Nous savons tous que l’implantation ou le développement d’une industrie peut entrainer des flux migratoires conséquents. Les heures glorieuses d’Heuliez à Cerizay ont provoqué l’implantation d’une importante communauté portugaise ; le dynamisme agro-alimentaire actuel du bocage a permis l’installation d’une communauté comorienne à Bressuire, laquelle a hélas été dernièrement touchée par un incendie.
Julien Augustin ROCHAIS, mon grand-père maternel, est né le jeudi 26 août 1886 à La Bonnelière Saint-Paul-en-Gâtine, à quatre heures du matin. Enfant et adolescent il sera berger, domestique ou journalier. Le 4 octobre 1907, il est appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire, incorporé au 2e Régiment de Zouaves. Il embarque pour l’Algérie où il arrive le 12 octobre. Jusqu’au 2 décembre il effectue ses classes. Le 3 décembre 1907 il part en opérations à la frontière marocaine dans l’Amalat d’Oujda, pour contenir l’agitation anti-française entretenue par la population locale, après l’assassinat du docteur Mauchamp en mai 1907 à Marakech. Il rentre à Oran le 10 janvier 1908. Deux mois plus tard, le 11 mars son Régiment est appelé pour maintenir l’ordre dans le massif des Beni Snassens (toujours dans la région d’Oujda) où une nouvelle effervescence s’était produite. De retour le 8 juin, il sera libéré le 27 septembre 1909. A noter que toutes ces campagnes sont effectuées sous les ordres du Général Lyautey, ce qui vaudra à Julien de recevoir la « Médaille du Maroc Oujda et Haut-Guir ».
Mélina Deray avait un frère Pierre-Célestin. Mélina avait eu plusieurs enfants nés de père inconnus.
Il est difficile de retrouver le parcours de vie pour Marie-Louise, née en 1878, mais Marie-Thérèse née en 1882 est décédée chez ses parents nourriciers en 1883.
Pour les garçons, grâce aux archives militaires il est possible de suivre leur parcours : – Casimir, né le 4 mars 1887, habite à Angers, en 1909. Il se marie, le 28 septembre 1911 à Trélazé avec Marie-Louise Kiriette. Selon les registres matricules, son niveau d’instruction est de l’ordre de 3. Son métier est ardoisier. – Pierre-Célestin, prénommé comme son oncle, né à Parthenay, le 23 juillet 1892, domestique, épouse le 23 juillet 1923 Fernande Mosnay à Vernoux-en-Gâtine. – Alfred, né en 1888, réside en 1908 selon les registres matricules à l’hospice de Niort. Il est d’abord noté sans profession, puis une correction a été apportée, il est manœuvre à l’usine à gaz. Son niveau d’instruction est de l’ordre de 3. Mélina, sa mère, est alors domiciliée à Niort à l’assistance publique. Alfred se marie à Poitiers, le 29 septembre 1911 avec Jeanne-Marie Brigault. Il exerce la profession de garçon limonadier. (Réf. Registres matricules)
Le père de Mélina est décédé à Secondigny, le 31 mai 1895. Une déclaration de succession avait été faite, le 31 janvier 1896. Pour des biens immobiliers soit une maison et un jardin. En fait ces biens appartenaient à sa veuve. Et le rédacteur de la déclaration a rectifié la déclaration. La mère de Mélina, Marie-Louise Pineau est décédée à Secondigny, le 20 février 1898.
Les deux enfants, Pierre-Célestin et Mélina, sont héritiers des meubles d’une valeur de 60 francs et d’une maison et d’un jardin de 5 ares, sis à la Chevauchère de Secondigny, d’un revenu de 50 francs et d’une valeur de 1 000 francs. Après le décès de leur mère, naît le conflit entre le frère et la sœur, Pierre-Célestin et Mélina. Pierre-Célestin voudrait que se fasse la liquidation et le partage des successions dont ils ont hérité.
Est-ce que Mélina s’y refuse ou ne comprend pas ce que voudrait son frère ? Ou tout simplement craint-elle de ne plus avoir de toit si la maison est vendue.
La saga judiciaire
Pierre Célestin demande au tribunal de première instance de Parthenay de régler le conflit. Le 13 novembre 1900,à l’audience du tribunal, Pierre-Célestin, représenté par Me Granier avoué, est demandeur contre Mélina, défendeur défaillante, faute de ne pas s’être fait pas représenté par un avoué (On peut penser qu’elle ne comprend peut-être pas ce qu’on attend d’elle ni l’enjeu).
