Les croquis de La Ferrière-en-Parthenay

Après les petits bandeaux illustrés annonçant les baptêmes de l’année des paroisses de Saint-Hilaire et Saint-Savinien à Melle entre 1541 et 1555, les nouveaux dessins que je présente sont extraits des registres paroissiaux de La Ferrière-en-Parthenay (BMS 1639-1672). Ils m’ont été signalé par Danièle Billaudeau, Stéphane Dallet et Robert Girard. Ces croquis sont anciens mais sans doute postérieurs à l’écriture des actes. Le dessinateur a utilisé des pages plus ou moins vierges des registres pour réaliser ses œuvres : deux portraits, une rose, un personnage, un verre. Il faut retourner le registre pour admirer certaines images dans le bon sens. J’aime particulièrement les deux pages ou dessin et écriture se mêlent, réunissant ainsi mon goût pour les archives et l’illustration.

Et si vous aussi vous connaissez des illustrations que vous avez aperçues dans les registres des Deux-Sèvres, merci de le signaler !

O comme : Officier d’Académie

C’est encore moi qui m’y colle ! En conséquence, le deuxième article (et dernier) de Raymond Deborde sur une personnalité bien connue de tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des communes des Deux-Sèvres.

poignat2Pourquoi évoquer Maurice Poignat (1911-1997), officier d’Académie ? Son lieu de naissance (La Chapelle-Saint-Laurent, le 19 mai 1911) en fait plutôt un Bocain. Né d’un père cordonnier et d’une mère lingère dans une petite commune, il aurait pu être contraint comme beaucoup à une vie rurale et discrète. Pourtant, il va devenir un historien local reconnu, un journaliste, un écrivain, et sa carrière en fera un Gâtineau.
Historien, il est conservateur du musée Georges Turpin à Parthenay, membre de la Société historique des Deux-Sèvres et de la Société des antiquaires de l’Ouest. Il s’intéresse à l’histoire régionale, au folklore, aux guerres de Vendée et fait d’importantes recherches en sillonnant les territoires de Gâtine et du département, recherches qui aboutissent à des milliers de fiches.
Journaliste, il est responsable des chroniques consacrées à Parthenay et à la Gâtine du journal Le Petit Courrier jusqu’à la guerre, puis du Courrier de l’Ouest à partir de 1944.
poignat1Il est aussi écrivain et publie plusieurs livres historiques sur la Gâtine, mais aussi iconographiques avec Parthenay et la Gâtine en cartes postales anciennes. Mais surtout, dès 1948, il commence à rédiger pour Le Courrier de l’Ouest une série d’articles consacrés aux communes des Deux-Sèvres. Ces années de travail se retrouvent compilées dans son œuvre monumentale Histoire des communes des Deux-Sèvres. C’est un bonheur pour les généalogistes : elle fourmille d’anecdotes et de renseignements qui permettent d’approcher au plus près le cadre paroissial puis communal où ont vécu nos aïeux. 2 tomes sont consacrés à sa chère Gâtine. Je ne résiste pas au plaisir d’extraire presque au hasard une petite anecdote qui se situe dans la commune de La Ferrière :
Au mois d’octobre 1836, le recrutement d’une institutrice ayant été envisagé, le maire, M. Bourdin, suggéra qu’il soit fait appel à une religieuse, et ce à fin d’économie, la paroisse s’engagea à lui fournir le logement et le mobilier. Trois conseillers ayant demandé un vote à bulletins secrets « il a été demandé – lit-on sur le registre des délibérations conservé à la mairie – de voter avec des pois, en prenant des pois blancs pour l’adoption et des pois rouges pour contre ». Cette curieuse façon de procéder avait été décidée afin de favoriser la tâche de certains conseillers sachant tout juste signer leur nom. Toujours est-il que la proposition d’accueillir une religieuse comme institutrice communale munie de son « diplôme » fut décidée… par sept pois rouges contre cinq pois blancs !

