K comme Kérigen, Knéringen, Kemmerer…

Un texte d’Albéric VERDON,
site Histoire de la Gâtine Poitevine et de Parthenay

Avoir un nom de famille commençant par la lettre K sourit-il aux Gâtinaux d’adoption ?

Un titre en forme de question pour évoquer des « étrangers » qui ont marqué l’histoire de la Gâtine et qui vinrent principalement de deux régions opposées : la Bretagne et l’Alsace.

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Challenge de l’été : Quelle origine pour les « Cantet » des Deux-Sèvres ?

Dans le cadre du Challenge de l’été « parlez-nous du 79 », Nicole Cantet s’interroge : son patronyme est-il originaire ses Deux-Sèvres ou du Pays basque ?

César du meilleur premier film en 2000 pour Ressources humaines, Palme d’or à Cannes en 2008 avec Entre les murs, Laurent Cantet est Deux-Sévrien : né en 1961, il a grandi à Ardilleux (79) où  ses parents étaient enseignants. Il a sorti en début d’année 2022 son neuvième long métrage Arthur Rambo. Voilà un Cantet qui commence à  être bien connu « hors les murs » ! Si on écrit Cantet dans le moteur de recherches Google, on obtient toute une page de sites sur Laurent Cantet dont Wikipédia.

Les Cantet sont nombreux en Deux-Sèvres, particulièrement en Gâtine. C’est, de loin, le département qui en compte le plus. Cependant, les Cantet sont-ils bien originaires des Deux-Sèvres ? N’y aurait -il pas eu un « ailleurs » avant ?

Dans les années 50, j’ai été monitrice dans une colonie de vacances de la RATP, à Tarnos, dans les Landes, ce qui m’a donné l’occasion de visiter un peu le pays basque que j’ai beaucoup aimé. En outre, moniteurs et jeunes colons étaient sensibilisés au folklore de la région : la fête de la colo était axée sur ce thème.

Quand j’ai fait la connaissance de mon beau-père, Edmond Cantet, en 1959, j’ai tout de suite pensé : « il a l’air d’un Basque ! » à cause de sa petite taille (1,59 m), de ses cheveux très noirs et raides et de sa façon de chanter caractéristique.

Vingt bonnes années ont passé… durant lesquelles je n’avais guère le temps de songer à la généalogie. Cependant, je me suis abonnée à la Revue française de généalogie.

Dans les années 80, lorsque j’ai commencé l’arbre ascendant de mes trois enfants, j’avais toujours en tête cette idée et, peu à peu, j’ai fait quelques trouvailles qui m’ont autorisée à penser : et pourquoi pas ?? Pour retrouver le plus possible de Cantet, le plus loin possible dans le temps et dans l’espace, j’ai d’abord dû consulter les archives dans les mairies, puis aux  Archives départementales.

Papa en 1987 de l’aînée de mes huit petits-enfants, mon fils aîné François au cours de l’été 1988 a recensé sur le minitel tous les Cantet de France. Ils étaient présents dans 55 départements dont 9 départements proches des Pyrénées. Pour un total de 474 Cantet, il y en avait : 108 en Deux-Sèvres, 39 en Vendée, 23 en Charente-Maritime, 21 dans les Hautes-Pyrénées, 15 à Paris, 14 en Lot-et-Garonne, 13 en Gironde, 11 dans les Alpes-Maritimes, 10 dans les Pyrénées-Atlantiques, 10 dans les Yvelines et 99 en tout dans les 44 autres départements. Ces résultats sont très approximatifs. Certains Cantet de notre connaissance n’y figuraient pas ; d’autres y figuraient deux fois, à des adresses différentes. En outre, mon fils a pu faire des erreurs et moi aussi, ses notes étant restées au stade de brouillon.

Le Cercle généalogique des Deux-Sèvres a été créé en mars 1990. Adhérente n° 227, je ne sais plus exactement en quelle année j’ai adhéré mais j’ai acheté les premiers bulletins. Les premiers microfilms sont consultables en 1992. La première version d’un logiciel de généalogie pour Windows paraît en 1994. Geneanet est créé le 2 décembre 1996.

Je  continue les recherches jusqu’en janvier 1997, date à laquelle j’ai acheté Le livre des Cantet du monde entier. J’avais déjà, dans la même série, Le livre des Sainton… Ces livres commencent tous par un chapitre intitulé : « Histoire, migrations et mouvements de population » rédigé par Janine    Cacciuttolo professeur d’histoire, maîtrise de l’université de Nanterre Paris X. Le second chapitre, lui, est intitulé : « L’origine et la signification des noms ». Ces deux chapitres sont importants par leur nombre de pages et les informations qu’ils contiennent sont très intéressantes. 

