Il faut savoir qu’au moment de la signature du contrat de mariage, l’oncle vient de perdre son épouse le 3 octobre 1789. Il se sent certainement un peu seul à la Pinférière d’Allonne. Je ne leur ai pas trouvé de descendance. Mais en juin 1790, il se remarie. Je suppose que le jeune couple ne va tarder à quitter les lieux. Nous les retrouvons à Azay-sur-Thouet, à la Bufferie, où 4 enfants au moins voient le jour entre 1791 et 1799. 4 autres enfants suivent, dont 3 au moins naissent à Secondigny. Que se passe-t-il en 1804, 3 enfants décèdent en moins d’un mois entre le 16 octobre et le 12 novembre ?

Pierre décède à la Genaudière à 49 ans. Le petit dernier n’a que 6 ans et décède 6 mois plus tard. Drôle de vie pour Marie Jeanne qui ne se remariera pas. Le 26 décembre 1835, elle procède à un partage anticipé entre ses 2 derniers enfants, François et Marie Jeanne. Elle termine ses jours à la Genaudière le 14 mai 1836.

Sa fille Marie Jeanne, mon sosa 39, épouse en premières noces, Philippe GUERET, frère de sa belle-sœur, Jeanne GUERET, épouse de François. Les 2 couples semblent vivre à la Mournière de Secondigny. Au décès  de son premier époux, elle semble rejoindre sa mère à la Genaudière où elle continue à vivre avec son second époux Pierre GUILLOT.

Voilà ce que je peux dire de mon sosa 79 du 79, décédée à 69 ans.

Mon SOSA 2022

Après Mauricette Lesaint, c’est Jean-Pierre David (adhérent 1663) qui nous emmène sur les traces de son Sosa 2022. L’occasion de découvrir ou redécouvrir le vieux métier de faiseur de bois chantant.

2022 : Pierre CHABOCEAU
1011 Hilaire CHABOCEAU x François CHASTIN
505 : Marie CHASTIN x Jean JOLLY
252 : Jacques JOLLY x Jacquette LEAUD
126 : Jacques JOLLY x Marie AUDURIER
63 : Marie-Louise JOLLY x Jacques DECOUX
31 : Marie Julienne DECOUX  x René Pierre GUIGNON
15 : Rose GUIGNON x Alexis CAMUZARD
7 : Françoise CAMUZARD, ma grand-mère maternelle

Pierre CHABOCEAU est né le 2 janvier 1622 à Azay-sur-Thouet, fils de Pierre et Marie CHAUVIN

Il exerce la profession de « faiseur de bois chantant ». Il s’unit, le 7 octobre 1669 – à 47 ans –  à Jeanne GIRARD 19 ans ! Cinq enfants répertoriés :  Pierre, Hilaire, Jeanne, René et Renée. Il décèdera entre 1686 et 1693.

L’intérêt de Pierre c’est sa profession. En effet, à cette époque, on trouve à Azay-sur-Thouet un grand nombre de professionnels du « bois chantant » : tourneurs, faiseurs, vendeurs qui utilisaient ce bois « résonnant » (épicéa, érable sycomore ondé, etc) pour le négoce ou la fabrication d’instruments de musique.

Pour mieux connaître ce métier, voici un lien vers un article sur le bois chantant à Azay paru sur le site de l’association « Histoire et patrimoine de Secondigny en Deux-Sèvres ». Pierre CHABOCEAU y est cité parmi ceux qui exercent cette profession :
– Jacques ROUSSEAU, marchand de bois chantant, 1664
– François BARRAULT, faiseur de bois chantant, 1668
– MORISSET, tourneur de bois chantant 1668
– POUSSARD, faiseur de bois chantant, 1668
– GELIOT, tourneur de bois chantant, 1668
– Jean JANVRET, faiseur de bois chantant, 1668
Pierre CHABOCEAU, maître faiseur de bois chantant, 1669
– René BRACONNIER, faiseur de bois chantant, 1669  – hameau de Beaupuits, paroisse d’Azay
– BARRAULT, faiseur de bois chantant, 1669 – la Jousselinière – Azay
– SEIGNEURET, faiseur de bois chantant, 1670 – La Verdoisière – Azay
– Jean AUDOUIN, faiseur de bois chantant, 1673
– Charles JULLIOT, « maître tourneur en bois chantant », 1649, La Draire d’Azay-sur-Thouet.

