Les pierres tombales de l’église d’Usseau (1)

Plusieurs pierres tombales sont encore visibles dans l’église Saint-Pierre à Usseau.

Christian Simon dans son livre « Usseau dans l’histoire » [1] précise :

« Se faire inhumer dans l’église de sa paroisse était jadis très apprécié. Tous les défunts qui jouissaient de ce privilège avaient un certain niveau social car une inhumation dans l’église coûtait plus cher que dans le cimetière. Ce rite posait des problèmes pour la bonne tenue de l’édifice religieux et l’hygiène publique. Toutes les tentatives pour les interdire n’aboutiront qu’à la veille de la révolution. Il semble que la dernière en date soit celle en 1747, d’Alexandre Prevost, seigneur d’Olbreuse ».

La plaque murale de marbre noire est bien visible dans la deuxième travée du choeur à gauche. Son épitaphe est ainsi libellée :

Plaque murale Alexandre PREVOST

CY GIST LE CORPS DE FEU

MESSIRE ALEXANDRE PREVOST

EN SON VIVANT CHEVALLIER

DE L’ORDRE MILITAIRE DE SAINT LOUIS

CAPITAINE DE DRAGONS D’ORLEANS

SEIGNEUR D’OLBREUZE GAGEMON

ET AUTRES PLACES,

DECEDE EN SON CHATEAU D’OLBREUZE

LE CINQ SEPTEMBRE 1747,

AAGE DE 65 ANS.

PRIEZ POUR SON AME.

Cette pierre tombale a fait l’objet d’un dessin n° 771 par Arthur Bouneault, responsable du musée lapidaire de Niort, référencé dans le Livre Mémoires Société Historique des Deux-Sèvres du 01 janvier 1914 :

« 1960. Eglise, plate-tombe avec épitaphe d’Alexandre Prévost et blason gravé, XVIIIe s.. [771] Catalogue du musée lapidaire de Niort, p. 115, n° 239. »

Dessins numérisés par la Médiathèque de Niort

L’acte de décès de Messire Alexandre Prevost dans le registre d’Usseau [2] :

Le sixième de septembre 1747 a été enterré le corps de Messire Alexandre Prevost chevalier de l’ordre militaire de St-Louis ancien capitaine de dragons seigneur d’Olbreuse et de Gagemon décédé le jour précédent époux de Dame Marguerite de Nossay ont assisté à son enterrement Messire Charles Martin chevalier de Marquelaine son neveu et Messire Pierre Gédéon d’Auzy chevalier seigneur de Saugé beau-frère de la dite Dame de Nossay soussignés avec nous. Feu messire de Gagemon a été enterré dans cette église et etait agé de environ soixante cinq ans.

Alexandre Prevost, sieur de Gagemon avait reçu la seigneurerie d’Olbreuse par un arrêt du 10 septembre 1729 [3] :

M. Louis Armand Prevost , Marquis de l’Etoriere, Mestre de Camp d’Infanterie, Chevalier de l’Ordre Royal & Militaire de S. Louis, a été fondé d’une procuration speciale de M. Alexandre Prevost, Seigneur de Gagemon ; en vertu de laquelle , & conjointement avec M. Jean Reck, Envoyé du Roi d’Angleterre, Electeur d’Hannover à la Diette de l’Empire, à Ratisbonne, étant alors à Paris, & avec M. Jean le Chambrier, Ministre du Roi de Prusse au près du Roi tous deux chargés des ordres précis de leurs Maîtres, a obtenu la permission d’accepter en faveur de M. Prevost, Seigneur de Gagemon, son issu de germain , les dons de la Terre & Seigneurie d’Ollebreuse, lesquels dons lui ont été faits, à titre de cousin, tant par le Roi d’Angleterre que par la Reine de Prusse, comme héritiers de feuë Madame Eleonore, Duchesse de Brunsvik-Lunebourg, leur ayeule maternelle, et dont il a l’honneur d’être parent très-proche ; les Lettres Patentes sur Arrêt du Conseil, & scellées du grand Sceau, en ont été expediées le 6. Octobre 1729. & enregistrées au Parlement le 14. Decembre de la même année. AR.

Alexandre Prevost et son épouse Marguerite de Nossay ont eu un fils Alexandre Armand Prevost qui s’est marié le 12 novembre 1765 en l’église d’Usseau avec Charlotte Brigide : je suis tombée par hasard sur leur acte de mariage dans le registre d’Usseau [4] et j’ai eu la surprise de lire au milieu de l’acte :

A comparu lors de la célébration du mariage un jeune enfant âgé de huit ans appelé Jacques que le sieur Armand Alexandre Prevost et Demoiselle Charlotte Brigide ont placés au milieu d’eux et déclarés le reconnaître pour leur enfant véritable et le vouloir pour leur héritier comme étant leur fils naturel.