Hélas, François est décédé accidentellement en avril 1997. Malgré le chagrin et les années difficiles qui ont suivi, je n’ai jamais renoncé. J’ai eu envie au contraire de poursuivre pour parvenir à un résultat qu’il aurait aimé connaître. J’ai comparé les Cantet figurant dans ce livre et ceux trouvés par mon fils. Il n’y a pas de grosses différences sauf dans le Lot-et-Garonne : moins 12 et dans la Vienne plus 18. Dans l’un comme dans l’autre, il s’agit de foyers plutôt que d’individus. Dans les Hautes-Pyrénées, sur les 21 foyers de 1988, treize sont encore présents en 1997, 8 ont disparu remplacés par 11 nouveaux.

Je découvre Laurent Cantet en 2000 à la sortie de son premier film. Je ne connais pas son papa mais je me souviens avoir rencontré sa maman, dans les années 50, avant nos mariages. Je remonte les générations de Cantet et je constate que de nombreux cousins font de même. Nous échangeons. Michel Cantet, arbre « micantet » de Geneanet, a particulièrement bien travaillé. Ses ancêtres et leurs descendants se comptent par milliers.

En 2004, j’achète mon premier ordinateur et la version 2004 de Généatique (j’ai aussi la version 2014). Je découvre La France des noms de famille 1891-1990, géopatronyme élaboré à partir du fichier INSEE des communes de naissance, site web commercial qui recense 1 329 359 patronymes. Sans certitude, je pense que c’est à la médiathèque de Bressuire, en 2008, sur l’ordinateur de Généa79, que je retrouve avec Marc Bouchet la naissance en 1648  à Allonne, commune alors nouvellement saisie, de Mathurin Cantet, fils de Pierre et de Françoise Roux. De Pierre Cantet, je sais peu de choses. Le couple a eu au moins deux enfants : Mathurin et Jeanne née peut-être en 1650. À son décès en 1685, Françoise Roux était veuve. L’absence de registres à Secondigny complique les recherches. Où et quand est né Pierre Cantet ? Où et quand est-il décédé ? Où et quand est née Françoise Roux ? Où et quand le couple s’est-il marié ? Ce manque de registres empêche d’affirmer que ce n’était pas dans les Deux-Sèvres. Entre 1600 et 1650, on retrouve de nombreux Cantet en 79 et ailleurs sans parvenir à les rapprocher de Pierre et Françoise. La base de données de Généa79 est en ligne depuis 2012.

Ces dernières années, grâce à Filae, j’ai entrepris la recherche des Cantet des Pyrénées et de Gascogne. J’ai réalisé que j’employais un peu à tort parfois le qualificatif « basque ». j’ai cherché pourquoi et quand des Cantet auraient pu quitter ces régions puis se fixer en Deux-Sèvres. J’ai été séduite par l’idée que, peut-être, il y avait un rapport avec « les trois mousquetaires ». Ce n’est pas impossible mais ça peut aussi être plus ancien. En ce qui concerne la signification et l’origine du nom, selon Filae, Cantet est un nom de famille qui représente une forme du verbe canter chanter et désigne un chanteur. Geneamap, service de Geneanet , dit que « le patronyme Cantet est porté dans la Vendée, les Deux-Sèvres et les Hautes-Pyrénées. En Béarn, c’est un toponyme avec le sens de coin de terre, éventuellement petit croisement. À noter, par exemple le hameau de Cantet à Arrodets-ez-Angles (65) ». Il existe aussi un lac de Cantet, sur la commune de Sazos (balades pyrénéennes, lacs d’Ardiden). En ce qui concerne la taille, en 1805, Étienne Dupin, premier préfet des Deux-Sèvres déclarait que, dans ce département, il est difficile de trouver des conscrits de la taille de cinq pieds cinq pouces (1,65 m).

La naissance des enfants de Mathurin Cantet et de Renée Coudreau ainsi que le décès de sa sœur Jeanne Cantet permettent d’affirmer que René et Renée Coudreau sont bien gendre et bru de Pierre et Françoise. Cette famille semble avoir un rapport particulier à la religion. Né à Allonne, Mathurin est baptisé à Fenioux . Dans l’acte de décès de Renée Coudreau, il n’est question que de cimetière.

Oui, des Cantet ont pu venir des Pyrénées dans les Deux-Sèvres mais je n’en ai toujours pas la preuve. Oui, en Gâtine, certains Cantet sont petits mais ils ne sont pas les seuls. Oui, mon beau-père chantait à la manière des Basques mais… ? Je ne désespère pas de trouver des liens entre le couple Pierre Cantet X Françoise Roux et des couples plus anciens retrouvés en Deux-Sèvres et ailleurs. Il reste probablement encore des pistes à explorer, la branche René Coudreau X Jeanne Cantet, par exemple.  Je ne sais toujours pas si « mes » Cantet sont venus d’ailleurs, par contre, je suis certaine que plusieurs familles de Cantet, à des époques et pour des raisons différentes, ont quitté les Deux-Sèvres, en particulier pour « les Charentes », mais ceci est une autre histoire.