Pierre-Célestin, voulant sortir de l’indivision, demande la liquidation et le partage de la succession. Et pour y parvenir demande la licitation des dits immeubles. Le tribunal donne défaut à Mélina, défaillante. Le tribunal ordonne qu’il soit procédé, sans expertise préalable sur le lotissement et à la mise à prix de 600 francs pour une vente en un seul lot. La maison est commune avec celle de Jean Chaigneau et Célestin Pineau et la planche de jardin est de 1 are et 20 centiares de superficie. Pour procéder à la mise en vente, le tribunal désigne Me Boileau, notaire à Secondigny. (Réf. 3 U 4/ 77)
Le 10 février 1901, en exécution d’un jugement du tribunal de première instance de Parthenay, Pierre-Célestin et Mélina Deray vendent à Charles Granet de la Chevauchère de Secondigny, la maison sise à la Chevauchère, avec ses dépendances, cour, four, écurie, jardin de 10 ares et un autre jardin de 30 ares pour un prix de 1 625 francs. L’acte de vente a été passé devant Me Boileau, notaire à Secondigny. Mélina, quoiqu’ayant été régulièrement assignée, ne s’était pas présentée à l’instance.
Il semble que des difficultés aient surgi entre Mélina et son frère Pierre-Célestin. En 1901, le recensement montre que le frère et la sœur vivent séparément. Mélina vit avec son fils Alfred, âgé de 8 ans à la Chevauchère et Pierre-Célestin demeure avec son épouse Anasthasie Abacus au village de la Pouvrelière. Il est au chômage. En 1906, Mélina change de domicile et travaille comme journalière chez sa cousine Marie Pineau.
Le 22 novembre 1901, se tient à Secondigny, devant le juge de paix, Victor Pelloquin, un conseil de famille pour exprimer l’avis des parents, concernant Mélina, à l’initiative de Pierre-Célestin Deray.
Le conseil de famille considère qu’il est constant : – que Mélina a donné des signes non équivoques d’imbécilité et de démence depuis sa naissance. – que son état ne paraît pas devoir s’améliorer, alors qu’elle est âgée de 44 ans – que dans cette situation, il y a lieu de prononcer son interdiction.
À l’unanimité le conseil de famille prononce son interdiction. (Réf. Justice de Paix de Secondigny)
Le 3 décembre 1901, par l’intermédiaire de Granier, avoué, Pierre-Célestin Deray adresse au tribunal de première instance une requête pour fixer les jours et les heures où il sera procédé à l’interrogatoire de Mélina. Le 8 janvier 1902, Mélina reçoit une sommation de se présenter devant le tribunal d’instance pour un interrogatoire. Sommation présentée par Roy, huissier à Secondigny. Et 14 janvier 1902, le président du tribunal de Parthenay procède à l’interrogatoire de Mélina Desré dont voici les points principaux : – Elle sait son nom mais ne connaît pas son âge. Elle sait que c’est dans le mois de mars que ses « années finissent ». – Elle n’a jamais été mariée et a des enfants dont un qui vit avec elle. (Il s’agit d’Alfred comme le prouve le recensement fait à Secondigny en 1901). – Elle possède une maison qui lui appartient avec son frère. – Elle travaille quelquefois et va en journée, mais rarement. « Je vais chercher mon pain » dit-elle.
Le juge lui ayant demandé pourquoi elle ne travaille pas au lieu de mendier. – Elle répond qu’elle n’est pas assez forte, souvent malade. – Elle gagne 20 sous par journée.
On lui montre alors une pièce de 50 centimes. Elle reconnaît que c’est une pièce comme celle-ci qu’elle gagne mais avoue ne pas savoir bien compter. On lui montre une pièce de 5 francs et un louis de 10 francs, elle ne sait pas ce que sait. Elle ne sait pas combien il lui faut par mois pour sa nourriture et ses vêtements. Elle ajoute qu’il ne lui faut pas beaucoup.
À la fin de l’interrogatoire, le procès-verbal est signé par Barrion et Merlaud, juges, Demongeot, homme de la République et Pouzet, greffier. Mélina ne sait pas signer. (Réf. 3U 4/ 74)
Le 18 février 1902, à l’audience du tribunal de première instance demandée par Pierre-Célestin par l’intermédiaire de Me Granier, Mélina défaillante, sans avoué la représentant, est déclarée interdite de l’administration de ses biens et de sa personne. Mélina est condamnée aux frais et dépens de l’instance. Un administrateur provisoire de sa personne et de ses biens est nommé en la personne de Pierre-Célestin Deray. (Réf. 3 U 4 / 140)
Le jugement est signifié à Mélina, le 7 avril 1902, par Me Dabin, huissier à Parthenay. Le 21 septembre 1902, la liquidation sujette à homologation entre Pierre-Célestin Deray et sa sœur Mélina, interdite sous la tutelle de Célestin Pineau est effectuée. La valeur des objets immobiliers a été évaluée à 50 francs et le prix de l’adjudication réalisée par Me Boileau s’élève du 10 février s’élève à 1 625 francs, plus les intérêts à 56 francs. Et il y a un passif de 471 francs 15.