Maurice Poignat a reçu de justes récompenses honorifiques pour l’ensemble son travail . Il est ainsi Chevalier des Arts et Lettres, mais aussi Officier d’Académie (ou de l’Instruction publique) ce qui me permet de rendre hommage au rôle de transmission qu’il a eu. Avec ses livres, il a donné le goût de l’histoire locale et offert des pistes aux généalogistes de Gâtine et des Deux-Sèvres pour mieux connaître la vie de leurs ancêtres.

 

La Ferrière-en-Parthenay

Carte d’identité

La Ferrière tient son nom de la richesse de son sol en minerai. Ses ressources en bois ont permis, il y a longtemps, l’exploitation du fer sur place par des fondeurs, puis pour l’approvisionnement de la forge de La Peyratte. Après la Révolution, il y a eu un canton de La Ferrière (qui regroupait les communes de La Ferrière, La Peyratte, Saint-Martin-du-Fouilloux, Vasles et Vandelognes) entre 1790 et 1801. Ce canton est alors supprimé au profit de celui de Thénezay. En 1829, la commune de Vandelognes est  réunie à celle de La Ferrière.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

La Ferrière-en-Parthenay par le préfet Dupin vers 1800

La Ferrière, commune au sud et à 8 kilomètres de Thenezay. Sa population est de 328 individus. Son territoire arrosé par le ruisseau de Pissevache, produit seigle, avoine, pommes de terre et un peu de chanvre. Il renferme quelques prairies naturelles et beaucoup de bois, qui sont : les bois nationaux d’Autun, forêt du Roux et des Minières ; et les bois particuliers de Médrin, des Bruyeres, Jumeaux , Buneau et Bordevert. Il y a trois étangs, dont un fort étendu est national ; une carrière de pierres et une mine de fer.

Vandelognes par le préfet Dupin vers 1800

Vandelogne , commune au sud et à 12 kilomètres de Thenezai. Sa population est de 110 individus. Son territoire est arrosé par les ruisseaux de Pissevache et de la Pilliere,
qui forment les sources de la petite rivière de Vandelogne. Son produit est médiocre en seigle, avoine et pommes de terre. Il y a quelques prairies naturelles, mais beaucoup de bois qui sont : les bois de la Vente, de la Pilliere, de Maison-neuve, des Mottes, de St.-Amant, la Vigne, des Antes, des Bourdinieres, des Epines, du Côteau, tous assez mauvais.
Il se trouve deux petits étangs : il y a une tuilerie dite du Magot.

Les toponymes relevés par Bélisaire Ledain vers 1900

Baigneaux, les Bazillières, la Billaudière, le Bois-du-Roux, la Braudière, les Bruyères, le Châtellier, la Châtellière, la Chauvetonnière, le Chêne-aux-Dames, Chour (Grand et Petit), la Chutelière, la Côte, la Courtière, la Creuzerie, la Chugerie, la Doucière, la Ferrière, la Forêt, la Fouardière, la Gautrandière, la Gondinière, le Gué, Magot, la Maison-Neuve, la Mémetière, la Mitière, la Pellière, la Pitière, la Sauvagère, la Touzottière, la Tretaudière, la Turbe, les Usages, Vandeloigne, la Vausseau, la Verrie.

La Ferrière-en-Parthenay sur la carte de Cassini

la ferrière cassini

Actes dépouillés par le Cercle généalogique des Deux-Sèvres

La Ferrière
-Baptêmes : 1371
-Naissances : 136
-Publications de mariage : 5
-Mariages : 458
-Sépultures : 375
-Décès : 51
-Abjuration : 1

Vandelognes
-Baptêmes : 423
-Naissances : 46
-Mariages : 98
-Sépultures : 243
-Décès : 34

Sources

– Bélisaire Ledain Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres. Éditions UPCP
– Claude Dupin Mémoires sur la statistique du département des Deux-Sèvres. Site Gallica
– Cartes postales : Delcampe
– Site officiel de la mairie de La Ferrière-en-Parthenay