Les pierres tombales de l’église de Champdeniers

L’église Notre-Dame de Champdeniers est une jolie église romane que j’ai découvert un dimanche de novembre en fin de matinée avant une randonnée à Rouvre : enserrée entre les maisons, elle est construite à l’est du bourg de Champdeniers sur le coteau qui domine la vallée de l’Égray. Son architecture et sa sculpture font de l’édifice un des plus remarquables exemples de l’art roman de la fin du 11e siècle en Deux-Sèvres. Pour y accéder, il faut descendre plusieurs paliers empierrés. La porte est abritée par un balet ; dans la partie latérale droite de ce balet, se trouve la pierre tombale de Catherine CARDINAUT, datant de 1611. Il faut descendre encore sept marches pour accéder à la nef.

C’était la fin de la messe, les fidéles sortaient de l’église. Occupée à prendre des photos  de la nef romane présentant de beaux piliers, des chapiteaux décorés et des pierres tombales dressées le long des murs, j’ai failli me faire enfermer dans l‘église.

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S comme : Surin…

…ou petite étude sur une commune de Gâtine, à travers deux singularités : son recensement de 1798 et son personnage célèbre : Patrice Coirault.

Le second article de Danièle Billaudeau, vice-présidente du Cercle généalogique des Deux-Sèvres.

surin égliseLa commune de Surin, canton de Champdeniers, fait partie des 105 communes de notre département à conserver un recensement pour l’époque révolutionnaire. Il a été fait et arrêté le 21 brumaire de l’an 6 de la République et nous apprend l’âge de ses habitants, leur profession, leur ancienneté dans la commune qui comptait alors 414 personnes.

surin classe d'âgeSurin possède donc en 1798 une population relativement jeune puisque 235 habitants ont moins de 40 ans, la catégorie des trentenaires représentant à elle seule 28 % de la population globale. Curieusement, Surin en 1798, ne compte aucun enfant de moins de 10 ans. Faut-il y voir un rapport avec les guerres de Vendée particulièrement violentes pour la décennie concernée ? La toponymie des lieux nous incite fortement à le croire puisque sur le cadastre napoléonien, nous trouvons les noms évocateurs de « Le champ des morts Girault », « Pont cassé » sur l’Autize ou encore « Bataillère ».
C’est en tout cas une population très majoritairement agricole avec 80 % des métiers connus, l’artisanat n’en représentant que 14 %. A noter que 214 personnes sont définies seulement par leur état et 9 n’ont ni profession, ni état.

surin profession68 % des habitants sont installés dans la commune depuis plus de 10 ans. Mais, depuis 1793, une arrivée de population nouvelle est enregistrée avec 127 personnes, dont 80 % depuis moins de 5 ans et 37% sur la seule année 1798.
surin évolution.PNGLa période révolutionnaire a été marquée à Surin par une baisse importante de sa population (-39 %). Malgré les apports de l’année 1798, la commune en 1806, n’a pas encore retrouvé son niveau de 1793.

Aucun instituteur n’est recensé à Surin en 1798. Mais le fils de l’un d’eux, instituteur à Bessines, naîtra à Surin au domicile de ses grands-parents maternels, le 26 septembre 1875. Il restera fidèle à la commune puisque nous le retrouvons à son deuxième mariage le 14 septembre 1956, nous y trouvons même son décès le 15 janvier 1959. Patrice COIRAULT, fils d’instituteur, passé par Khâgne et la Sorbonne où il a obtenu une licence de lettres, a fait carrière dans les travaux publics, en tant qu’ingénieur et fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Il est surtout connu pour ses travaux sur la chanson traditionnelle, boudés par l’ethnomusicologie institutionnelle de l’époque, mais particulièrement appréciés en revanche par les acteurs de l’éducation populaire. Son œuvre ultime, Formation de nos chansons folkloriques, a été publiée aux Éditions du Scarabée.

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