L’attribution est répartie de la manière suivante : à Pierre 20 francs pour le mobilier et 609 francs 57 pour le prix de l’adjudication. À Mélina 30 francs pour le mobilier et 599 francs 57 pour le prix de l’adjudication. Quant au passif de 471 francs 15, il sera acquitté par Célestin Pineau auquel il est donné pouvoir à cet effet.
Que devient Mélina après ces événements ?
En 1901, Mélina vit à la Chevauchère avec son fils Alfred. Pierre-Célestin Deray, âgé de 41 ans,est au chômage. Il vit à la Pouvrelière avec son épouse Anasthasie Abacus. En 1906, on retrouve Mélina, journalière chez sa cousine Marie Pineau épouse de Alban Sylvain. Mélina est décédée chez son fils Célestin, à Vernoux-en-Gâtine, le 20 mai 1932. Elle ne possédait aucun bien personnel et dépendait de l’assistance publique.
Aujourd’hui, c’est Jean-Pierre David qui évoque pour nous son sosa 2020. Il est le 4e adhérent à s’être lancé dans ce petit jeu après Marie-Isabelle, Mauricette et Geneviève. Merci à lui. Plutôt que de remonter le temps, Jean-Pierre nous propose de partir de son ancêtre pour arriver jusqu’à lui, ce qui est finalement plus facile à suivre. Une jolie promenade dans le temps et dans la Gâtine (avec un petit crochet en Normandie).
2020 Louis CHATIN
Né vers 1650, marié vers 1670 avec Jeanne MULOT et décédé entre 1693 et 1702.
Deux enfants : François et René.
1010 François CHATIN
Né vers 1674, marié le 18 novembre 1693 à Secondigny avec Hilaire CHABOSSEAU et décédé le 24 décembre 1729 au Beugnon.
Cinq enfants : Jean, Marie, Françoise, Jean et Jeanne.
505 Marie CHATIN
Née le 23 octobre 1695 à Secondigny, elle épouse Jean JOLLY le 27 novembre 1715 à Vernoux-en-Gâtine, elle décède le 13 décembre 1758 à Fenioux, elle était veuve depuis 14 ans.
Trois enfants : Jacques, Mathurin et Marianne.
252 Jacques JOLLY
Né le 24 octobre 1716 à Vernoux-en-Gâtine (source Relevés Cercle 79), marié avec Jacquette LEAUD le 9 février 1746 à Fenioux et décédé le 7 novembre 1764 à Fenioux.
Six enfants : Marie, Jacques, Jeanne, Marie, Marie et Pierre.
126 Jacques JOLLY
Né le 17 septembre 1752 à Fenioux, marié avec Marie AUDURIER le 17 février 1784 à Fenioux (son nom se transforme en «JOLLIT»), il décède le 8 octobre 1837 à Fenioux (veuf depuis 27 ans).
Jacques réside à Fenioux (mariage), puis à Pamplie, Allonne, Les Groseillers et revient finir sa vie à Fenioux.
Sept enfants : Marie-Louise, Marie-Louise, Marie-Madeleine, François, Françoise, Madeleine et Marie-Madeleine.
63 Marie-Louise JOLLY
Née le 21 décembre 1786 à Allonne, devenue métayère elle se marie le 12 février 1814 à Secondigny avec Jacques DECOUX, elle meurt à 50 ans le 23 novembre 1837 à Secondigny, un mois et demi après son père.
Dix enfants : Jean, Marguerite, Marie, Louise, François-Jacques, Pierre, Marie-Julienne, Jean-René, Marguerite et Marie-Madeleine.
31 Marie-Julienne DECOUX ou DECOULT
Née le 11 mars 1824 à Secondigny, se marie avec René Pierre GUIGNON le 14 novembre 1844 à Secondigny, puis après le décès de ce dernier le 1er novembre 1863, elle s’unit à René FAUCHER le 1er février 1864 à Saint-Aubin-le-Cloud. Elle décède le 19 septembre 1877 (à nouveau veuve depuis deux ans).
Trois enfants avec R. P. GUIGNON : Rose, Pierre-Célestin et Victorine.
15 Rose GUIGNON
Née le 26 juin 1849 aux Granges à Saint-Aubin-le-Cloud , elle se marie le 8 février 1870 avec Alexis CAMUSARD à Saint-Aubin, veuve depuis 21 ans, elle décède à Azay-sur-Thouet le 24 novembre 1913.
Onze enfants : Marie-Rose, Jean-Emile, Ernest-Auguste, Louis-Marguerite, Louise-Françoise, Marie-Victorine, Jean-Gustave-Célestin, Marie-Ernestine-Pascaline, Eloïse-Jeanne-Pascaline, Françoise-Augustine et Victor-Marcel-Alfred.
Nota : CAMUZARD ou CAMUSARD selon les actes.
