La tombe de l’église de La Foye-Monjault

Merci à André Lemoine qui gère avec Jean-Jacques Merlet l’indispensable blog La Foye-Monjault à travers les siècles. Il nous transmet la photo de la seule pierre tombale encore lisible et visible à l’intérieur de l’église Saint-Simon-et-saint-Jude, celle sous laquelle repose Michel Gaultier.

Photo de Jean-Jacques Merlet

CY-GIT LE CORPS DE MICHEL GAULTIER, PROCUREUR ET NOTAIRE SEIGNEUR DE CE LIEU DE LA FAYE… DECEDE LE … JUIN 1717 PRIEZ DIEU POUR SON AME AMEN

André Lemoine et Jean-Jacques Merlet nous en apprennent davantage sur Michel Gaultier :

Les Gaultier étaient une ancienne famille de notables de La Foye, où ils furent très influents au XVIIe siècle. Ils l’étaient encore à la mort de Michel Gaultier en 1717, celui-ci sieur du Bail, procureur et notaire de la commune. Son frère André était également notaire et procureur au bourg. Son père, Nicolas, avait été sergent royal, notaire et procureur fiscal, le petit-fils de Nicolas Gaultier, notaire au village dès 1612. Sa pierre tombale est la seule de ce type qui ait subsisté de nos jours. Elle se trouve sur le côté droit, au milieu de l’église. Les inscriptions ont été protégées sur la partie droite grâce à un socle en bois sous les bancs.

Le texte du registre paroissial, écrit par le curé Ligault qui vient tout juste de prendre ses fonctions au village, fait écho à l’inscription gravée : Le 26 juin 1717, a été enterré dans l’église de ce lieu de La Foye-Monjault Michel Gaultier, sieur du Bail, fils de Nicolas Gaultier, sieur de la Girauderie, procureur fiscal de La Foye-Monjault, et de défunte Renée Prévot, par moi Ligault, curé de ce lieu, en présence de messire le curé de Vallans, du curé de La Revêtizon-Chabot, du curé de Beauvoir, de [Luc] Louveau, chirurgien, beau-frère, d’André Gaultier, frère, de Louis Racapé, sieur du Portal, greffier, cousin issu de germain, de Jeanne Louveau, sa veuve, et de Madeleine Louveau, belle-soeur.

Recherches sur les soldats de la région de la Londe (76) vers 1940

Dans le cadre de l’apposition d’une stèle en mémoire des 15 soldats tombés au champ d’honneur le 13/06/1940 à La Londe (76), monsieur Denis Colange entreprend des recherches sur les familles de ces soldats et si possible retrouver famille proche pour une future cérémonie.

4 soldats sont originaires des Deux-Sèvres. Avec l’aimable autorisation de M. Colange, je reproduis ici les informations sur ces soldats.

  • Joseph Emile FLEAU, né à Allone 79 le 19/03/1913 CM Niort Mat132.Fils de FLEAU Ernest Emile et de GEFFARD Clémentine résidant à Secondigny. Versé au 90e RI à la Courtine en mai 40. Il tombera au champ d’honneur le 13 /06/1940 sur La Londe 76500 au cours de terribles combats et une résistance héroïque.

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Joseph Emile FLEAU (source D.Colange)

 

  • Lucien BERTAUD né le 15/01/1910 à Ménigoute décédé suite à ses blessures le 19 juin 1940 à l’autre bout de notre foret sur Bosc-Bénard-Commin 27 . Il reposerait à Fleury les Aubrais 45. Fils d’Eugène Honoré BERTAUD et de Marie BRACONNIER, époux de Félicia Anne Henriette AVERTY.

 

  • Roger GUILBOT, originaire ou natif de Parthenay, tombé au champ d’honneur le 13/06/1940

 

  • Henri DUTERTRE, plombier chauffagiste à Quincé (49), sera déporté, peut-être revenu.

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Roger GUILBOT (au milieu), Henri DUTERTRE (à droite, maillot rayé) (source D.Colange)

Monsieur Colange cherche toute information sur les 90ème, 125ème, 131ème RI et le 11ème RA de Vernon. Il cherche également à identifier les autres soldats de la photo ci-dessus.

Vous pouvez mettre vos informations en commentaires ou nous contacter, nous transmettrons à M. Colange.

Devenir dépouilleur !