Challenge de l’été : mon sosa 79, Marie Jeanne BERNARD

Pour notre Challenge de l’été , parlez-nous du 79, c’est Annie Larrouy qui évoque pour nous aujourd’hui son (sa ?) sosa 79. Merci à elle.

Mon sosa 79 est Marie Jeanne BERNARD de Secondigny, commune de Gâtine. La famille réside à la Genaudière, située près de la forêt de Secondigny. Son père, Pierre, est cercleur. Avec son épouse, Marie ROBIN, ils ont 9 enfants, 2 garçons et 7 filles.

Marie Jeanne, la septième de la fratrie, naît le 21 avril 1767. Je ne sais rien de sa vie à la dite Genaudière. Mais le 17 avril 1786, elle passe un contrat de mariage avec Jacques GRIMAULT d’Azay-sur-Thouet, chez le notaire de Secondigny. Puis, tout ne se déroule pas comme prévu puisque le 25 juin, nous avons le désistement du contrat de mariage. Pierre BERNARD, le père, prend à sa charge les frais dûs à un huissier de Parthenay pour une requête faite à Poitiers. Que s’est il passé ?

Trois ans plus tard, le 3 novembre 1789, elle passe un nouveau contrat de mariage et se marie le même jour avec Pierre GEFFRE à Secondigny. La famille GEFFRE est originaires des Rousselières d’Allonne.

Sur le contrat de mariage un détail m’interpelle. Un oncle, Pierre CROCHON lui « baille et paye » 216 livres et le couple pourra demeurer et travailler chez le dit CROCHON de la Pinférrière d’Allonne contre 35 livres, 25 livres pour le pourparlé et 15 livres pour la pourparlée. Je ne connais pas ce tonton CROCHON dans ma généalogie… Je cherche et trouve des Pierre CROCHON… Quel est le lien ? Je découvre que la grand-mère de Pierre GEFFRE s’est remariée avec un Pierre CROCHON. De cette union est né un Pierre CROCHON. Il est donc le demi-frère de Joseph GEFFRE, père de Pierre GEFFRE, voilà le tonton…

Revenons à mon sosa 79. Marie Jeanne se marie donc à Secondigny. Le couple ne résidera pas très longtemps chez le tonton. Il faut savoir qu’au moment de la signature du contrat de mariage, l’oncle vient de perdre son épouse le 3 octobre 1789. Il se sent certainement un peu seul à la Pinférière d’Allonne. Je ne leur ai pas trouvé de descendance. Mais en juin 1790, il se remarie. Je suppose que le jeune couple ne va tarder à quitter les lieux. Nous les retrouvons à Azay-sur-Thouet, à la Bufferie, où 4 enfants au moins voient le jour entre 1791 et 1799. 4 autres enfants suivent, dont 3 au moins naissent à Secondigny. Que se passe-t-il en 1804, 3 enfants décèdent en moins d’un mois entre le 16 octobre et le 12 novembre ?

Pierre décède à la Genaudière à 49 ans. Le petit dernier n’a que 6 ans et décède 6 mois plus tard. Drôle de vie pour Marie Jeanne qui ne se remariera pas. Le 26 décembre 1835, elle procède à un partage anticipé entre ses 2 derniers enfants, François et Marie Jeanne. Elle termine ses jours à la Genaudière le 14 mai 1836.

Sa fille Marie Jeanne, mon sosa 39, épouse en premières noces, Philippe GUERET, frère de sa belle-sœur, Jeanne GUERET, épouse de François. Les 2 couples semblent vivre à la Mournière de Secondigny. Au décès  de son premier époux, elle semble rejoindre sa mère à la Genaudière où elle continue à vivre avec son second époux Pierre GUILLOT.

Voilà ce que je peux dire de mon sosa 79 du 79, décédée à 69 ans.

Challenge de l’été : Mélina Deray, un procès en Deux-Sèvres

Un article de Marc Bouchet, suite de celui du ChallengeAZ 2021, à propos de enfants abandonnés

Mélina Deray avait un frère Pierre-Célestin. Mélina avait eu plusieurs enfants nés de père inconnus.

 Il est difficile de retrouver le parcours de vie pour Marie-Louise, née en 1878, mais Marie-Thérèse née en 1882 est décédée chez ses parents nourriciers en 1883.