Et si vous voulez en savoir encore davantage sur ce métier, vous pouvez aussi consulter le site La Gâtine poitevine d’Albéric Verdon qui donne quelques informations sur plusieurs artisans du bois chantant, le bel article de Stéphane Dallet dans le numéro 256 (juillet-août 2019) de la revue « le Picton » et bien sûr celui de J.F. Guilleux dans le numéro 79 (décembre 2011) de notre revue « Généa79 ».

Un sosa 2020 (4e épisode)

Aujourd’hui, c’est Jean-Pierre David qui évoque pour nous son sosa 2020. Il est le 4e adhérent à s’être lancé dans ce petit jeu après Marie-Isabelle, Mauricette et Geneviève. Merci à lui. Plutôt que de remonter le temps, Jean-Pierre nous propose de partir de son ancêtre pour arriver jusqu’à lui, ce qui est finalement plus facile à suivre. Une jolie promenade dans le temps et dans la Gâtine (avec un petit crochet en Normandie).

2020 Louis CHATIN
Né vers 1650, marié vers 1670 avec Jeanne MULOT et décédé entre 1693 et 1702.
Deux enfants : François et René.

1010 François CHATIN
Né vers 1674, marié le 18 novembre 1693 à Secondigny avec Hilaire CHABOSSEAU et décédé le 24 décembre 1729 au Beugnon.
Cinq enfants : Jean, Marie, Françoise, Jean et Jeanne.

505 Marie CHATIN
Née le 23 octobre 1695 à Secondigny, elle épouse Jean JOLLY le 27 novembre 1715 à Vernoux-en-Gâtine, elle décède le 13 décembre 1758 à Fenioux, elle était veuve depuis 14 ans.
Trois enfants : Jacques, Mathurin et Marianne.

252 Jacques JOLLY
Né le 24 octobre 1716 à Vernoux-en-Gâtine (source Relevés Cercle 79), marié avec Jacquette LEAUD le 9 février 1746 à Fenioux et décédé le 7 novembre 1764 à Fenioux.
Six enfants : Marie, Jacques, Jeanne, Marie, Marie et Pierre.

126 Jacques JOLLY
Né le 17 septembre 1752 à Fenioux, marié avec Marie AUDURIER le 17 février 1784 à Fenioux (son nom se transforme en «JOLLIT»), il décède le 8 octobre 1837 à Fenioux (veuf depuis 27 ans).
Jacques réside à Fenioux (mariage), puis à Pamplie, Allonne, Les Groseillers et revient finir sa vie à Fenioux.
Sept enfants : Marie-Louise, Marie-Louise, Marie-Madeleine, François, Françoise, Madeleine et Marie-Madeleine.

63 Marie-Louise JOLLY
Née le 21 décembre 1786 à Allonne, devenue métayère elle se marie le 12 février 1814 à Secondigny avec Jacques DECOUX, elle meurt à 50 ans le 23 novembre 1837 à Secondigny, un mois et demi après son père.
Dix enfants : Jean, Marguerite, Marie, Louise, François-Jacques, Pierre, Marie-Julienne, Jean-René, Marguerite et Marie-Madeleine.

31 Marie-Julienne DECOUX ou DECOULT
Née le 11 mars 1824 à Secondigny, se marie avec René Pierre GUIGNON le 14 novembre 1844 à Secondigny, puis après le décès de ce dernier le 1er novembre 1863, elle s’unit à René FAUCHER le 1er février 1864 à Saint-Aubin-le-Cloud. Elle décède le 19 septembre 1877 (à nouveau veuve depuis deux ans).
Trois enfants avec R. P. GUIGNON : Rose, Pierre-Célestin et Victorine.

15 Rose GUIGNON
Née le 26 juin 1849 aux Granges à Saint-Aubin-le-Cloud , elle se marie le 8 février 1870 avec Alexis CAMUSARD à Saint-Aubin, veuve depuis 21 ans, elle décède à Azay-sur-Thouet le 24 novembre 1913.
Onze enfants : Marie-Rose, Jean-Emile, Ernest-Auguste, Louis-Marguerite, Louise-Françoise, Marie-Victorine, Jean-Gustave-Célestin, Marie-Ernestine-Pascaline, Eloïse-Jeanne-Pascaline, Françoise-Augustine et Victor-Marcel-Alfred.
Nota : CAMUZARD ou CAMUSARD selon les actes.