Dépouiller, le mot n’est peut-être pas très joli mais il correspond à une des activités essentielles du Cercle généalogique des Deux-Sèvres. Pour enrichir notre base de données et la partager avec nos adhérents, nous avons besoins de bénévoles qui lisent les actes des registres de façon systématique et notent les renseignements qu’ils ont trouvés. Une activité qui peut être solitaire chez soi devant son ordinateur, mais qui peut aussi être partagée à plusieurs de façon conviviale. Une activité enfin avec différents niveaux de difficultés, du débutant qui travaille sur des registres récents d’état civil à l’expert en paléographie s’attaquant aux registres paroissiaux anciens et abimés. Vous l’avez compris, cela s’adresse à tous ceux qui aiment la généalogie.

Si cela vous intéresse, vous êtes conviés à une rencontre le lundi 29 avril à 14 h 00, à l’Hôtel de la vie associative de Niort (12 rue Joseph-Cugnot sur la ZUP) consacrée aux dépouillements généalogiques. Vous en découvrirez l’intérêt mais aussi les pépites que nous trouvons parfois dans les registres. Nous vous expliquerons également comment faire en pratique les dépouillements et la saisie des différents actes.

Vous pouvez réserver en appelant le 05.49.08.55.75. A bientôt j’espère !

Les smileys de La Charrière 💀💀💀

Dans la série les dessins dans les registres, voici, signalées par Stéphane Dallet, les têtes de mort qui agrémentent quelques actes de sépultures sur le registre de La Charrière en 1641 et 1645. Certains les trouveront peut-être un peu morbides. Elles sont pourtant amusantes, malgré le contexte, car elles font penser aux smileys que l’on utilise de nos jours dans nos mails et SMS.

Source AD79 BMS 1624-1673 La Charrière

Ces émojis ressemblent certes plus à ceux-ci 💀💀💀 qu’à ceux-là 🙂🙂🙂 mais s’agissant de sépultures, le curé n’avait guère le choix. Quel dommage qu’il n’utilise pas aussi 👶🏻 pour les baptêmes et 👰🤵 pour les mariages !

Les tombes de l’église de Saint-Amand-sur-Sèvre

La première église explorée pour notre inventaire de tombes est celle de Saint-Amand-sur-Sèvre.  Merci à M. Pierre ANCEL à qui nous devons les photographies de ces 3 très belles tombes situées dans le chœur, derrière le maître-autel.

1ère tombe

ICY EST LE CORPS DE HTE ET PTE DAME ANNE LOUISE CHATEIGNER FEMME DE HAUT ET PUISSANT MESSIRE ALEXIS HENRI PETIT, CHEVALIER SEIGNEUR MARQUIS DE LA GUIERCHE ET DE CE LIEU DECEDEE LE 6 DECEMBRE 1713

Les registres paroissiaux antérieurs à la Révolution ayant disparu sur la commune de Saint-Amand-sur-Sèvre, il faut chercher ailleurs pour avoir des renseignements sur cette femme. Anne Louise CHATEIGNER épouse le 26 mai 1711 à Jaunay-Clan (Vienne) Alexis Henri PETIT de LA GUIERCHE, 1er chambellan de feu le frère du roi puis du duc d’Orléans. Il se remarie le 7 janvier 1721 à Terves avec Renée Julie LE LIEPVRE. On a donc un encadrement de la date du décès d’Anne Louise CHATEIGNER difficile à déchiffrer sur la pierre tombale. Selon M. ANCEL, ce serait le 6 décembre 1713.

2e tombe

ICY EST LE CŒUR DE HT ET PT MESSIRE ALEXIS HARDI PETIT CHEVALIER SEIGNEUR MARQUIS DE LA GUIERCHE ET DE CE LIEU DECEDE A PARIS LE 8 AVRIL 1747

Alexis Hardi PETIT est le fils d’Alexis Henri PETIT. Selon le « Dictionnaire historique, biographique et généalogique des familles de l’ancien Poitou » de Beauchet-Filleau, il se serait marié en 1734 avec Anne Françoise de GRANGE de SURGÈRES. La date de cette union me fait penser qu’il est sans doute né du 1er lit de son père et en conséquence enterré près de celle qui serait sa mère. Cette tombe nous renseigne aussi sur la date et le lieu de son décès.

3e tombe

ICY EST LE CORPS DE HT ET PT MESSIRE ALEXIS HENRI FRANÇOIS PETIT CHEVALIER SEIGNEUR MARQUIS DE LA GUIERCHE ET DE CE LIEU CAPITAINE DE DRAGON AGE DE 19 ANS DECEDE LE 13 JANVIER DE 1760

Alexis Henri François PETIT, toujours selon la même source (Beauchet-Filleau), est le fils du précédent et d’Anne Françoise de GRANGE de SURGÈRES. Il serait né le 27 septembre 1740. Il repose auprès de son père et de sa grand-mère paternelle.