Pour les garçons, grâce aux archives militaires il est possible de suivre leur parcours :
– Casimir, né le 4 mars 1887, habite à Angers, en 1909. Il se marie, le 28 septembre 1911 à Trélazé avec Marie-Louise Kiriette.  Selon les registres matricules, son niveau d’instruction est de l’ordre de 3.  Son métier est ardoisier.
– Pierre-Célestin, prénommé comme son oncle, né à Parthenay, le 23 juillet 1892, domestique, épouse le 23 juillet 1923 Fernande Mosnay à Vernoux-en-Gâtine.
– Alfred, né en 1888, réside en 1908 selon les registres matricules à l’hospice de Niort. Il est d’abord noté sans profession, puis une correction a été apportée, il est manœuvre à l’usine à gaz.  Son niveau d’instruction est de l’ordre de 3. Mélina, sa mère, est alors domiciliée à Niort à l’assistance publique. Alfred se marie à Poitiers, le 29 septembre 1911 avec Jeanne-Marie Brigault. Il exerce la profession de garçon limonadier. (Réf. Registres matricules)

Le père de Mélina est décédé à Secondigny, le 31 mai 1895. Une déclaration de succession avait été faite, le 31 janvier 1896. Pour des biens immobiliers soit une maison et un jardin. En fait ces biens appartenaient à sa veuve. Et le rédacteur de la déclaration a rectifié la déclaration. La mère de Mélina, Marie-Louise Pineau est décédée à Secondigny, le 20 février 1898.

Les deux enfants, Pierre-Célestin et Mélina, sont héritiers des meubles d’une valeur de 60 francs et d’une maison et d’un jardin de 5 ares, sis à la Chevauchère de Secondigny, d’un revenu de 50 francs et d’une valeur de 1 000 francs. Après le décès de leur mère, naît le conflit entre le frère et la sœur, Pierre-Célestin et Mélina. Pierre-Célestin voudrait que se fasse la liquidation et le partage des successions dont ils ont hérité.

Est-ce que Mélina s’y refuse ou  ne comprend pas ce que voudrait son frère ? Ou tout simplement craint-elle de ne plus avoir de toit si la maison est vendue.

La saga judiciaire

 Pierre Célestin demande au tribunal de première instance de Parthenay de régler le conflit. Le 13 novembre 1900, à l’audience du tribunal, Pierre-Célestin, représenté par Me Granier avoué, est demandeur contre Mélina, défendeur défaillante, faute de ne pas s’être fait pas représenté par un avoué (On peut penser qu’elle ne comprend peut-être pas ce qu’on attend d’elle ni l’enjeu).

Pierre-Célestin, voulant sortir de l’indivision, demande la liquidation et le partage de la succession. Et pour y parvenir demande la licitation des dits immeubles. Le tribunal donne défaut à Mélina, défaillante. Le tribunal ordonne qu’il soit procédé, sans expertise préalable sur le lotissement et à la mise à prix de 600 francs pour une vente en un seul lot. La maison est commune avec celle de Jean Chaigneau et Célestin Pineau et la planche de jardin est de 1 are et 20 centiares de superficie. Pour procéder à la mise en vente, le tribunal désigne Me Boileau, notaire à Secondigny. (Réf. 3 U 4/ 77)

Le 10 février 1901, en exécution d’un jugement du tribunal de première instance de Parthenay, Pierre-Célestin et Mélina Deray vendent à Charles Granet de la Chevauchère de Secondigny, la maison sise à la Chevauchère, avec ses dépendances, cour, four, écurie, jardin de 10 ares et  un autre jardin de 30 ares pour un prix de 1 625 francs. L’acte de vente a été passé devant Me Boileau, notaire à Secondigny. Mélina, quoiqu’ayant été  régulièrement assignée, ne s’était pas présentée à l’instance.

Il semble que des difficultés aient surgi entre Mélina et son frère Pierre-Célestin. En 1901, le recensement montre que le frère et la sœur vivent séparément. Mélina vit avec son fils Alfred, âgé de 8 ans à la Chevauchère et Pierre-Célestin demeure avec son épouse  Anasthasie Abacus au village de la Pouvrelière. Il est au chômage.  En 1906, Mélina change de domicile et travaille comme journalière chez sa cousine Marie Pineau.

Le 22 novembre 1901, se tient à Secondigny, devant le juge de paix, Victor Pelloquin, un conseil de famille pour exprimer l’avis des parents, concernant Mélina, à l’initiative de Pierre-Célestin Deray.

Le conseil de famille considère qu’il est constant :
– que Mélina a donné des signes non équivoques d’imbécilité et de démence depuis sa naissance.
– que son état ne paraît pas devoir s’améliorer, alors qu’elle est âgée de 44 ans
– que dans cette situation, il y a lieu de prononcer son interdiction.

À l’unanimité le conseil de famille prononce son interdiction. (Réf. Justice de Paix de Secondigny)

Le 3 décembre 1901, par l’intermédiaire de Granier, avoué, Pierre-Célestin Deray adresse au tribunal de première instance une requête pour fixer les jours et les heures où il sera procédé à l’interrogatoire  de Mélina. Le 8 janvier 1902, Mélina reçoit une sommation de se présenter devant le tribunal d’instance pour un interrogatoire. Sommation présentée par Roy, huissier à Secondigny.  Et  14 janvier 1902, le président du tribunal de Parthenay procède à l’interrogatoire de Mélina Desré dont voici  les points principaux :
– Elle sait son nom mais ne connaît pas son âge. Elle sait que c’est dans le mois de mars que ses « années finissent ».
– Elle n’a jamais été mariée et a des enfants dont un qui vit avec elle. (Il s’agit d’Alfred comme le prouve le recensement fait à Secondigny en 1901).
– Elle possède une maison qui lui appartient avec son frère.
– Elle travaille quelquefois et va en journée, mais rarement. « Je vais chercher mon pain » dit-elle.

