Un dessin, deux mots couchés par une plume inconnue, quelques bizarreries, rien de plus. Comment vous conter l’histoire d’un poupon avec si peu d’éléments ? Certains lisent entre les lignes, d’autres décryptent des photos. Moi, je combine le dessin avec les mots et je convoque Louise. Louise Poupard, la maman présumée qui nous conte les mésaventures d’un poupon deviné en filigrane, au travers des pages d’un registre paroissial.
Elle a si peu l’habitude de s’exprimer Louise, que les mots ne viennent pas aisément. Alors, je l’encourage quand elle peine, la sollicite avec des questions, d’autres mots glanés au fil des pages et nous tissons un canevas, brodé peut-être, mais canevas de vie tout de même.
Le 13 décembre 1787, à l’église de Châtillon-sur-Thouet, on baptise la petite Françoise Alnet, fille de mes ancêtres Pierre Alnet et Catherine Bazille. Le parrain est Louis Bazille, la marraine est Marie Françoise Arouet, 27 ans, épouse de Mathurin Bazille et tante par alliance du nouveau-né. Rien de bien étonnant dans ce baptême, jusqu’au moment où la marraine signe le registre.
Le treiziesme jour de decembre mil sept cent quatre vingt sept a été baptisée par nous soussigné françoise née d’hier du legitime mariage d’entre pierre alnet fermier et de catherine Bazille ses père et mère a eu pour parain Louis Bazille boulanger son oncle et pour marainne francoise arouet, petite niece de Voltaire. La marainne avec nous soussignée
La généalogie de Voltaire, ou plutôt de François-Marie Arouet, l’auteur entre autres de Zadig – d’où le titre de ce billet, Z comme Zadig – est connue et plonge ses racines dans le Poitou, à Loudun au XVe siècle, selon l’Annuaire de la noblesse de France, puis à Saint-Loup-sur-Thouet, actuellement Saint-Loup-Lamairé, à partir de Jean Arouet, greffier en l’élection de Loudun, puis notaire à Saint-Loup, mort en 1583.
Le petit-fils du dit Jean, François Arouet, part s’établir à Paris, dans le commerce des draps. C’est à Paris que naît son fils, prénommé aussi François, en 1649, qui devient notaire et meurt à Paris en 1724. Il a deux fils, Armand et François Marie, né à Paris le 21 novembre 1694, qu’on connait sous le nom de Voltaire.
C’est donc le grand-père de Voltaire, François le futur drapier, qui a quitté la région poitevine, et les Arouet, branche du futur Voltaire n’ont au début du XVIIIe siècle plus grand rapport avec la région de Parthenay.
Pour que Françoise Arouet soit véritablement la petite-nièce de Voltaire, il faudrait qu’elle soit la petite-fille de son frère Armand Arouet, mort à Paris le 18 février 1745, a priori sans enfant officiel. Exit la relation grand-oncle / petite-nièce.
Si on remonte d’une génération, François Marie Arouet, dit Voltaire, n’a qu’une tante, Marie Arouet, qui épouse un certain Mathieu Marchant, bourgeois de Paris. Pas de descendance Arouet à ce niveau-là, donc pas d’arrière-grand-oncle éventuel de ma Françoise Arouet.
Revenons donc à la génération précédente, encore, à la fratrie de François Arouet, le drapier parti à Paris. Ce François a deux frères, Samuel Arouet, notaire à Saint-Loup, et Pierre Arouet, avocat du roi à Thouars.
Malheureusement, je ne trouve pas de descendance sur internet à ces deux grand-oncles de Voltaire.
Quant à l’ascendance de Françoise, les pistes que j’ai pu remonter pointent vers Chantecorps, et ne remontent pas au-delà de son grand-père, Louis Arouet, né vers 1676, marié une première fois en 1704 à Chantecorps avec Louise Dupont, puis à Vasles en 1710 avec Louise Delineau, la grand-mère de Marie Françoise. Ce Louis est laboureur, il est à peu près de la génération de Voltaire et il est difficile d’imaginer qu’il puisse être le petit fils de Samuel, le notaire de Saint-Loup, ou le petit-fils de Pierre, l’avocat de Thouars.
Pour mettre un point final à cette recherche de cousinage, je n’ai trouvé de mention de Voltaire dans aucun autre acte concernant les frères et sœurs de Françoise, ses oncles et tantes, et même son grand père.
Françoise n’était pas la petite-nièce de Voltaire, même si elle partageait son patronyme.