Il y a aussi deux autres pierres tombales dans l’église mais elles sont malheureusement très usées et ne sont donc plus lisibles.

 

Merci d’avance à tous ceux qui, comme M. Pierre ANCEL, se prêteront au jeu de photographier et de faire partager les pierres tombales situées à l’intérieur des églises des Deux-Sèvres.

 

Hiver 1788, notes du curé Imbert de la paroisse de Rigné.

Dans le registre paroissial de Rigné (commune rattachée en 1973 à Mauzé-Thouarsais puis en 2019 à Thouars), en fin d’année 1788 nous trouvons quelques notes rédigées par le curé Imbert sur le terrible hiver qu’a connu sa paroisse. Ce religieux a également effectué quelques notes l’année suivante sur la Révolution Française que vous trouverez ici .

L’hiver 1788-1789 est connu pour avoir été très froid, de nombreuses observations partout en France ont été effectuées. Le curé de Rigné écrit ceci : « Le froid a duré du 15 novembre jusqu’au 12 janvier. Il a été en ce pays 16 degrés et demi en dessous de zéro ou de glace ». Il contextualise par des données reçues de d’autres endroits : « Il a été en Alsace à vingt-quatre degré le 27 décembre, et le 5, 6 et 7 janvier en Lorraine ». Il fait l’observation également que le dégel avait été annoncé pour les 24, 31 décembre et le 1er janvier mais ne sera effectif qu’à compter du 12 janvier. Il note une dernière période de froid le 29 janvier 1789 où « les vignes sont gelées et le bois qui n’a pas été couvert de neige l’a été ».

Il complète ces éléments par le récit d’une épidémie ayant eu lieu sur la paroisse dont voici la description :

« La maladie qui a été commune et très mortelle a eu pour symptômes un grand mal de tête puis un grand point de côté. Trois jours après on crachait et mouchait le sang. On faisait quelques fois des vers, on mourait au sept, au neuf, au onze, au quinze. On a remarqué de la gangrène aux personnes mortes aux jambes, aux parties, aux bras. Les mouches (1) prenaient bien, on a fait des loochs (2) avec du baume et kermès (3) qui ont peu réussi cela facilitait les crachements, les lavements, la fièvre étaient propices au malade. On en a saigné qui ont échappé au danger promptement au reste la plupart avaient le dévoiement (4) c’est pourquoi ils n’ont pas été saignés, et mal à propos leur bouche dès le quatre ou cinquième jour infectait et était un signe mortel. De l’eau peu de bouillon était le meilleur requis. Deux femmes grosses ont accouché avec cette maladie avant le terme et toutes deux sont revenues en santé preuve qu’il fallait évacuer et même saigner dès le principe (5). »
(1) Mouche : Cataplasme
(2) Looch : Sirop
(3) Kermès : Expectorant, vomitif, connu sous le nom de Poudre des Chartreux
(4) Dévoiement : diarrhée
(5) Dès le principe : Dès le commencement
Puis Imbert, dresse la liste des victimes de l’épidémie et ceux qui en ont réchappé.
« Etat des malades de la paroisse de Rigny depuis le vingt cinq nov 1788 qui sont morts de la maladie épidémique.
Le 25 nov Marie GUIGNARD femme de Louis GUERIN fermier
Le 27 nov Jean RAGOT âgé de 34 ans
Le 22 Xbre Jeanne ECUYER âge 30 ans
Le 22 Xbre Jean DE LAUNAY âgé 35 ans
Le 25 Xbre Louis SORIN âgé de 75 ans
Le 26 Xbre Jean SORIN âgé de 52 ans
Le 31 Xbre Jean NEAU âgé de 36 ans
Le 3 janvier Jeanne BROTTIER 30 ans
Le 4 Anne CHARRI 35 ans
Le 5 janvier Louise MACET 30 ans
Le 3 janvier Un enfant de Fille de … SAVARI
Le 6 janvier la femme de Jean SORIN »