Le juge lui ayant demandé pourquoi elle ne travaille pas au lieu de mendier.
– Elle répond qu’elle n’est pas assez forte, souvent malade.
– Elle gagne 20 sous par journée.

On lui montre alors une pièce de 50 centimes. Elle reconnaît que c’est une pièce comme celle-ci qu’elle gagne mais avoue ne pas savoir bien compter.
On lui montre une pièce de 5 francs et un louis de 10 francs, elle ne sait pas ce que sait.
Elle ne sait pas combien il lui faut par mois pour sa nourriture et ses vêtements. Elle  ajoute qu’il ne lui faut pas beaucoup.

À la fin de l’interrogatoire, le procès-verbal est signé par Barrion et Merlaud, juges, Demongeot, homme de la République et Pouzet, greffier. Mélina ne sait pas signer. (Réf. 3U 4/ 74)

Le 18 février 1902, à l’audience du tribunal de première instance demandée par Pierre-Célestin par l’intermédiaire de Me Granier, Mélina défaillante, sans avoué la représentant, est déclarée interdite de l’administration de ses biens et de sa personne. Mélina est condamnée aux frais et dépens de l’instance. Un administrateur provisoire de sa personne et de ses biens est nommé en la personne de Pierre-Célestin Deray. (Réf. 3 U 4 / 140)

Le jugement est signifié à Mélina, le 7 avril 1902, par Me Dabin, huissier à Parthenay. Le 21 septembre  1902, la liquidation sujette à homologation entre Pierre-Célestin Deray et sa sœur Mélina, interdite sous la tutelle de Célestin Pineau est effectuée. La valeur des objets immobiliers a été évaluée à 50 francs et le prix de l’adjudication réalisée par Me Boileau s’élève du 10 février  s’élève à 1 625 francs, plus les intérêts à 56 francs. Et il y a un passif de 471 francs 15.

L’attribution  est répartie de la manière suivante : à Pierre 20 francs pour le mobilier et 609 francs 57 pour le prix de l’adjudication. À Mélina 30 francs pour le mobilier et 599 francs 57 pour le prix de l’adjudication. Quant au passif de 471 francs 15, il sera acquitté par Célestin Pineau auquel il est donné pouvoir à cet effet.

 Que devient Mélina après ces événements ?

En 1901, Mélina vit à la Chevauchère avec son fils Alfred. Pierre-Célestin Deray, âgé de 41 ans,est au chômage. Il vit à la Pouvrelière avec son épouse Anasthasie Abacus.
En 1906, on retrouve Mélina, journalière chez sa cousine Marie Pineau épouse de Alban Sylvain.
Mélina est décédée  chez son fils Célestin, à Vernoux-en-Gâtine, le 20 mai 1932. Elle ne possédait aucun bien personnel et dépendait de l’assistance publique.

I comme Immortelle Catherine Martineau

Un texte de Raymond Deborde, L’arbre de nos ancêtres

Un des premiers actes qui a éveillé ma curiosité d’apprenti-généalogiste est le décès de mon ancêtre Catherine Martineau. Quand je l’ai lu dans les registres d’état civil de Pugny à l’année 1809, il m’était inconcevable de ne pas résoudre la question qui m’était posée : à quel âge réel est décédée Catherine Martineau ? Voici la transcription de cet acte (noms et orthographe corrigés) :

« L’an mille huit cent neuf et le trentième jour du mois de janvier devant nous Pierre Guérin, maire de Pugny faisant les fonctions d’officier public de l’état civil, est comparu Pierre Renaudeau, bordier et cabaretier demeurant dans le bourg de La Chapelle-Saint-Étienne, lequel m’a déclaré que Catherine Auger, sa grand-mère, est décédée aujourd’hui dans sa maison sur une heure après midi âgée de cent quinze ans. D’après cette déclaration et m’être assuré du décès de la dite feue Catherine Martineau veuve Auger, j’ai rédigé en vertu des pouvoirs qui me sont délégués ce présent acte en présence 1° du dit Pierre Renaudeau petit-fils de la défunte âgé de quarante ans demeurant dans le bourg de La Chapelle-Saint-Étienne 2° de Jacques Renaudeau âgé de trente-six ans garçon domestique demeurant au village de la Grande Noullière commune de Moutiers-sur-Chantemerle petit-fils de la défunte, que le déclarant et le témoin ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis à la mairie de Pugny les jour mois et an ci-dessus.