7 Françoise Augustine CAMUZARD (ma grand-mère)
Née le 25 mai 1888 à Saint-Aubin-le-Cloud (dixième enfant de la famille) est servante à « La Verrie » à Vernoux-en-Gâtine où elle rencontre Julien Augustin ROCHAIS, aussi employé dans ce domaine. Ils s’y marient le 29 septembre 1911. Ils résident à Parthenay, puis partent pour la Normandie (travail oblige : grande production de locomotives pour le Chemin de fer, près de Rouen, où la demande d’embauche est forte). Elle nous quitte le 5 novembre 1959 à Sotteville-lès-Rouen.
Trois enfants : Juliette Augustine, Marcel et Maurice (ces deux derniers nés en Normandie).
3 Juliette Augustine ROCHAIS (ma mère)
Née le 12 juillet 1912 à Parthenay (La Mara) elle épouse le 17 avril 1939 Alphonse DAVID à Sotteville-lès-Rouen et nous quittera, à 92 ans, le 19 mars 2005.
1 MOI Jean-Pierre DAVID
Qui sera le prochain à nous évoquer son sosa 2020 ? Il vous reste 8 mois pour le faire et envoyer votre copie à l’adresse du blog genea79blog@laposte.net
Elle est née dans mon village, il y a 150 ans et porte le même patronyme que mon grand-père maternel… ce qui a suscité bien des interrogations.
En 2013, lorsque j’ai découvert son acte de naissance à Champdeniers, j’ai jugé que nous ne pouvions être parents. Caniot, c’est son nom de jeune fille, comme mes ascendants tous nés à Vernoux-en-Gâtine, à la Fazillière exactement. Les Caniot de ma famille sont de cette terre, de ce nid de Gâtine. Des rouges diront certains… Des vanniers, pennassous, musiciens… Cette naissance à Champdeniers ne m’a pas inspirée et c’est ainsi que cet acte s’est endormi…
Le village de la Fazillière
Mai 2019, je suis à la recherche de photographies et je remarque un dossier d’actes de naissance de… Champdeniers dont deux au nom de Caniot. Aucun souvenir.
3 juillet 1868, acte n°13 : naissance à deux heures du matin de Marie Ernestine Caniot, le 2 juillet, fille de François Caniot, quarante ans, aubergiste sur la grande place de Champdeniers et de Claveau, Marie-Raillière trente-trois ans, son épouse. Dans la marge, une note : Décédée à Nice (Alpes-Maritimes) le huit septembre 1959. La signature bleue du secrétaire d’alors se détache du décor avec élégance.
Comment ai-je pu oublier ces actes et ne pas entreprendre des recherches ? Sommes-nous parents ?
Champdeniers, la grande place
En consultant le recensement de 1872 de Champdeniers, je découvre que le père de Marie Ernestine est bien né à Vernoux. Sur le registre en ligne et celui de la mairie, point d’actes pour cette fin 1827 qui s’arrête… en septembre. Sur le recensement, deux autres enfants nés à Niort.
C’est là que je les trouve, François et Marie, mariés en 1853. Un acte de notoriété précise à l’époque que François est né le 21 novembre 1827 à Vernoux-en-Gâtine, de Louis Caniot et Marie Grolleau, décédée en 1837… François avait alors 10 ans. Veuf très tôt, son père se remariera deux autres fois.
Ainsi, nous avons un lien de parenté ! Le grand-père paternel de Marie Ernestine, Louis Caniot, est le frère de mon sosa 96 ! Nous sommes cousins !
Les actes de naissance n’étant pas notés dans les registres cette fin d’année 1827, je ne risquais pas de trouver François… qui aujourd’hui s’invite chez moi.
Marie, la mère de Marie Ernestine, est vendéenne, née à Longèves au début du printemps 1835 de père et de mère inconnus, mise en hospice comme enfant trouvé. De ce côté-là, ce ne sera pas simple…
Longèves, Vernoux… 40 km, ce n’est pas le bout du monde… comment ces deux-là se sont-ils connus ? Une balade ? Un mariage peut-être ?
Sur le recensement je note que la petite Marie Ernestine, née à Champdeniers, a un grand frère, Paul et une sœur Marie-Louise, tous les deux nés à Niort. Ainsi la famille a vécu quelques années à la ville, rue Saint-Gelais puis rue du Four et rue Tripière… François y fut tour à tour domestique, journalier.
Je m’empresse alors de chercher les actes de ses frère et sœur et découvre qu’il y a eu d’autres enfants hélas décédés en bas âge, Marie Anne Henriette à 3 ans, Lucien Georges à 9 mois et Gustave Michel à 4 mois. Marie Ernestine est la sixième… née tout près d’ici, comme Eugène Louis en 1873.
Bien des drames ont accompagné le couple dans cette grande ville avant d’arriver à Champdeniers où le père a exercé le métier d’aubergiste.
Cette famille prend de plus en plus de place dans mes recherches… Il me faut savoir ce qu’il est advenu de chacun d’eux.