« Etat des malades qui l’ont été de la maladie épidémique depuis le 15 nov 1788 et qui n’ont pas succombé
Pierre BONNIN métayer du prioret le 16 nov administré
Jean POIREAU bordier le 18 9bre administré
Et plusieurs autres au meme tems
Depuis les neiges
Louis GUINFOLEAU le 25 9bre adm
Charles RICHARD, sa femme 30 9bre adm
La femme de Pierre DEBEUF conf.
Le domestique à feu Jean SORIN adm
Le vieux JUBELIN d’une chute
La Ve de Jean DE LAUNAY
La Ve GROLEAU
Charles fils de la Ve GENTI
Deux garçons de la fayancerie le 5 jenv
Pierre CARRE
SORIN de la Cholerie le 5 jenv
Une fille à la Cholerie
Francois SAVARY admin
La femme de François BROTIER 3 adminis
Henri JAUBERT, sa femme, sa fille
3 petits enfants le 5 jenvier
Un domestique à M. DE LA HAYE
Une fille nommée Marianne tous au lit »
« Conf. » et « Adm. » sont certainement pour définir confession et le fait d’administrer les derniers sacrements.

Cette maladie n’a pas touché que la petite paroisse de Rigné, elle a eu lieu partout en France, du Lyonnais à la Bretagne.

Ce court passage de fin de registre peut aider le généalogiste à appréhender la période 1788-1789 dans ses conditions climatiques et sanitaires qui furent en partie le terreau des événements de 1789. Il existe certainement d’autres registres à l’échelle du département relatant ces faits. Merci de nous les signaler.

Sources : Archives départementales des Deux-Sèvres, Rigné, BMS, 1730-1792, vue 264/291.

Généa79 n° 106 : les missionnaires

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le numéro 106

Le numéro 106 de la revue Généa79 va bientôt arriver dans les boîtes aux lettres des abonnés à la formule « papier ». En attendant, la version numérique est  déjà accessible pour tous nos adhérents, il leur suffit de suivre ce lien.

Le dossier central est consacré aux missionnaires deux-sévriens partis en Asie au XIXe siècle. On y parle donc de Théophane Vénard, martyr décapité à Hanoï en 1861 et béatifié par Jean-Paul II en 1988, mais aussi d’autres religieux qui ont vécu et qui sont morts loin de leur département natal.

D’autres beaux articles complètent notre revue :
– Marie Jacob, marchande publique, et son descendant Léopold Goirand, député
– Une histoire de famille protestante
– Une jeune fille contrainte de se faire religieuse chez les Ursulines de Parthenay
– Les gens du château de la Meilleraye  (1ère partie)
– Le mystère Louise Lormaud

Vous trouverez aussi nos rubriques habituelles ainsi que la suite et fin des quartiers de M. Jacques Trollet.

Notre assemblée générale s’est tenue il y a quelques jours à Airvault. Le compte rendu paraîtra dans le numéro 107 qui sera centré sur cette jolie ville classée Petite Cité de caractère. Mais vous pouvez déjà retrouver en première page de ce numéro la composition de notre nouveau CA et de notre nouveau bureau.

Bonne lecture !

Inventaire des tombes à l’intérieur des églises

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A l’entrée de l’abbatiale d’Airvault

Le Cercle généalogique des Deux-Sèvres s’associe par l’intermédiaire de son blog à un projet imaginé par Stéphane Dallet. Voici l’essentiel de sa lettre :

« Il y a un inventaire qui n’a jamais été fait dans notre département, celui des pierres tombales qui sont encore dans les églises. Pourtant, ces tombes sont intéressantes à plus d’un titre : elles font partie du petit patrimoine et complètent de manière originale les généalogies construites sur les archives en papier. On trouve des tombes d’ancêtres (puisqu’il n’en existe aucun relevé) à Saint-Laurent de Parthenay, à La Peyratte, à Champdeniers, à Villiers-en-Plaine… Enfin, seules quelques tombes sont classées comme celles de l’église d’Hérisson (Jacquette AROUET la grand-tante de Voltaire y repose).
Cet inventaire peut être un but ou un détour de promenade dominicale. Il faudra parfois demander la clé de l’église, déplacer les bancs comme à Amailloux dont le chœur est entièrement pavé de plaques-tombes, regarder en l’air comme à Augé où la plaque du curé DELACROIX se trouve à trois mètres du sol, mais surtout ouvrir l’œil et faire des photos d’endroits mal éclairés. Il n’y a pas que des nobles et des prêtres dans les églises, mais aussi des petits notables, notaires, aubergistes et artisans, de quoi intéresser tous les généalogistes. La plupart des églises ont été bétonnées donc rien à voir, mais si les tombes subsistent, en calcaire, en grès, en granite ou en marbre, elles valent vraiment le coup. 