Françoise n’était qu’une femme du peuple, une fille de la région de Parthenay, comme toutes les autres.
Elle avait été baptisée le 1er janvier 1760 à Fomperron. Son père Louis, marchand et laboureur, avait alors 44 ans, et sa mère, Marie Anne Pignon, en avait 41 ans. Françoise, ou plutôt Marie Françoise, selon son acte de baptême, avait déjà un frère et quatre sœurs vivants lors de sa naissance : Marianne, née en 1747, Marie Françoise, née en 1748, Perrine, née en 1752, Louise née en 1754 et Louis, né en 1756. La famille avait d’abord habité à Chantecorps avant de se fixer à Fomperron avant 1752.
Après la naissance de Françoise, la famille s’était encore agrandie, avec la naissance de Radegonde en 1761.
Vers 1770, la famille Arouet vivait à nouveau à Chantecorps, dans le village de Champmorin.
Marie Françoise avait épousé Mathurin Bazille, héritier d’une lignée de maçons à Parthenay, à l’église du Saint-Sepulchre, en présence de ses parents, le 31 janvier 1780. Au début du mois, le 6 janvier 1780, un contrat de mariage avait été signé entre les deux familles. Il y était prévu que le nouveau jeune couple vivrait pendant une année chez la mère du marié, Marie Magdeleine Bourdault, dans la métairie de la Maladrerie, sur la paroisse du Saint-Sepulchre. Marie Françoise est dotée de 1000 livres par ses parents, en avancement d’hoirie, 500 livres payables deux ans après le mariage, et l’autre moitié de 500 livres cinq ans après le mariage.
Le premier enfant du couple, une fille, Thérèze – un prénom souvent porté dans la famille de l’époux – naît le 7 octobre 1780, mais meurt trois jours plus tard.
Le 4 janvier 1782, la mère de Françoise, Marie Anne Pignon, meurt dans son domicile de Chantecorps, à l’âge de 63 ans. Sa fille est alors enceinte, et met au monde le 24 avril 1782 une petite Elizabeth, qui ne vivra que quelques années. Le 22 septembre 1782, c’est le père de Françoise, Louis Arouet, qui meurt à son tour, à 66 ans.
Le 9 octobre 1785, à Parthenay, où le couple habite maintenant la paroisse Saint-Jean, Françoise met au monde un garçon, Mathurin Bernard, qui va mourir en mars 1801.
Le 14 décembre 1789, c’est un petit Jacques Bazille qui vient agrandir la famille, mais il ne vit que quelques semaines, et est inhumé le 9 janvier 1790, lors d’une cérémonie à l’église Saint-Jean de Parthenay.
Mathurin Bazille et son épouse Françoise Arouet quittent alors Parthenay, et Mathurin va travailler avec Louis Arouet, son beau-frère, à Champmorin, dans la commune de Chantecorps. Pendant de longues années, il sera désormais fermier ou cultivateur, et plus maçon.
Un nouveau petit garçon, François, vient au monde le 18 floréal an 3, à Chantecorps.
Françoise n’a que 38 ans quand elle meurt, le 10 pluviôse an six – le 29 janvier 1798 – sur la commune de Ménigoute, elle qui pourtant habite encore à Chantecorps.
Aujourd huy le dix pluviose l an six de la reppublique devant moy charles Martin officier public de la commune de Menigoute, a comparu le citoyen Louis arrouet et françois pothet demeurant commune de chantecorps lesquels mon déclaré que ce jourdhuy est décédée françoise arrouet +++ agee de trante six anq duquel deces je me suis assuré en me conformant a la loi, l effet de quoy j ay dressé le present acte en presence des susnommés qui ont declaré ne scavoir signer sauf le soussigné Louis arrouet +++ epouze de mathurin Bazille de la commune de Chantecorps___
Le 22 nivôse an 8, Mathurin Bazile, son veuf, passe un contrat de mariage pour épouser Louise Pinaudeau. Il doit régler la succession de Françoise, la mère de ses enfants survivants. C’est ainsi qu’on apprend que le 17 janvier 1800, seuls Bernard, François, et un certain Louis – dont je n’ai pas retrouvé la naissance, ni le destin futur – sont encore en vie.
Je n’ai pour l’instant pas retrouvé de postérité à Françoise.
Et je ne me serais jamais intéressée à elle, à ses frères et sœurs, à sa famille, si un jour, dans l’acte de baptême de la petite sœur de mon ancêtre Louise Alnet, la marraine n’avait mis en avant une parenté totalement infondée avec Voltaire.