Guérin maire »

Et pour confirmer que j’avais bien lu, il y avait dans la marge « décès de Catherine veuve Auger âgée de 115 ans » en chiffres.

115 ans, nous ne sommes pas très loin du record de Jeanne Calment ! Une longévité remarquable surtout pour l’époque ! Si j’en crois les deux petits-fils, sa vie se serait déroulée sur 3 siècles. Elle aurait commencé en 1694, traversé tout le XVIIIe siècle pour s’éteindre en 1809. Il m’a donc fallu enquêter pour vérifier les dires des deux déclarants et, qui sait, pouvoir inscrire mon aïeule dans le livre des records.

Son acte de naissance qui est la preuve ultime est malheureusement introuvable. Par chance, j’ai découvert son acte de mariage : elle épouse le laboureur Pierre Auger le 19 février 1743 à Vernoux-en-Gâtine. Je ne me faisais pas trop d’illusions et la date de ce mariage m’a confirmé ce que je pensais bien avant : les 2 petits-fils avaient exagéré, sciemment ou pas, l’âge de leur grand-mère. En suivant leur estimation, elle se serait mariée à 49 ans. Et, comme elle a donné naissance à ses 10 enfants entre 1743 et 1760, au baptême du petit dernier, Pierre Auger, le 29 juin 1760 à Largeasse, elle aurait eu 66 ans, ce qui n’est évidemment pas crédible.

Il ne me reste plus qu’à essayer de rétablir la vérité, estimer l’âge réel de ma sosa 139 à son décès. Je sais grâce à son mariage qu’elle est la fille de François Martineau, tuilier à Secondigny, et de Catherine Bouffard. Ses parents se sont unis le 6 novembre 1708 dans l’église de cette paroisse et je leur ai trouvé 8 enfants. Ceux dont je connais la date de naissance sont tous nés à Secondigny. Les 3 aînés entre 1709 et 1713 et les 2 derniers en 1727 et 1730. Il se trouve que les années de 1716 à 1726 sont manquantes à Secondigny. C’est forcément dans ce laps de temps que sont nés les 3 enfants dont je n’ai pas trouvé l’acte, François, Françoise et Catherine, mon aïeule. Mon ancêtre s’est donc mariée à un âge compris entre 17 et 27 ans et elle a eu son dernier enfant entre 34 et 44 ans. À la fin de sa vie, elle paraissait sans doute très vieille et elle n’avait sans doute pas eu le loisir de compter les années qui passent. À son décès, elle avait entre 83 et 93 ans. Je n’ai donc pas découvert de centenaire chez mes ancêtres ; le petit-fils qui avait fait la déclaration était cabaretier, j’aurais dû me méfier davantage.

Catherine n’a en tout cas pas démérité. Arriver à un âge aussi avancé sans doute très proche des 93 ans, survivre à 10 grossesses, supporter si longtemps le travail éreintant de la ferme, traverser indemne les guerres de Vendée… ce n’était pas donné à beaucoup. Quelques années plus tard, au temps de la photographie et de la carte postale, elle aurait sans doute eu sa place parmi ces vénérables Deux-Sévriens !

Source et images : Site des Archives des Deux-Sèvres et de la Vienne

Un sosa 2020 (4e épisode)

Aujourd’hui, c’est Jean-Pierre David qui évoque pour nous son sosa 2020. Il est le 4e adhérent à s’être lancé dans ce petit jeu après Marie-Isabelle, Mauricette et Geneviève. Merci à lui. Plutôt que de remonter le temps, Jean-Pierre nous propose de partir de son ancêtre pour arriver jusqu’à lui, ce qui est finalement plus facile à suivre. Une jolie promenade dans le temps et dans la Gâtine (avec un petit crochet en Normandie).

2020 Louis CHATIN
Né vers 1650, marié vers 1670 avec Jeanne MULOT et décédé entre 1693 et 1702.
Deux enfants : François et René.

1010 François CHATIN
Né vers 1674, marié le 18 novembre 1693 à Secondigny avec Hilaire CHABOSSEAU et décédé le 24 décembre 1729 au Beugnon.
Cinq enfants : Jean, Marie, Françoise, Jean et Jeanne.

505 Marie CHATIN
Née le 23 octobre 1695 à Secondigny, elle épouse Jean JOLLY le 27 novembre 1715 à Vernoux-en-Gâtine, elle décède le 13 décembre 1758 à Fenioux, elle était veuve depuis 14 ans.
Trois enfants : Jacques, Mathurin et Marianne.

252 Jacques JOLLY
Né le 24 octobre 1716 à Vernoux-en-Gâtine (source Relevés Cercle 79), marié avec Jacquette LEAUD le 9 février 1746 à Fenioux et décédé le 7 novembre 1764 à Fenioux.
Six enfants : Marie, Jacques, Jeanne, Marie, Marie et Pierre.

