Conférence sur la généalogie

L’université Populaire du Niortais organise,une conférence intitulée « La généalogie : une aventure personnelle ? » le jeudi 30 novembre 2017 à 20h30, aux Archives départementales. Nous (Cercle généalogique des Deux-Sèvres) sommes d’autant plus fiers de vous annoncer cet événement que nous en assumons l’animation et que nous parlerons dans un lieu qui nous est cher, les Archives départementales. Le programme complet est dans l’affiche ci-dessous ! Venez nombreux !

conférence université populaire

19 enfants… la suite !

Suite à l’article sur la famille très nombreuse de La Boissière-Thouarsaise (Lageon), j’ai reçu des courriers et des réactions qui donnent la matière pour un complément d’enquête.
Ainsi, Serge Jardin, dans ce même registre, a relevé cette remarque du curé Bonnet en charge de la paroisse quelques années plus tard, en 1781 (mais aussi plusieurs années suivantes).

Publication de l'édit d'Henri II
AD79 – BMS Lageon 1722-1792, vue 249

Le prêtre certifie avoir publié « l’édit du roy Henri II de 1556 de trois mois en trois mois au prône* de notre messe paroissiale ». Ce texte dont le but était de décourager les femmes de cacher leur grossesse, ne se rapportait pas évidemment pas à Louise Pignon, notre mère de 19 enfants, qui n’avait sans doute jamais dissimulé son état. Il concernait surtout les jeunes filles et les femmes non mariées ou veuves se retrouvant enceintes. L’objectif réel était d’éviter les infanticides (crime d’autant plus grave que ces enfants promis à la mort n’étaient pas baptisés). Louis XIV avait rendu la lecture de cet édit obligatoire chaque trimestre et c’est resté appliqué jusqu’à la Révolution.

édit henriII
Source Gallica

Nous avons aussi reçu un courrier de Mauricette Lesaint. Elle avait déjà travaillé sur la descendance de Jean Chatry et de Louise Pignon, mariés le 16/10/1725 Maisontiers, car ce couple fait partie de ses ancêtres. Bien gentiment, elle nous fait partager ce qu’elle en sait. Elle a pu retrouver la trace de 14 enfants sur les 19 annoncés. On pourrait donc imaginer que plutôt que de cacher des grossesses, Louise Pignon s’en serait rajoutées, par « vantardise », ce que l’édit d’Henri II de 1556 n’avait pas envisagé. Il semble plus vraisemblable que la cause soit une erreur de calcul du prêtre ou, plus simplement, des actes disparus ou non retrouvés. Voici donc la liste des 14 enfants du couple dont on peut certifier l’existence, avec les dates de naissance, de décès et de mariage :
CHATRY Marie Jeanne, née le 14/04/1728 à Maisontiers – décédée le 15/04/1728 à Maisontiers (1 jour)
CHATRY Jean, né le 26/12/1729 à Maisontiers – décédé le 30/12/1729 à Maisontiers (4 jours)
CHATRY Marie, née le 23/12/1730 à Maisontiers – mariée avec René BICHON le 12/02/1749 à Viennay – décédée le 06/09/1762 à Gourgé (32 ans)
CHATRY Louise, née le 23/03/1733 à Lageon – mariée avec Louis BILLEROT le 16/11/1751 à Viennay – mariée avec Pierre BONNET le 21/02/1753 à Lageon – mariée avec René Mathieu CHIQUET le 10/06/1783 à Châtillon-sur-Thouet – décédée après 1783 (plus de 50 ans)
CHATRY Jean, né le 04/06/1736 à Lageon
CHATRY Jean, né le 17/02/1738 à Lageon
CHATRY Jeanne Henriette, née le 13/12/1740 à Lageon (79) – mariée avec Antoine BRECHOIRE Antoine avant 1766 – mariée avec Charles BILLON le 17/11/1766 à Lageon – décédée après 1766 (plus de 26 ans)
CHATRY Marie Magdelaine, née le 24/07/1743 à Lageon – mariée avec Pierre BOUCHET – décédée le 29/03/1781 à Lageon (38 ans )
CHATRY Jean, né le 29/08/1745 à Viennay – décédé le 07/11/1745 à Viennay (2 mois)
CHATRY Pierre, né le 11/10/1746 Viennay – décédé le 16/04/1781 à Lageon (35 ans)
CHATRY Marie Magdelaine, née le 07/12/1749 à Viennay – décédée le 15/06/1750 à Viennay (6 mois)
CHATRY Louis, né le 23/05/1751 à Viennay – décédé le 07/10/1751 à Viennay (4 mois)
CHATRY Louise, née le 13/08/1752 à Lageon – mariée avec Pierre PITAULT le 11/01/1774 à Lageon – décédée après 1774 (plus de 22 ans)
CHATRY Catherine née le 23/11/1754 à Lageon – mariée avec René THOULOUSE le 28/01/1777 à Lageon – décédée après 1777 (plus de 23 ans)

Pour finir, quelques questions et remarques de Mauricette Lesaint.
« Quand ont-ils pu naître, les 5 enfants manquants et où ? Il y a quelques périodes possibles :
1 – Les parents se marient en octobre 1725, pas d’enfants trouvés avant avril 1728.
2 – Pas d’enfants entre Marie née le 23/12/1730 et Louise née le 23/03/1733.
3 – Pas d’enfants non plus entre Louise née le 23/03/1733 et Jean né le 04/06/1736.
4 – Pas d’enfants non plus entre Jeanne Henriette née le 13/12/1740 et Marie Magdelaine née le 24/07/1743.
5 – Pas d’enfants non plus et enfin entre Pierre né le 11/10/1746 et Marie Magdelaine née le 07/12/1749.