Paul Stanislas François, né le 8 mai 1856, a travaillé dans les chemins de fer. Je me suis rapprochée des archives des Chemins de fer, à Béziers, qui n’ont pu répondre favorablement à ma demande et m’ont invitée à contacter le Cercle généalogique des cheminots à Paris. J’aurais aimé consulter quelques documents sur le parcours professionnel de ce grand frère qui s’est marié à Clermont-Ferrand, le 9 décembre 1882 à Anne Retrus. Les parents n’assistent pas au mariage mais Marie Ernestine est-elle de la noce ? Sans doute pas… les voyages coûtent cher et les affaires de François ne sont pas au beau fixe. Pour preuve cette démarche au tribunal de Niort en décembre 1879 où le couple sera séparé de biens, l’affaire étant en liquidation judiciaire.
Je découvre alors que Paul meurt à 31 ans le 22 octobre 1887 à Niort, rue des Trois-Coigneaux. Sans enfant. À nouveau un deuil pour cette famille. Marie Ernestine perd le grand frère… elle a 19 ans.
La grande sœur, Marie-Louise, née aussi à Niort en 1861, est couturière. J’ai longtemps cherché où était cette sœur dont j’ai craint aussi le décès… mais un bon ami à moi, Raymond, m’a bien aidée avec Filae, et m’a très vite éclairée… Elle s’est mariée à Paris dans le 8e arrondissement où elle a exercé le métier de femme de chambre. Aucun membre de la famille n’est présent à la noce ce 11 avril 1889… Son mari est cocher et les témoins sont tous du monde de la domesticité. Ils auront un fils… Marie Louise meurt en 1903 à 42 ans, si loin des siens…
Eugène Louis, le plus jeune frère de Marie Ernestine, né comme elle à Champdeniers, sera typographe et se mariera à Saumur le 27 janvier 1914 où il décédera à 56 ans le 24 janvier 1930… sans enfant.
J’avoue que pour l’heure, je trouve bien des chagrins autour d’Ernestine…et bien des éloignements…
On se marie loin…et l’on meurt loin des siens.
Alors lorsque je lis, sur l’acte de mariage de Marie Ernestine à Azay-le-Brûlé qu’elle est institutrice à Beaulieu-sous-Bressuire, je sens comme un souffle de vie. Je me suis rendue aux Archives départementales et j’ai pu consulter son dossier professionnel ! Elle a été élève à l’École normale de Niort d’octobre 1883 – elle a 15 ans – à octobre 1886 puis, au 1er novembre 1886, elle est nommée à Breloux (La Crèche). C’est sans doute là qu’elle rencontre Jean Hippolyte Lezay de Mons, petit village d’Azay-le-Brûlé.
L’école normale de filles à Niort
Le 1er janvier 1892, elle arrive à Beaulieu-sous-Bressuire. 20 avril 1892, elle épouse Jean Hippolyte à Azay et un an plus tard, le 1er février 1893, elle est nommée à Fors. C’est là que naît son fils, Paul Henry, le 15 juillet 1893… fils unique qui portera le prénom de son oncle Paul, le grand frère décédé si jeune…
Puis le 11 novembre 1894, Ernestine est nommée à Lezay ! Ça ne s’invente pas !
Le 1er octobre 1896, elle est à Celles-sur-Belle et ce jusqu’au 30 juin 1925, retraite oblige. Elle y sera institutrice puis directrice d’école ! Quel parcours !
L’école de Celles-sur-Belle
Les notes de ce dossier sont importantes : j’apprends que sa mère est décédée à Niort, en 1902, d’une pneumonie et que Marie Ernestine a demandé un congé pour l’assister.
Son père quant à lui est décédé un an plus tard, aussi à Celles… Y était-il en visite pour voir le petit Paul Henry ?
Voici donc Marie Ernestine installée, institutrice. L’idée d’une photo d’école surgit soudain… 1896 – 1925, nul doute qu’il devait y avoir des photos d’école à cette époque. Je joins la mairie et fais part de mes recherches. La secrétaire me dirige vers quelques aimables personnes susceptibles de m’aider. Dans un ouvrage rédigé par Pierre Billard, Un siècle de vie à Celles, M. Georges Moyneault y écrit un texte sur l’école… où je peux lire quelques mots sur Mme Lezay ! Rien de plus émouvant que la découverte de ces notes où Marie Ernestine est là, bien vivante ! Point de photo… mais je ne lâche pas l’affaire !