S’il désigne simplement le chromosome féminin en biologie, X a surtout des acceptions négatives. Quand il signifie anonyme, X est pathétique, laisse entrevoir un drame intime, (« né sous X »), une origine indicible, un scandale… X nomme l’innommable (le père inconnu), les parents de l’enfant trouvé. X sert encore à censurer, à masquer (« classé X ») l’obscénité, la violence, le sexe… Bref, X cache presque toujours un tabou : une absence, une naissance scandaleuse, des violences sexuelles, un crime odieux. Les quelques bribes de la vie de Mathurine DEVOYSE qui nous sont parvenues sont marquées par la violence, le malheur, le mystère évoqués par cette lettre de l’alphabet. L’histoire sans doute banale de cette femme pose aussi quelques problèmes au généalogiste, comme on le verra.
À l’été 1647, Mathurine DEVOYSE, fille de ferme du côté de St-Maixent, est victime d’un « rapt ». Si le rapt de violence est sans aucun doute au XVIIe siècle un crime « digne de mort par l’Ordonnance », comme le rappelle Furetière dans son Dictionnaire universel, le récit des faits présente la même ambiguïté qui fait qu’aujourd’hui encore, la justice, (la société), a du mal à définir le viol. La question, lancinante, reste la même : y a-t-il eu consentement ? On apprend que l’agresseur de Mathurine, qui a saisi la justice, « l’aurait par ses blandices (c’est-à-dire ses charmes trompeurs) fait condescendre à s’abandonner à lui ». Le prévôt de St-Maixent ordonne donc la « prise de corps » du don Juan et l’envoie en prison. En effet, on ne doute pas de la parole de la plaignante parce qu’elle est enceinte de son séducteur et doit déclarer sa grossesse aux autorités. Cela débouche sur « des actions civiles et criminelles » et, donc, sur une demande de réparation. Bientôt, alors que Mathurine « est à deux ou trois mois d’accoucher et n’a moyen de continuer lesdites poursuites », elle cède et transporte la somme de 60 livres obtenues en son « instance de rapt » à un nommé Jacques DUPUY, marchand laboureur à la Grange au Prieur de Pamproux, qui se chargera de recouvrer l’argent auprès du père de l’accusé. Le cessionnaire « promet bailler et payer à icelle dite Devoyse cédant savoir la somme de 30 livres tournois lors et au temps qu’elle sera accouchée du fruit dont elle est enceinte et la nourrir et entretenir et gouverner en ses gésines (autrement dit ses couches) ». La suite est plus inattendue puisqu’il est question de ne donner l’autre moitié (30 livres) qu’à la condition que Mathurine se marie « deux ou trois mois après ledit accouchement ou autre plus long ou moindre temps et même auparavant qu’elle fut accouchée ». Ainsi, la réparation est double : la fille déshonorée aura un mari, l’enfant du rapt un nom et un père légitime. En aucun moment on ne parle de marier la victime à son séducteur. La transaction aboutit très vite car dès le 12 janvier 1648, Mathurine DEVOYSE, dotée de ses 60 livres, conclut un contrat de mariage avec un journalier nommé François DESFORGES. L’enfant, née au mois d’avril ou de mai 1648, qui est probablement Françoise DESFORGES, portera le nom et le prénom de son père adoptif.
On trouve rarement de ces demandes de justice au grand jour qui équivalaient, pour les victimes d’agressions sexuelles, à mettre sur la place publique leur honte et leur déshonneur. En effet, comme l’écrit l’historien Georges Vigarello dans son Histoire du viol (XVIe – XXe) : « Le viol est d’abord une transgression toute morale (…) il appartient à l’univers de l’impudeur avant d’appartenir à celui de la violence, il est jouissance illicite, avant d’être blessure illicite ». La victime est donc coupable elle aussi, de luxure (encore un X), « de stupre forcé ». De « corruption charnelle », disent les juges de St-Maixent. Combien de jeunes filles pauvres et vulnérables dans la société rurale de l’Ancien régime, n’ont jamais dénoncé leur agresseur, qu’elles fussent enceintes ou pas ? L’historien poitevin Fabrice Vigier, dans son étude intitulée À propos de quelques procès pour violences sexuelles dans le Poitou du XVIIIe siècle, n’a trouvé « que » 14 affaires de violences sexuelles sur plus de 3000 procès criminels intentés dans quinze juridictions poitevines au XVIIIe siècle, y compris le Siège présidial de Poitiers, la Prévôté royale de Melle et le Siège royal de St-Maixent. Ne nous étonnons pas ! D’après plusieurs enquêtes diffusées par la presse, un cinquième des victimes d’agressions sexuelles portent plainte aujourd’hui en France et seulement un dixième aboutit à une condamnation pour viol et ce, malgré l’effet MeToo et une prise de conscience quasi mondiale du problème… Enfin, on croyait sous l’Ancien régime (et on croit toujours dans certains milieux conservateurs farouchement anti-avortement) qu’une femme ayant subi un « vrai » viol ne peut tomber enceinte !
