Le ChallengeAZ de Généa79

Comme l’an dernier, le Cercle généalogique des Deux-Sèvres est inscrit au ChallengeAZ* sur un mode participatif. Pour ce faire, nous avons voulu donner à tous ceux qui le voulaient la possibilité d’écrire sur un lieu des Deux-Sèvres. Nous avons donc lancé des appels via les réseaux sociaux qui ont permis à certains qui résident loin du département de participer. Et nous avons ouvert un « atelier d’écriture » qui a permis aux « locaux » d’oser se lancer dans l’écriture.

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La carte officielle du ChallengeAZ

La campagne de recrutement a été un succès ! L’année dernière nous étions 15 à nous partager les 26 lettres, cette année l’alphabet est trop petit car nous sommes 27 ! La lettre L est donc écrite par 2 auteures.

Nous allons vous montrer pendant tout le mois de novembre les Deux-Sèvres dans toute leur diversité avec des regards différents. Si vous voulez suivre « en vrai » nos déplacements au jour le jour, il y a la carte officielle de l’itinéraire de notre ChallengeAZ. L’ordre alphabétique ne facilitera pas les économies d’essence ! Sinon rendez-vous tous les jours sauf le dimanche sur le blog !

* Le chalenge AZ est un exercice d’écriture qui se déroule pendant tout le mois de novembre. Des généalogistes, seuls ou en groupe, publient sur leur blog, un article par jour, du lundi au samedi, et avec pour fil rouge l’alphabet, et pour contrainte de parler de généalogie, d’histoire familiale, d’histoire régionale…

 

La tombe de l’église d’Oroux

Il n’y a qu’une pierre tombale dont l’inscription est encore lisible dans la petite église Saint-Martin d’Oroux. Merci à Anne-Marie Moreau de nous l’avoir transmise. La pierre est usée, elle l’était peut-être moins il y a quelques années comme on le voit sur l’autre photo trouvée sur la page  http://www.parvis.poitierscatholique.fr/gatine/Oroux.pdf

Voici ce que j’ai réussi à en lire :

CI GIST LE CORPS DE
M RENE COSSIN SEIGNEUR
FONDATEUR ET BIENFACTEUR
DE L’EGLISE D’AUROUX DE
MAURIVET ET LAURIERE ….
ET AUTRES LIEUX ANCIEN
TRESORIER DE FRANCE
DU BUREAU DES FINANCES
DE POITIERS LORS DE
SON DECEDS ASSESSEUR
CIVIL ET CRIMINEL AU BAILLAGE …
MORT LE VII DBRE 1728 AGE
DE XXXXVII ANS   ….

Si vous constatez des erreurs ou si vous arrivez à en comprendre davantage, merci de me le dire en commentaire. Vos retours m’intéressent car j’ai un peu de mal avec la fin de quelques lignes.
Le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou cite René Cossin comme appartenant à une famille noble du Poitou…

famille poitou.jpg
Dictionnaire historique et généalogique des familles de l’ancien Poitou de Beauchet-Filleau

…et le registre paroissial (BMS Oroux 1718-1740, vue 27/54)  me confirme la date de sa sépulture et presque son âge.

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l’an 1728 et le 8 décembre a été inhumé dans mon église rené cossin seigneur de cette paroisse agé de quarante six ans ou environs en présence de ses parents et amis

 

Madame de Maintenon, de Niort aux allées du pouvoir

Du 18 octobre 2019 au 15 mars 2020, le musée Bernard d’Agesci  de Niort va accueillir une exposition intitulée « Madame de Maintenon, dans les allées du pouvoir ». L’occasion pour Michel Grimault de nous raconter ci-dessous la vie de la plus célèbre des Niortaises.

Le 27 novembre 1635, une fille naît dans la prison de Niort. Elle est baptisée sous le nom de Françoise. C’est la petite-fille d’Agrippa d’Aubigné, poète et compagnon d’armes d’Henri de Navarre, dont il s’est un peu éloigné lorsque celui-ci a embrassé la religion catholique pour accéder au trône de France sous le nom d’Henri IV. Le père de Françoise, Constant d’Aubigné, est un aventurier, assassin de sa première femme et de son amant, débauché et couvert de dettes, renié par son propre père. Il est emprisonné à Niort pour avoir comploté contre Richelieu. Il est cependant autorisé à avoir son épouse auprès de lui. La prison n’est pas très sévère dans notre bonne ville.

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Le château de Mursay

La petite Françoise passe les premiers mois de son enfance au château de Mursay, où elle est recueillie par une tante. À la mort de Richelieu, Constant est libéré et tente de refaire sa fortune aux Antilles, où il emmène sa femme et ses trois enfants. Il y fait faillite puis meurt. De retour à Mursay, Françoise y est élevée dans la religion calviniste. Sa marraine obtient alors une lettre de cachet pour la soustraire à la religion réformée et la placer dans un couvent à Paris. Pour en sortir, elle se résout à épouser le poète Scarron, un infirme qui ne consommera point son union. Scarron est un esprit brillant et caustique qui tient salon dans un hôtel du Marais à Paris. Françoise, surnommée la Belle Indienne, y rencontre les esprits les plus brillants de son temps et pratique avec brio l’art de la conversation cultivée.

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Scarron

Lorsque Scarron meurt, en 1660, il ne lui lègue que des dettes. Anne d’Autriche, la Reine mère, lui accorde alors une pension de 2 000 livres. Madame de Montespan, la favorite du Roi apprécie la veuve Scarron, discrète et cultivée, dont elle fait la gouvernante des bâtards de Louis XIV. C’est ainsi que ce dernier fait sa connaissance. Les faveurs royales ayant redoré son blason, Françoise achète en 1674 le château et le titre de marquise de Maintenon. Le roi finit par s’attacher à la gouvernante de ses enfants. Madame de Montespan compromise dans l’affaire des poisons, sa dernière favorite morte en couches et la reine décédée à son tour, Louis XIV se rapproche de Françoise. Il l’épouse secrètement dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683.

image_musée d'Agesci
Mme de Maintenon

Avec Madame de Maintenon, la fin du long règne de Louis XIV est marquée par la dévotion et l’austérité. On prétend même qu’elle aurait inspiré les décisions politiques du monarque, comme la Révocation de l’Édit de Nantes, mais Françoise ne se pique pas de politique et se contente de ramener son époux et la Cour dans l’observance de la religion, voire même d’une certaine bigoterie. Pour avoir connu le dénuement, elle fonde un pensionnat chargé de l’éducation des jeunes filles nobles pauvres : la Maison Royale de Saint Louis, à Saint-Cyr, où elle met en pratique une pédagogie innovante destinée à en faire des jeunes filles pouvant tenir leur place dans la société aristocratique. Elle doit y renoncer sous la pression de l’Église, qui n’apprécie pas que des jeunes filles jouent des pièces de théâtre. Sa fondation devient un couvent traditionnel. C’est là qu’elle se retire à la mort du Roi en 1715. Elle y meurt le 15 avril 1719.