L’oiseau pleureur de Boussais

Le « dessin dans les registres » d’aujourd’hui se cache dans la superbe page de garde du « registre des baptesmes, mariages et sépultures pour la paroisse de Boussay (Boussais aujourd’hui) comencé le premier janvier 1670″. Les lettres sont ornementées de boucles, d’arabesques, de pleins et de déliés…

Et quand on zoome sur la droite au milieu de la page, les volutes qui terminent le nom de la paroisse s’envolent pour former le dessin d’un oiseau 🐦qui semble pleurer 😭.

C’est malheureusement la seule page du registre où le calligraphe inspiré (peut-être Mériaudeau, le prêtre vicaire de la paroisse qui a une plutôt belle écriture) nous montre l’étendue de tout son talent.

Les monogrammes du Chillou

Nos adhérents sont formidables ! Mauricette Lesaint a pris l’excellente habitude quand elle fait des recherches de relever les actes originaux, insolites, surprenants. Merci à elle. Elle nous a envoyé récemment une liste conséquente qui enrichira bientôt sur notre site le document compilant les curiosités des registres des Deux-Sèvres.

En attendant, je partage une de ses découvertes, le début du registre des baptêmes du Chillou (1619-1667 aux vues 3 et 4/81. Alexis Cailleteau, curé de la paroisse, s’est appliqué a rédiger de sa plus belle écriture deux pages de garde. Après, ça se gâte un peu, mais c’est une autre histoire.

Les monogrammes (lettres entremêlées) joliment décorés rejoignent les autres dessins trouvés dans les registres des Deux-Sèvres.

Monogramme d’Ave Maria
Monogramme de Jésus abrégé IHS

Monogramme du curé Alexis Cailleteau
Monogramme de Jésus abrégé IHS
Monogramme d’Ave Maria

Si, comme Mauricette, vous rencontrez au hasard de vos recherches des actes insolites, amusants, inattendus, tragiques… n’hésitez pas à nous les communiquer pour que nous puissions les partager avec les adhérents !

Les pattes du chat

Dans la catégorie « dessins dans les registres », celui du jour est dû à un chat.

à Saint-Maurice-la-Fougereuse en l’an V de la République (vers 1796), un matou mérite bien son surnom de « greffier »puisque ce sont ses empreintes qui se retrouvent sur la page de garde du registre des décès (vue 2/14).

Dessin enfantin à Notre-Dame de Niort

Il y avait bien longtemps que nous n’avions pas publié de dessin caché dans les registres. Je pensais même que le filon était tari et que nous n’en trouverions plus. C’était sans compter sur la sagacité de Monique qui a découvert ce très joli dessin dans le registre des sépultures de l’année 1752 de la paroisse Notre-Dame de Niort (vue 17/17). Je trouve même que le visage du personnage semble préfigurer certaines œuvres de Pablo Picasso.

Représente-t-il un noble seigneur avec son épée et sa perruque ? A-t-il été réalisé par un enfant de chœur ? Est-il contemporain de l’année 1752 ? Autant de questions qui n’ont pas de réponses. Reste le plaisir de découvrir un dessin d’enfant qui a miraculeusement traversé les siècles.

Fantaisies à Fenioux

Quand Jean Chappelain conclut sa première année d’exercice de curé de la paroisse de Fenioux en 1732, il est plutôt satisfait de la tenue de son registre.

Il éprouve ce plaisir du travail bien fait chaque fin d’année à Fenioux jusqu’en 1764, puis à La Chapelle-Thireuil. Il ne manque jamais rien ! Et pour bien le signifier, il accompagne presque à chaque fois sa conclusion d’ornements et de décors.

C’est sans doute pour l’année 1742 qu’il s’est le plus appliqué à décorer son registre. Il prend alors sa règle pour encadrer d’un triangle ses illustrations, ce qui donne un dessin plutôt troublant.

Jean Chappelain œuvre longtemps puisqu’il décède à La Chapelle-Thireuil le 1er septembre 1780 à l’âge vénérable de 84 ans. Vous pourrez donc trouver un nombre conséquent de fantaisies de ce curé si vous feuilletez les registres de Fenioux et de La Chapelle-Thireuil.

Les timbres des tables décennales d’Adilly

Dans la série les dessins dans les registres, il en est certains qui se trouvent très facilement, ce sont ceux des timbres dans les registres d’état civil ou paroissiaux et aussi sur les tables décennales. La preuve avec celles de la petite commune d’Adilly en Gâtine où j’ai fait cette petite sélection. Les 56 pages des tables qui vont de 1803 à 1892 sont très souvent tamponnées. En y regardant de plus près, on se rend compte qu’il a fallu changer régulièrement les timbres, suite aux nombreux changements de régime (république, royauté, empire…) mais que l’inspiration antique pour les illustrations prédomine tout au long du XIXe siècle. Ces papiers timbrés n’étaient pas là uniquement pour faire joli, ils avaient un coût pour servir à enregistrer des actes authentiques (état civil, notaires). On voit donc également évoluer le prix au fil des pages. On trouve enfin régulièrement le sobre tampon ovale des Archives départementales des Deux-Sèvres attestant que ce document est une propriété publique.