Mes recherches se dirigent désormais vers Paul Henry, fils unique d’Ernestine et Jean Hippolyte. La bibliothèque de Geneanet regorge d’informations ! J’ignorais cette rubrique mais force est de constater que l’on y fait des trouvailles ! Ainsi, Paul Henry était « un bon élève, intelligent et laborieux » au lycée de Niort. Le Conseil général des Deux-Sèvres lui a plusieurs fois attribué des bourses… en 1906 entre autres où il a perçu la somme de 350 francs. Sa fiche militaire n’est pas moins intéressante… Son parcours pendant la Première Guerre est touchant… blessé en mai 1915 par une balle au bras gauche devant Loos (Pas-de-Calais), il sera temporairement réformé et terminera cette guerre par une mise à disposition au ministère de la Marine en vue d’une nomination au grade de commissaire auxiliaire de 3e classe de la marine.
Ces notes de fiche militaire apportent de l’eau à mon moulin. Dans la marge de son acte de naissance, à Fors en 1893, une note quant à son mariage, en juillet 1918 à Paris. Au cours de sa période militaire, Paul Henry se rendra régulièrement à Paris où il vivra dans le Ve arrondissement ; C’est là qu’il se marie à Aline, originaire de Bordeaux.
Il me reste à trouver les enfants ! C’est là que cette histoire prend un nouveau tournant.
Alors que je passe au peigne fin les actes de naissance du Ve arrondissement, de 1923 à 1932, je m’égare vers les actes de décès et tombe sur l’acte 317… transcription de Cholon (Cochinchine) Paul Henry est décédé le 30 octobre 1923, à l’hôpital de Cholon. Il a 30 ans.
L’hôpital de Cholon
Jean Hippolyte Lezay, le mari de Marie Ernestine décède le 2 octobre 1925 à Mons, sur la commune d’Azay-le-Brûlé où il est né le 24 octobre 1860. Les documents concernant sa succession m’apprennent que Paul Henry et Aline ont eu une petite fille, Paule, née à Rio de Janeiro le 19 mars 1919 et qu’Aline s’est remariée.
Je découvrirai un peu plus tard que le jeune couple a eu un autre enfant, Claude, né à Celles en 1922 et décédé comme son père en 1923 au Vietnam.
Juste à la retraite, au décès de son mari, Marie Ernestine vit à Mons.
La retraite de Marie-Ernestine Caniot (trouvée sur Gallica)
Je la retrouve au Château-d’Olonne en 1926 où le couple a fait l’acquisition d’une maison, rue Marceau Elle meurt à Nice le 8 septembre 1959. Elle a 91 ans.
Nous sommes loin de Vernoux-en-Gâtine, pays de François Caniot, père de Marie Ernestine. Je n’ai pas vraiment répondu à la demande du Challenge sur les lieux des Deux-Sèvres…
Dire alors que je ne pouvais renoncer à ces recherches qui au fur et à mesure étaient de plus en plus passionnantes. Marie Ernestine, dont j’ai découvert l’acte de naissance par hasard, m’a permis de chercher des actes loin de mon univers habituel. Elle m’a permis de prendre contact avec des associations, d’oser appeler des personnes que je ne connaissais pas. J’ai aimé cette fratrie qui, nous ne saurons pourquoi, s’est échappée de nos Deux-Sèvres pour se perdre loin de chez nous.
Dire aussi que j’ai eu récemment au téléphone, l’arrière petit-fils de Marie Ernestine, petit-fils de Paul Henry et que ce fut un moment émouvant.
J’ai le sentiment, en dehors du plaisir de la recherche, d’avoir relié Marie Ernestine à ses frères et sœurs. De les avoir retrouvés, raccordés, unis.
De les avoir ramenés un peu « Vers nous en Gâtine ».
1 / Vernoux-en-Gâtine (L’église ou le village de la Fazillière)
2/ Champdeniers
3/ L’école Normale de filles à Niort
4/ Celles-sur-Belle
5/ Doc Généanet retraite Marie Ernestine
6/ Cholon (Cochinchine)
En cette fin du 19ème siècle, le phylloxéra en a fini de dévorer les vignes saintongeaises et l’on est persuadé que l’insecte ravageur n’a laissé derrière lui que des terres impropres à toute culture. Elles ont d’ailleurs perdu beaucoup de leur valeur et les vignerons, ruinés, sont partis travailler dans les villes. L’exode rural consécutif à la crise, est encore palpable aux Montils en 1911. Le recensement, nous démontre que malgré l’arrivée de familles nombreuses dès les années 1880, la commune est encore à – 20 % de sa population initiale et 29 maisons demeurent vacantes. Il y a urgence à repeupler la commune qui manque de main-d’œuvre agricole. L’information passe la presse, les marchés et marchands de biens, aidés dans leur tâche par le chemin de fer qui dessert la commune et le tout nouveau télégraphe.