6 de ces 14 enfants meurent avant 1 an. J’ai recensé 8 filles. 6 se sont mariées, l’une d’elle 3 fois, une autre 2 fois. Louise, mariée 3 fois a eu 9 enfants (ou plus) avec son second mari Pierre BONNET. J’ai recensé 6 garçons. Parmi eux, 4 Jean, le premier et le dernier sont morts avant 1 an et je n’ai aucune trace des deux autres. Il n’y a aucune trace de fils qui se soit marié. »

Ainsi, malgré la paternité de 19 enfants, Jean CHATRY n’a peut-être eu aucun petit-enfant qui porte son patronyme.

prône : Instruction, accompagnée d’avis, qu’un prêtre fait aux fidèles à la messe paroissiale du dimanche.

19ème du même père et de la même mère

Suite à une demande d’aide, j’ai découvert cet acte de baptême de Catherine Chatry née le 24 novembre 1754 à La Boissière-Thouarsaise, (aujourd’hui Lageon) dont la mention marginale intriguait :

dix-neuf
AD79 -BMS Lageon 1722-1792, vue 143

Il y a bien écrit « 19ème du même père et de la même mère. » Avoir de nombreux enfants (qui ne survivaient malheureusement pas toujours) n’était pas rare autrefois. On ne peut que plaindre ces malheureuses femmes dans un état quasi permanent de grossesse. Mais découvrir la 19ème naissance d’un même père et d’une même mère surtout, cela devait commencer à marquer les esprits : Guibert, le curé plutôt bavard de cette paroisse,  ne pouvait pas ne pas le signaler.
Pour être bien sûr de ma lecture et de son interprétation, je suis quand même remonté jusqu’au baptême précédent. C’est celui de Louise Chatry, née le 13 août 1752. Il y a là aussi une mention marginale :

dix-huit
AD79 -BMS Lageon 1722-1792, vue 133

« dix-huitième du même père et de la même mère 18«  Ouf ! J’ai donc bien lu !

J’aurais aimé pouvoir remonter, en comptant à rebours, jusqu’à la 1ère naissance du couple, Jean Chatry et Louise Pignon, uni en 1725 à Maisontiers. Malheureusement pour moi, tous les enfants ne sont pas nés à Lageon. Les années précédentes, entre 1745 et 1751, la famille devait résider à Viennay. C’est là que sont baptisés 4 enfants, mais le prêtre de cette paroisse en 1751 ne s’est pas étonné des nombreuses naissances dans cette famille. Il est vrai qu’il n’y en avait eu alors que 17 !

PS : Si vous aussi vous trouvez dans les registres des Deux-Sèvres un acte que vous estimez intéressant ou insolite, n’hésitez pas à nous le signaler (en mentionnant le registre et la vue) via l’adresse du blog. Nous le  partagerons volontiers.

Convertir les fêtes religieuses en dates

Pour convertir les dates durant la période où le calendrier républicain était en vigueur, les solutions sont nombreuses. En utilisant un document papier, son logiciel de généalogie ou un des nombreux convertisseurs comme celui-ci, il est facile de les retranscrire au format actuel.

Mais, quand on fait des recherches sur la période avant la Révolution, on peut aussi trouver parfois dans les registres paroissiaux des actes qui ne soient pas sous la forme du calendrier grégorien, mais qui se référent au calendrier liturgique. Ainsi pour tel baptême, le prêtre donnera comme date le saint du jour (Saint Jean, Saint Michel…) ou une fête religieuse. S’il s’agit d’une fête religieuse dont la date est fixe (l’Assomption, la Toussaint…) c’est facile puisque ce sont les mêmes dates qu’aujourd’hui. Mais si c’est une fête religieuse dont la date est mobile (les Cendres, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte…), c’est un peu plus compliqué. Heureusement, il existe un site qui propose un convertisseur des fêtes religieuses mobiles. C’est bien pratique !

Donc, si un jour, au hasard des registres paroissiaux vous tombez sur des actes comme ceux ci-dessous, pas d’affolement !

rogations
AD79 – BMS Boësse (1618-1627), vue 87
vendredi saint
AD79 – BMS Lageon (1722-1797), vue 91

Grâce à ce lien, vous trouverez facilement que le 3ème jour des Rogations* tombait le mercredi 20 mai en 1626 et que le Vendredi Saint tombait le (vendredi) 12 avril en 1743.

*Les Rogations sont les cérémonies des 3 jours qui précèdent le jeudi de l’Ascension.

Une maison chargée d’histoire

tonneauUn petit mot pour vous inviter à lire le document du mois d’octobre (je suis en retard) des Archives départementales des Deux-Sèvres, réalisé en association avec un lecteur, M. Menzago. Nous voyons quelles recherches et quelles trouvailles peuvent être faites autour d’une maison. L’habitation mise en valeur se situe à Saint-Maixent-l’École et nous en découvrons les propriétaires au XVIIe et début du XVIIIe siècles. Nous apprenons aussi l’existence autrefois de vignes dans la région, et les aménagements de la maison liés à cette activité.

Un bel exemple de recherches sur une maison, à mener en salle aux Archives départementales !