Gravure de Gerlier XIXe siècle
Mais revenons à Mathurine DEVOYSE. Elle a le profil typique des victimes de viol, tel qu’il ressort dans l’étude de F. Vigier, notamment. Jeune, pauvre, elle est servante dans des fermes du côté de Soudan, St-Georges-de-Noisné, Exireuil, relativement loin de son village d’origine – elle viendrait d’Availles-Thouarsais, ravagé par la « contagion » en 1631 – et vit donc loin de sa famille, si elle en a encore une. Ses parents Pierre DEVOYSE, un charpentier, et Marie LEVESQUE, morts au moment des faits, sont peut-être, eux-mêmes, des gens venus d’ailleurs puisqu’on ne rencontre guère le patronyme DEVOYSE en Poitou. Maîtresse de ses droits en 1648, vivant à la Coussaye de St-Georges-de-Noisné, elle épouse donc un journalier et laboureur, si démuni que la dot de la mariée, si dérisoire soit-elle, suffit à lui faire prendre la femme et le bébé à naître. Ils auront trois autres enfants au moins dont le dernier est baptisé en 1654 à Chantecorps. En 1669, Mathurine DEVOYSE est veuve avec ses deux filles et qualifiée de « mendiante » par les collecteurs de taille d’Exireuil. La situation s’améliore quand elle épouse en 1678 un voisin, peut-être le maître de sa fille, et veuf lui aussi : le maçon Pierre GUERAULT. Celui-ci fait inscrire au contrat que « considérant les bons plaisirs, traitements (…) que lui a toujours fait porter et rendre Charlotte Desforges fille deladite Devoise et dudit feu Desforges (…) lui donne un lit composé, une coiste, deux oreillers et quatre plats d’étain ». Cette convention de mariage, qui revient à une association entre deux vieillards, n’oublie pas la fille sans fortune restée célibataire. Ensuite, on ne trouve plus de trace de Mathurine DEVOYSE, à commencer par son acte de sépulture, ce qui ne signifie pas qu’elle ait quitté la région.
Le séducteur s’appelle Thomas BARRIQUAULT. Jeune également, il est le fils de Jean, un marchand laboureur de Soudan. On ignore si Mathurine DEVOYSE servait chez ses parents ou chez un voisin. On ne connaît pas non plus le rôle exact de Jacques DUPUY, avant qu’il devienne le cessionnaire de Mathurine. Mais il est fort possible que Thomas ait séduit la servante de la ferme en lui promettant le mariage, par exemple. Qu’il s’agisse d’un rapt de violence ou d’un rapt de séduction, l’abus de faiblesse est évident, de même que l’ascendant du jeune homme sur la servante. Or, la réponse juridique à ces deux types de rapt semble à peu près la même avant l’ordonnance sur les matières criminelles de 1670 qui, selon G. Vigarello, « fait du rapt par force et violence, contrairement au rapt de séduction, un cas royal échappant aux juges subalternes et soustrait à toute rémission de peine ». Avant cette date, la confusion entre les deux types de rapt est générale. Les déclarations de grossesse illégitime, imposées par l’édit d’Henri II de 1556, sont censées prévenir les infanticides et les avortements et impose aux femmes de dénoncer le père. Vigarello précise encore : « la déclarante fait de la violence une simple circonstance excusante, un fait rendant plus urgent l’arrangement financier et moins un fait imposant la condamnation de l’accusé. Elle transforme insensiblement le viol en récit de séduction plus qu’en récit de barbarie ». Les dictionnaires de Furetière (1690) et de l’Académie française (1694) confirment cet amalgame entre viol, rapt et séduction au XVIIe siècle, puisqu’ils n’ont pas d’entrée « violeur » (le terme est inusité), mais une entrée « séducteur » qui occulte la violence, évoquant, de nos jours, des figures relativement aimables comme Don Juan et Casanova plutôt que celle de Gilles de Rais. Quant au mot « rapt », il est employé à la place de « viol », mot plus cru, se confond avec le terme ambigu de « ravissement » et fait penser à des épisodes mythologiques ou historiques : les amours de Zeus, le rapt des Sabines, etc. Le langage utilisé masque la violence.