Nos paysans de Gâtine, souvent issus de très grandes familles, possèdent un savoir faire agricole, beaucoup de bouches à nourrir mais peu de moyens financiers et de terres à cultiver, en céréales ou prairies pour l’élevage des vaches laitières. Ils connaissent déjà les Charentes pour leurs emplois saisonniers des vendanges, alors, ils vont venir en nombre s’y installer définitivement, apportant avec eux d’autres méthodes de cultures, d’autres usages. Ces paysans piqueurs de choux, pratiquant la trêve dominicale en allant à la messe, ne sont pas toujours bien accueillis par les saintongeais. Alors, pour faire face à l’adversité, on s’accorde entre cousins ou « pays », on unit les familles, parfois même avant de partir : Les FLEAU aux AIGUILLON, FREMENTEAU et FLEURY, les MOINE aux CANIOT, MICHONNEAU et PUBERT, les METAYER aux METAYER, GUERRY et PILLET.
On s’unit encore au sein de coopératives, pour endiguer les prix des denrées alimentaires (L’Union saintaise est créée à Saintes en 1912).
On s’unit surtout pour écouler la production locale de lait et de beurre vers les villes. Le Beurre des Charentes-Poitou est né de cette série d’unions.
Parmi les familles gâtinaises recensées aux Montils en 1911, j’en ai retenu quelques unes pour illustrer le propos, le cas de Marie SOULARD par exemple, veuve avec 13 enfants est particulièrement éloquent.
Familles parties du Beugnon entre 1906 et 1911
FLEAU Jean est né le 1er mai 1852 au Beugnon (79) et décédé au même lieu le 12 octobre 1902. Il épouse le 25 janvier 1881 à Scillé (79) Marie SOULARD, couturière, née le 24 juin 1862 à Scillé (79). Leur fille aînée, Mélanie, Marie-Louise, épouse le 9 juin 1902 au Beugnon (79) François, Alexandre AIGUILLON, cultivateur, né le 30 septembre 1874 au Beugnon (79) et décédé le 27 août 1918 à Thoix (Somme) acte transcrit à Thézac (17). Les autres filles connues, sont Léontine, Célina née le 1er août 1884 au Beugnon (79), Alice, Valérie, Marcelle, née le 17 mars 1886 au Beugnon (79), Georgette, née le 8 avril 1889 au Beugnon (79) qui épouse le 26 avril 1905 au Beugnon (79) Jean Auguste FREMENTEAU dont la famille est étudiée plus loin, Anselma, née le 6 mai 1890 au Beugnon (79) décédée aux Montils (17), le 20 mars 1960. Elle avait épousé le 26 août 1909 aux Montils (17) Jean BAPTISTE, né le 19 mars 1890 aux Montils (17). Blanche, née le 6 décembre 1894 au Beugnon (79) épouse le 29 août 1911 aux Montils (17) Jules FLEURY, né en Deux-Sèvres.
Leurs fils, sont Abel, né le 24 mai 1887 au Beugnon (79, Louis , né le 31 décembre 1891 au Beugnon (79) recensé domestique chez FREMENTEAU aux Montils (17) en 1911. Il épouse le 28 mai 1912 aux Montils (17) Juliette FLEURY, Maurice, né le 2 août 1893 au Beugnon (79), Constant, Alfred, Pierre, né le 30 janvier 1896 au Beugnon (79), Célestin né le 22 avril 1898 au Beugnon (79) est décédé le 17 décembre 1980 à Floirac (17), Edmond, né le 23 juillet 1899 au Beugnon (79), épouse en premières noces le 22 juillet 1922 à Pons (17) Marie Isabelle NEBOUT, puis en secondes noces le 19 avril 1949 aux Montils (17) Anne Nadette VIOLIER. Jérôme, Théodore, né en 1901 au Beugnon (79) ne sera pas de l’aventure charentaise, puisqu’il décède au Beugnon le 1er novembre 1901. La famille au complet est recensée au Beugnon en 1901, village de la Proutière. Elle y est toujours en 1906, mais à celui de la Boninière. Malgré sa nombreuse famille, Marie SOULARD, devenue veuve, n’hésite pas à quitter son village pour s’installer aux Montils (17) où nous la retrouvons au recensement de 1911.