7 Françoise Augustine CAMUZARD (ma grand-mère)
Née le 25 mai 1888 à Saint-Aubin-le-Cloud (dixième enfant de la famille) est servante à « La Verrie » à Vernoux-en-Gâtine où elle rencontre Julien Augustin ROCHAIS, aussi employé dans ce domaine. Ils s’y marient le 29 septembre 1911. Ils résident à Parthenay, puis partent pour la Normandie (travail oblige : grande production de locomotives pour le Chemin de fer, près de Rouen, où la demande d’embauche est forte). Elle nous quitte le 5 novembre 1959 à Sotteville-lès-Rouen.
Trois enfants : Juliette Augustine, Marcel et Maurice (ces deux derniers nés en Normandie).

3 Juliette Augustine ROCHAIS (ma mère)
Née le 12 juillet 1912 à Parthenay (La Mara) elle épouse le 17 avril 1939 Alphonse DAVID à Sotteville-lès-Rouen et nous quittera, à 92 ans, le 19 mars 2005.

1 MOI Jean-Pierre DAVID

Qui sera le prochain à nous évoquer son sosa 2020 ? Il vous reste 8 mois pour le faire et envoyer votre copie à l’adresse du blog genea79blog@laposte.net

 

Z comme : Zoom sur une vie brisée

Le dernier article du ChallengeAZ est aussi le deuxième écrit par Marguerite Morisson. Elle a bien voulu cette fois nous raconter le tragique destin d’un pauvre gars de Gâtine. Vous pouvez retrouver Louis Babin dit Polet, mais aussi de nombreux autres Poitevins partis en Nouvelle-France, dans le livre que Marguerite vient tout juste de publier : « Poitevins au Canada aux XVIIe et XVIIIe siècles » (La Geste édition).

azay sur thouetAzay-sur-Thouet, à mi-chemin entre Secondigny et Parthenay, était dès le XVIIe siècle, un gros bourg de Gâtine, fier de son église Saint-Hilaire datant du XVe siècle.
En 1665, sous Louis XIV, « l’église comptait cinq chapelles et son tabernacle tout doré était fort beau. »

C’est ainsi que la décrit Maurice Poignat, dans son Histoire des Communes des Deux-Sèvres.
Mais comme on le sait, le siècle de Louis XIV fut une période noire, avec la misère, les épidémies, la Taille et la Gabelle et les dorures de l’église n’apportèrent pas pour autant l’aisance aux habitants. Certains furent donc obligés pour survivre, de tenter l’aventure très risquée de la contrebande du sel. On sait que la punition était le gibet, les galères ou la déportation.

Nous étions là en pays de basse Gabelle, où le sel était peu cher ; mais il fallait passer la Loire, en pays de haute Gabelle pour le revendre plus cher en essayant d’échapper aux gabelous. Sinon la Tour Grainetière de Thouars, idéalement placée sur le chemin, servait de prison à ceux qui étaient pris ; ils y croupissaient dans des conditions atroces.

Pour l’un d’entre eux, né à Azay-sur-Thouet, ce fut la déportation au Canada. C’est ainsi que Louis Babin dit « Polet », se retrouva de l’autre côté de l’Atlantique sans l’avoir vraiment voulu. Il figure au nombre des pionniers envoyés pour peupler la Nouvelle-France. Il fut embarqué en avril 1730.

Il est né à Azay-sur-Thouet le 21 décembre 1698 (donc sous Louis XIV) mais fut déporté sous Louis XV en 1730. Son père, Hilaire Babin, né le 11 mars 1664 à Azay-sur-Thouet, était gardien des Capucins de Parthenay et sa mère, Françoise Seigneuret née aussi à Azay-sur-Thouet le 4 août 1675 y est décédée le 28 juin 1731 à 56 ans.

Son surnom, « Polet », n’est pas un surnom comme en avaient les soldats ; il est tout simplement celui que portait son grand-père : Paul Babin dit « Paulet » c’est-à-dire « le petit Paul », surnom également porté par son père, puisque dans son acte de baptême Louis Babin est fils de Hilaire Paulet et de Françoise Seigneuret.

La famille d’Hilaire Babin et de Françoise Seigneuret comptait 4 enfants, tous nés à Azay-sur-Thouet. Louis en était l’aîné.

Au Canada, Louis Babin dit « Polet » connut une destinée tragique. Marié le 9 janvier 1731 à Québec, il est décédé le 9 mars de la même année. On ne lui connait pas de descendance.

Coïncidence troublante, sa mère est décédée 3 mois après lui.

Question : a-t-elle appris la nouvelle ? Est-ce la raison de son décès ? À ce moment-là, les nouvelles ne se propageaient pas aussi vite, mais en trois mois un bateau a quand même pu faire la traversée et apporter un courrier. Ceci restera un mystère.