Ma recherche limitée à une seule table décennale sur une seule commune est bien loin d’être exhaustive. Il existe des marques différentes à découvrir et à collectionner en cherchant dans les registres de vos communes préférées.

Caricature à Notre-Dame de Niort

Dans la série « les dessins dans les registres », l’illustration proposée aujourd’hui montre que la caricature ne date pas d’aujourd’hui et qu’un bon dessin vaut parfois mieux qu’un long discours. Celui-ci a été évoqué il y a déjà quelques années par Marguerite Morisson. Elle en parlait ainsi dans une revue Généa79 de 2001.

12_6_NIORT ND 1696-1697 87
Source AD79, Niort, paroisse de Notre-Dame BMS 1696-1697, vue 87

Voici un dessin trouvé à la fin du registre de Notre-Dame de Niort en 1697. Selon les apparences, il est d’époque. Personnellement, j’y vois un prêtre, dont la bedaine rebondie ne laisse planer aucun doute sur ses penchants pour les nourritures terrestres et qui se fait rappeler à l’ordre par un personnage à la mine beaucoup plus sévère. Ce dernier semble lui dire qu’il n’a pas choisi le bon chemin pour aller au ciel, ou encore, le menace des foudres divines pour ses éventuels écarts de conduite. Le mieux serait de pouvoir identifier ce dessin et ces personnages. La signature n’est pas celle du prêtre officiant à ce moment-là à Notre-Dame.

Graffiti pornographique à Saint-Pardoux

Dans la série « les dessins trouvés dans les archives », après les bannières de Melle, les croquis de La Ferrière et les smileys de La Charrière, voici aujourd’hui le graffiti. Et pas n’importe lequel, celui à connotation érotique. Les dessins de phallus ne datent pas d’aujourd’hui. Symboles de virilité et de fécondité durant l’Antiquité, ils sont au cours des siècles perçus comme obscènes. On les retrouve donc tracés à la sauvette dans des endroits souvent dissimulés. Les archives départementales ne sont pas épargnées. Qui s’est permis de faire un tel dessin sur la 1re page du registre des décès de Saint-Pardoux de l’an XI (1802) ? Est-ce un édile facétieux, un adjoint libidineux… ? Et quand ce dessin a-t-il été réalisé ? Si vous voulez mener votre enquête et juger la valeur artistique de l’œuvre, il vous faudra cliquer sur la photo ci-dessous.

Mais, bien sûr, vous n’êtes pas obligé de le faire ! (source AD79)

Les smileys de La Charrière 💀💀💀

Dans la série les dessins dans les registres, voici, signalées par Stéphane Dallet, les têtes de mort qui agrémentent quelques actes de sépultures sur le registre de La Charrière en 1641 et 1645. Certains les trouveront peut-être un peu morbides. Elles sont pourtant amusantes, malgré le contexte, car elles font penser aux smileys que l’on utilise de nos jours dans nos mails et SMS.

Source AD79 BMS 1624-1673 La Charrière

Ces émojis ressemblent certes plus à ceux-ci 💀💀💀 qu’à ceux-là 🙂🙂🙂 mais s’agissant de sépultures, le curé n’avait guère le choix. Quel dommage qu’il n’utilise pas aussi 👶🏻 pour les baptêmes et 👰🤵 pour les mariages !

Les croquis de La Ferrière-en-Parthenay

Après les petits bandeaux illustrés annonçant les baptêmes de l’année des paroisses de Saint-Hilaire et Saint-Savinien à Melle entre 1541 et 1555, les nouveaux dessins que je présente sont extraits des registres paroissiaux de La Ferrière-en-Parthenay (BMS 1639-1672). Ils m’ont été signalé par Danièle Billaudeau, Stéphane Dallet et Robert Girard. Ces croquis sont anciens mais sans doute postérieurs à l’écriture des actes. Le dessinateur a utilisé des pages plus ou moins vierges des registres pour réaliser ses œuvres : deux portraits, une rose, un personnage, un verre. Il faut retourner le registre pour admirer certaines images dans le bon sens. J’aime particulièrement les deux pages ou dessin et écriture se mêlent, réunissant ainsi mon goût pour les archives et l’illustration.

Et si vous aussi vous connaissez des illustrations que vous avez aperçues dans les registres des Deux-Sèvres, merci de le signaler !