Toutes les personnes intéressées par ce projet peuvent nous contacter et envoyer leurs photos par mail à l’adresse genea79blog@laposte.net Elles paraîtront au fur et à mesure sur le blog et donneront ainsi corps à cet original projet d’inventaire des tombes dans les églises. Nous listerons sur notre site les églises visitées pour éviter les doublons.
De cette façon, peut-être quelqu’un pourra faire l’inventaire de l’abbatiale d’Airvault* que nous avons visitée samedi 30 mars, juste après l’assemblée générale du Cercle généalogique des Deux-Sèvres. J’ai juste pris en photo une tombe située à l’entrée. On peut lire sur le pourtour de la pierre : CY GIT LE CORPS DE JEHANNE REGNAULT QUI DECEDA LE 12 NOVEMBRE 1616. Mais il en reste d’autres à l’intérieur, dans le chœur essentiellement. Comme l’écrit Stéphane Dallet, il faudra pousser les chaises, le temps des photos. Pour être complet, il y a aussi dans le bras nord du transept le tombeau du premier abbé, Pierre de Sainte-Fontaine, mort en 1110.

* Ce fut une très belle visite et nous avons eu la chance de profiter d’un excellent guide, Serge ROUSSEAU de l’association de l’abbatiale Saint-Pierre d’Airvault, qui nous a fait partager avec humour sa passion pour ce site à travers la sculpture (les chapiteaux, les clés de voûte…) et  la musique (l’orgue à cylindre).

Des montreurs d’ours bosniaques en Deux-Sèvres

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Montreurs d’ours (couverture « Le Pèlerin » 1932)

Claude Brangier m’a signalé un acte de naissance insolite dans les registres de Fomperron. Il s’agit de la naissance du petit Théodore Mitrovvitch le 22 mars 1905. Le père prénommé Petro a 28 ans et il est montreur d’ours, originaire de Banja Luka, principale ville à population serbe de Bosnie. La mère, Marie Théodoro, 30 ans, a accouché « dans sa voiture arrêtée sur la route de Ménigoute à Saint-Maixent, au lieu dit Croix du Chêne aux Loups sur les minuit. »

La trouvaille de Claude m’a rappelé un autre acte découvert au hasard de mes recherches, le décès de Stanko Todorovitch à Terves près de la ferme des Sicaudières le 22 septembre 1907 « sur les 4 heure du soir ». J’en avais parlé il y a 4 ans sur mon blog personnel. L’homme avait 42 ans et était célibataire. Il était lui aussi originaire de Bosnie, du tout petit village de Sitnica situé dans une région montagneuse à population serbe et il exerçait également le métier de montreur d’ours. Il voyageait en groupe, avec au moins un autre montreur d’ours et un dresseur d’animaux, témoins sur l’acte de décès.

Dans les campagnes autrefois, c’était un peu d’aventure et une forme d’exotisme que proposaient ces « sans domicile fixe », comme l’écrivent les  maires de Fomperron et Terves, à une époque où les populations ne bougeaient pas encore beaucoup. Ces montreurs d’ours, qui venaient des Balkans mais aussi des Pyrénées, on peut les retrouver facilement sur des photographies et des cartes postales, preuve de l’intérêt ou de la curiosité qu’ils suscitaient.

Mais, comme Claude et moi, on peut aussi les rencontrer dans les registres d’état civil. Vous aussi, avez-vous trouvé des naissances, des mariages ou des décès de « gens du voyage » dans notre département des Deux-Sèvres ?

Marguerite et les Filles du Roy

Marguerite Morisson a choisi de quitter le conseil d’administration du Cercle généalogique des Deux-Sèvres où elle a officié de très nombreuses années. Notre adhérente n° 91 en fut même la présidente de  2003 à 2008. Lors de la dernière AG du Cercle à Airvault, un hommage lui a été rendu. Pour la remercier de tout le travail accompli au sein de notre association, trois Filles du Roy avaient fait le déplacement depuis le Québec. Catherine Fièvre partie de Niort en 1663, Catherine Doribeau partie de Fors en 1667 et Marie Marchesseau partie de Magné en 1669 étaient revenues tout près de leur région natale accompagnées des maris respectifs, Charles Allaire, Jacques Genest (dit Labarre) et Pierre Boutin. Marguerite qui connaît par cœur les pionniers partis des Deux-Sèvres vers la Belle Province les a toutes et tous reconnus !

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Marguerite, les Filles du Roy et les conjoints

Merci à Danièle et Michel, Nicole et Jean-Marie, Yasmine et Claude pour ce joli clin d’œil aux recherches de Marguerite sur les liens qui unissent notre département à la Nouvelle-France, recherches que l’on peut retrouver dans son livre Poitevins au Canada publié l’année dernière chez Geste éditions.