126 Jacques JOLLY
Né le 17 septembre 1752 à Fenioux, marié avec Marie AUDURIER le 17 février 1784 à Fenioux (son nom se transforme en «JOLLIT»), il décède le 8 octobre 1837 à Fenioux (veuf depuis 27 ans).
Jacques réside à Fenioux (mariage), puis à Pamplie, Allonne, Les Groseillers et revient finir sa vie à Fenioux.
Sept enfants : Marie-Louise, Marie-Louise, Marie-Madeleine, François, Françoise, Madeleine et Marie-Madeleine.

63 Marie-Louise JOLLY
Née le 21 décembre 1786 à Allonne, devenue métayère elle se marie le 12 février 1814 à Secondigny avec Jacques DECOUX, elle meurt à 50 ans le 23 novembre 1837 à Secondigny, un mois et demi après son père.
Dix enfants : Jean, Marguerite, Marie, Louise, François-Jacques, Pierre, Marie-Julienne, Jean-René, Marguerite et Marie-Madeleine.

31 Marie-Julienne DECOUX ou DECOULT
Née le 11 mars 1824 à Secondigny, se marie avec René Pierre GUIGNON le 14 novembre 1844 à Secondigny, puis après le décès de ce dernier le 1er novembre 1863, elle s’unit à René FAUCHER le 1er février 1864 à Saint-Aubin-le-Cloud. Elle décède le 19 septembre 1877 (à nouveau veuve depuis deux ans).
Trois enfants avec R. P. GUIGNON : Rose, Pierre-Célestin et Victorine.

15 Rose GUIGNON
Née le 26 juin 1849 aux Granges à Saint-Aubin-le-Cloud , elle se marie le 8 février 1870 avec Alexis CAMUSARD à Saint-Aubin, veuve depuis 21 ans, elle décède à Azay-sur-Thouet le 24 novembre 1913.
Onze enfants : Marie-Rose, Jean-Emile, Ernest-Auguste, Louis-Marguerite, Louise-Françoise, Marie-Victorine, Jean-Gustave-Célestin, Marie-Ernestine-Pascaline, Eloïse-Jeanne-Pascaline, Françoise-Augustine et Victor-Marcel-Alfred.
Nota : CAMUZARD ou CAMUSARD selon les actes.

7 Françoise Augustine CAMUZARD (ma grand-mère)
Née le 25 mai 1888 à Saint-Aubin-le-Cloud (dixième enfant de la famille) est servante à « La Verrie » à Vernoux-en-Gâtine où elle rencontre Julien Augustin ROCHAIS, aussi employé dans ce domaine. Ils s’y marient le 29 septembre 1911. Ils résident à Parthenay, puis partent pour la Normandie (travail oblige : grande production de locomotives pour le Chemin de fer, près de Rouen, où la demande d’embauche est forte). Elle nous quitte le 5 novembre 1959 à Sotteville-lès-Rouen.
Trois enfants : Juliette Augustine, Marcel et Maurice (ces deux derniers nés en Normandie).

3 Juliette Augustine ROCHAIS (ma mère)
Née le 12 juillet 1912 à Parthenay (La Mara) elle épouse le 17 avril 1939 Alphonse DAVID à Sotteville-lès-Rouen et nous quittera, à 92 ans, le 19 mars 2005.

1 MOI Jean-Pierre DAVID

Qui sera le prochain à nous évoquer son sosa 2020 ? Il vous reste 8 mois pour le faire et envoyer votre copie à l’adresse du blog genea79blog@laposte.net

 

W comme : World War (First)

Le 4ème article de Danièle Billaudeau.

World war first : un titre pour un clin d’œil aux alliés anglophones et un article pour honorer les aviateurs de Gâtine. Avec les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, le conflit a été étudié sous tous les angles ces 4 dernières années. Le Cercle généalogique des Deux-Sèvres a naturellement apporté sa contribution en s’intéressant aux aviateurs et personnels de l’Aéronautique des Deux-Sèvres, « morts pour la France ». 4 sont originaires de Gâtine. Ils étaient pilotes, moniteur Nieuport, mécanicien-mitrailleur ou observateur-mitrailleur.


émile bodinÉmile BODIN – Sergent pilote et moniteur Nieuport. Né le 15 juillet 1892 à Secondigny.  « Mort pour la France » le 17 décembre 1918 par accident d’avion, en service commandé, au Camp d’Avord (Cher). Profession avant la mobilisation : étudiant en médecine. Le brevet de pilote aviateur n° 8711, lui a été décerné le 7 mars 1918, par la Fédération Aéronautique Internationale. Nous ne lui connaissons pas de blessure, pas de citation, pas de décoration non plus. Il a fait la campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 16 décembre 1917.