Entre 1906 et 1909
FREMENTEAU Jean Auguste, né au Beugnon (79) le 6 juin 1880, fils de Jean Baptiste & Marie Henriette GUERIN, est décédé le 28 janvier 1947 à Médis (17). Il avait épousé le 26 avril 1905 au Beugnon (79), Georgette, Louise, Armande FLEAU, qui précède. Nous connaissons deux fils et une fille à ce couple, Maurice né le 7 novembre 1906 au Beugnon (79), Raphaël ° 1909 aux Montils et Odette ° en 1910 aux Montils (17). La famille est recensée aux Montils (17) en 1911
Entre 1891 et 1898
METAYER Louis, né le18 avril 1842 à Fenioux (79) et décédé le 2 février 1913 aux Montils (17). Il avait épousé le 1er octobre 1867 à Secondigny (79) Marie Marguerite REVAULT, née le 25 octobre 1845 à Secondigny(79) décédée le 2 avril 1898 à Chambon (17). La famille est recensée au Beugnon en 1891, puis aux Montils en 1911. Nous connaissons plusieurs enfants à ce couple, dont trois fils : Jean, Auguste, né le 2 décembre 1868 à Chatillon sur Thouet (79), décédé le 9 mai 1947 aux Montils (17). Il avait épousé le 27 octobre 1890 au Beugnon (79) Marie Amélie PILLET, née le 7 avril 1871 à Secondigny, décédée le 22 janvier 1956 aux Montils (17). Un fils, Léon, André, est né de cette union, le 6 décembre 1907 aux Montils (17). La famille est recensée au Beugnon en 1891 et 1901, puis aux Montils en 1911. Louis, Charles (poseur SNCF), né le 26 janvier 1871 à Chatillon-sur-Thouet (79) et décédé le 28 octobre 1937 à Verrières (16). Il avait épousé le 30 janvier 1899 Chambon (17) Louise, Marie-Augustine BOITEAU, née le 21 septembre 1873 à la Meilleraye Tillay (85), fille de Louis, employé du chemin de fer & Jeanne GRELET. Nous connaissons deux fils à ce couple : Maurice né le 25 juin 1899 Chambon (17) où il est décédé le 22 septembre 1899 et Marcel, Louis, Raymond, né le 10 février 1901 Chambon (17), décédé le 11 juillet 1974 aux Montils (17). La famille est recensée aux Montils en 1906. Louis, Auguste, Flavien, est né le ° 13 mai 1883 au Beugnon et décédé aux Montils (17), le 9 mars 1962. Il avait épousé le 18 novembre 1907 à Cirières (79) Marie-Josèphe, Juliette GUERRY, née le 6 septembre 1888 à Cirières (79). Le couple demeure aux Montils en 1907.
Nous connaissons aussi deux filles : Marie-Thérèse, née le 13 septembre 1873 au Beugnon (79) et décédée le 26 janvier 1910 à Chambon (17), Marie, Léontine, Joséphine née le 27 août 1876 au Beugnon (79) est décédée le 11 juillet 1941 aux Montils (17). Elle avait épousé le 25 juin 1900 à Chambon (17), Pierre Auguste METAYER, né le 17 septembre 1874 au Beugnon (79).
Entre septembre 1892 et 1896
MOINE François, Baptiste, Désiré, né le 28 novembre 1852 à Secondigny (79) épouse le 27 Juin 1881 à Vernoux en Gâtine (79) Flavie, Mélina CANIOT, née le 12 juin 1858 à Scillé (79), fille de Gilles, vannier & de Jeanne-Marie POUSSARD, vannière. Nous connaissons quatre filles à ce couple : Marie-Louise, née le 25 novembre 1883 au Beugnon (79) décédée le 24 mars 1967 à Nercillac (17). Elle épouse François, Louis, Octave MICHONNEAU. Mélanie, Victorine, Gabrielle, née le 30 septembre 1885 au Beugnon (79), épouse Félicien, Louis, Ernest BELAUD le 11 janvier 1908 aux Montils (17). Victorine, Léontine, Mélanie, née le 30 avril 1888 au Beugnon (79) est décédée à Pérignac (17) le 15 septembre 1961. Elle avait épousé Louis, Alexandre, Eugène PUBERT le 11 septembre 1909 aux Montils (17). Enfin Baptistine, Ernestine, née le 24 septembre 1892 au Beugnon (79) est décédée le 23 août 1966 à Cognac (16). Elle avait épousé Jean Fulbert HERPIN le 11 novembre 1911 aux Montils (17). La famille est présente au Beugnon, village de Bois Brûlé au recensement de 1891. Nous la retrouvons aux Montils(17) en 1896.
Familles parties de Vernoux, entre 1891 et 1896
MICHONNEAU François, Louis, Octave, est né POUSSARD le 27 mai 1878 à Vernoux (79), fils naturel de Mélanie, Désirée POUSSARD, couturière et de MICHONNEAU Armand, Henri qui reconnaît être le père de l’enfant à son mariage à Vernoux (79), le 10 juillet 1878. Il épouse Marie-Louise MOINE, fille de François, Baptiste, Désiré & de Flavie, Mélina CANIOT Flavie Mélina, née le 24 novembre 1883 au Beugnon (79), village de Bois Brûlé. Il est décédé le 24 mars 1967 Nercillac (17). Nous connaissons deux fils à ce couple : Henri, Ernest, Octave, né le 25 août 1908 aux Montils (17), et André, Louis, né le 8 octobre 1911 aux Montils (17). François qui a 12 ans au recensement de 1891 est présent au Bas Bourg de Vernoux avec ses parents et ses frères Alphonse, 7 ans, Henri, 5 ans et Ulysse, 14 mois. La famille est recensée aux Montils en 1896 et en 1911 aux Montils (17).