Le généalogiste est un optimiste. Non seulement, il veut croire à la vertu des aïeules (qui appartenaient à un temps où il n’y avait pas que des mariages d’amour), mais aussi il doit faire semblant d’ignorer qu’une généalogie comporte forcément des victimes d’abus, de viol, d’inceste. Et des violeurs… L’histoire sans doute banale de cette femme, découverte par hasard, pose aussi des problèmes au généalogiste. Si Françoise DESFORGES est la fille légitime de DESFORGES et, selon de fortes présomptions, la fille naturelle de BARRIQUAULT, faut-il la relier à l’arbre de ces derniers ou remonter la généalogie des DESFORGES ? Les généalogistes ne sont pas tous d’accord. D’ailleurs, aucun arbre généalogique ne tient devant la révélation d’un secret de famille ; les tests ADN en vogue actuellement anéantissent les efforts de bien des généalogistes.
Généalogie de Mathurine DEVOYSE :
Pierre DEVOYSE x Marie LEVESQUE —- Mathurine DEVOYSE x François DESFORGES laboureur à Chantecorps et Exireuil —-/—- Françoise DESFORGES x Michel GIRAULT laboureur à Augé —-/—-/—-/—- Marie GIRAULT x Jean MENANT laboureur à Augé —-/—-/—-/—- Françoise GIRAULT —-/—-/—-/—- Jean GIRAULT journalier x1 Louise TIRE, x2 Françoise DAZELLE, x3 Marie GIRARD —-/—-/—-/—- Marie Scolastique GIRAULT —-/—- Jacquette DESFORGES x François ESNARD journalier à Vautebis —-/—- Pierre DESFORGES —-/—- Charlotte DESFORGES —- Mathurine DEVOYSE x Pierre GUERAULT maçon à Exireuil
Remarque :
Le baptême de Françoise DESFORGES (peut-être célébré à St-Georges-de-Noisné où Mathurine vivait vers la fin de sa grossesse et dont les registres sont lacunaires) et le contrat de mariage sont introuvables. Son mariage n’est pas filiatif, mais l’acte de sépulture indique qu’elle est née vers 1648, comme l’enfant du rapt. D’autres indices – sa proximité avec les GUERAULT, l’absence d’autres DESFORGES dans la région d’Augé – rendent cette filiation probable.
Autre mystère : Jacquette DESFORGES baptisée sous ce nom le 29/07/1649 à Exireuil est nommée DEVOIS(E) par le curé de Vautebis sur l’acte de baptême de sa fille Françoise le 18/12/1682 et DESFORGES au baptême de ses autres enfants ! Pourtant, Jacquette n’est pas l’enfant du rapt qui est né au printemps 1648. La légitimité des enfants du couple DEFORGES x DEVOISE a-t-elle été contestée ?
Sources : – Archives départementales des Deux-Sèvres : registres paroissiaux, archives notariales (3E 531, 3 E 1908) – Georges Vigarello, Histoire du viol (XVIe-XXe siècles), Paris, 1998, Éd. du Seuil, – Fabrice Vigier, « À propos de quelques procès pour violences sexuelles dans le Poitou du XVIIIe siècle » in Le corps en lambeaux. Violences sexuelles et sexuées faites aux femmes, Rennes, 2016, Presses universitaires de Rennes, collection Histoire.
Le document du mois de février 2017 des Archives départementales des Deux-Sèvres nous emmène de l’autre côté de l’Atlantique, à Saint-Domingue. Laurent Delenne y a transcrit pour nous la demande de secours d’un instituteur de Chantecorps, Pierre Louis Alexandre Laisné, en 1837 auprès du ministre de la marine et des colonies.
L’enseignant fait cette requête car il est le fils ruiné d’un colon de Saint-Domingue. Ce document est très intéressant d’un point de vue historique (il évoque les colonies, l’esclavage, la révolte des esclaves en 1791…) et humain (la grandeur et la décadence d’une famille). C’est aussi un exemple de la richesse des sources accessibles aux Archives pour enrichir nos généalogies. Pour y accéder, c’est ici.