Roger Camille MAINDRON – Pilote de l’escadrille 282. Né le 10 juillet 1898 à Parthenay. « Mort pour la France » le 3 octobre 1918 au fort de Malmaison (Aisne). Profession avant la mobilisation : charpentier. Le brevet de pilote militaire n° 9973 de la division S Bréguet, lui a été décerné le 19 novembre 1917. Grièvement blessé en combat aérien le 3 octobre 1918, il est transféré au fort de Malmaison – ambulance 12/16 où il décède le même jour des suites de ses blessures. Nous lui connaissons 4 citations dont cette dernière  : « Maréchal des Logis du 20ème régiment d’artillerie détaché à l’escadrille 282. Pilote remarquable qui à maintes reprises a fait preuve des plus belles qualités de sang froid et de témérité. Toujours prêt à voler, ne reculant devant aucun obstacle pour mener à bien les missions qui lui étaient confiées. Est tombé glorieusement le 3 octobre 1918 au cours d’un combat contre les monoplaces ennemis ». Son corps restitué à la famille est inhumé au carré des corps restitués du cimetière du Rondail à Nueil-les-Aubiers (79).

médailleClovis Delphin PLEBER – Mitrailleur et observateur stagiaire escadrille 221. Né le 28 juin 1891 au Busseau. « Mort pour la France » le 7 septembre 1917 en Haute-Alsace. Profession avant la mobilisation : employé de commerce. Incorporé à compter du 9 octobre 1912, il est maintenu sous les drapeaux en vertu du décret de mobilisation générale du 1er août 1914. Clovis Delphin PLEBER est désigné pour suivre les cours de tir anti-aérien à Courmont (Aisne) du 5 au 12 mars 1918. Il est encore désigné pour suivre le cours de protection contre les gaz et devient observateur stagiaire à l’escadrille 221 le 4 septembre 1918. Il est grièvement blessé en combat aérien le 7 septembre 1918 en Haute-Alsace, puis transporté à l’hôpital auxiliaire n° 31 de Morvillars où il décède le même jour. Il a été inhumé le 9 septembre 1918 au cimetière de Morvillars (Territoire de Belfort) entre Belfort et Delle, selon une note du colonel Fosse, adjoint au colonel commandant le 319ème régiment d’infanterie. Son dossier d’officier nous dit qu’il est mort des suites de ses blessures de guerre. Sa dernière citation : « Le lieutenant Clovis PLEBER (active) du 125ème régiment d’infanterie est un officier de grand mérite, passé dans l’aviation après 4 ans de campagne dans l’infanterie. S’est distingué aussitôt par ses belles qualités d’énergie et de bravoure. A trouvé une mort glorieuse dans un combat aérien pendant une reconnaissance lointaine ». Il a reçu une décoration, la Croix de guerre avec une étoile de bronze et une étoile d’argent.

Arthur Émile RENELIER – mitrailleur de l’escadrille BM 118. Né le 16 mai 1894 à L’Absie.  « Mort pour la France » le 22 août 1918 à Mairy-sur-Marne (Marne). Profession avant la mobilisation : voyageur de commerce. Mobilisé et entré dans le service actif le 7 septembre 1914. Venu de Bordeaux le 3 septembre 1917, il est affecté au 2ème groupe d’aviation – escadrille BM 118, le 16 septembre1917. Il est tué au cours d’un accident d’avion sur le terrain de Mairy-sur-Marne (Marne) le 22 août 1918. [Alors qu’il était à bord d’un « Voisin » avec le pilote et l’observateur et que l’appareil avait atteint une hauteur de 50 à 60 m, l’appareil glissa sur l’aile et vint s’écraser sur le sol. Le pilote et l’observateur furent tués sur le coup. Arthur Renelier blessé mortellement par la mitrailleuse, vécut environ un quart d’heure.] Nous ne lui connaissons pas de blessure, pas de citation, pas de décoration non plus.


On retrouve ces 4 aviateurs de Gâtine morts pour la France dans une exposition de 22 panneaux réalisée pour être présentée lors du 3ème congrès régional de généalogie à Niort en octobre 2014. Elle a depuis été prêtée à de nombreux établissements scolaires et bibliothèques. En approfondissant nos recherches, nous avons trouvé 2 aviateurs supplémentaires. Une brochure complète évoquant leurs parcours individuels vient d’être éditée pour commémorer le centenaire de la fin du conflit. Pour certains d’entre eux, nous avons pu entrer en relations avec les familles, nous procurer quelques photos, celle de leur brevet de pilote parfois. Nous avons découvert quelques tombes, consulté les carnets de comptabilité de campagne, leurs dossiers d’officiers à Vincennes. Nous nous sommes familiarisés avec les avions, les escadrilles, leurs insignes et leurs devises. Ce fut dans tous les cas, une expérience enrichissante.


Hasard de l’actualité, le pilote Roger Maindron a maintenant un visage. Nous ne connaissions aucune photo de lui. Et hier, dans le journal local, grâce au descendant d’un cousin de cet aviateur, nous pouvons enfin le découvrir et en savoir beaucoup plus sur lui.

reger maindron
Roger Maindron devant son avion