A suivre prochainement sur ce blog des articles sur les autres pierres tombales de l’église d’Usseau.

[1] « Usseau dans l’histoire » de Christian Simon, imprimé par les impressions DUMAS, à Niort. Novembre 2014

[2] Archives Départementales des Deux-Sèvres – Registre Usseau Baptêmes, Mariages, Sépultures 1740-1749 Cote E DEPOT 287 / 2 E 321-5 Vue droite page 80/106

[3] Source : Mercure de France (1724) – 1730/03 Edité en 1730 Source: Gallica 

[4] Archives Départementales des Deux-Sèvres – Registre Usseau Baptêmes, Mariages, Sépultures 1760-1769 Cote E DEPOT 287 / 2 E 321-7 vues gauche et droite page 50/79

[5] Livre Mémoires Société Historique des Deux-Sèvres du 01 janvier 1914 : Dessins d’Arthur Bouneault, responsable du musée lapidaire de Niort. Dessins numérisés et transmis par la médiathèque de Niort.

Dédicace à Bressuire

Monique Guérin-Simonnaud a le plaisir de nous informer que, si la situation sanitaire le permet, elle sera en dédicace à Bressuire le samedi 7 novembre prochain, de 9h 30 à 12h, à la librairie Le Fréneau. Elle y présentera son ouvrage Printemps masqué inspiré par la période que nous vivons actuellement.

Monique Guérin-Simonnaud est aussi l’auteure de livres « généalogiques » qui évoquent l’histoire de notre région (Jacquette Blanchard, meunière au Pin 1731-1804 / Le temps me dure, correspondance de guerre 1914-1918 /…) qu’elle se fera le plaisir de dédicacer également ce jour-là.

Sainte-Radegonde

Carte d’identité

Sainte-Radegonde (ou Sainte-Radegonde-de-Pommiers), fusionnée avec Thouars depuis le 1er avril 2019, est la commune des Deux-Sèvres idéale pour réaliser sa fiche à quelques jours de notre ChallengeAZ consacré aux femmes. Elle doit son nom à Radegonde de Poitiers, la sainte emblématique du Poitou. Cette princesse thuringienne née vers 520 est devenue reine des Francs en épousant le fils de Clovis, Clotaire Ier. Elle fuit la cour royale et s’installe à Poitiers pour devenir une simple religieuse. elle y décède le 13 août 587. Elle est la fondatrice de l’abbaye Sainte-Croix. Des légendes ou miracles lui sont associés dont celui-ci qui concerne la commune : Un soir, alors que Radegonde se trouvait sur ses terres près de Thouars, et que les soldats de Clotaire allaient l’arrêter, la reine, recouverte de son manteau bordé d’hermine et parsemé d’étoiles, implora Dieu de la sauver. C’est alors que les pommiers, en fleurs, courbèrent leurs branches pour cacher aux yeux de ses poursuivants la fugitive qui dut passer toute la nuit au milieu du champ de pommiers à la « belle étoile ». Les soldats étaient partis, mais Radegonde avait perdu son manteau. C’est depuis ce jour que les étoiles du manteau remontent à la surface du « champ des étoiles » témoins de ce miracle. Cette légende sert à expliquer la présence sur place d’étonnants petits fossiles en forme d’étoiles.

Sainte-Radegonde par le préfet Dupin vers 1800

Sainte-Radegonde, commune au nord-ouest et à un kilomètre et demi de Thouars. Sa population est de 264 individus. Son territoire baigné à l’est par le Thouet, produit froment, seigle, méteil, vin. Il renferme des prairies naturelles ; les bois de Maillet, du Sablon et du Vivet, formant environ deux hectares. Il y a une carrière de pierre à chaux ; deux moulins à eau ; et on fait le commerce de vin et d’eau-de-vie. Les dépendances de cette commune font partie des villages de Ligron et du bas Mauzé.

Les toponymes relevés par Bélisaire Ledain vers 1900

Le Bas-Mauzé, Cremille, le fief des Cystes, la Fontaine, le Four-à-Chaux, les Hameaux, Ligron, Pommier, Sainte-Radegonde-de-Pommiers, Vrine.

Sainte-Radegonde sur la carte de Cassini

Actes dépouillés par le Cercle généalogique des Deux-Sèvres

-Baptêmes : 1605
-Naissances : 714
-Mariages : 615
-Sépultures : 1157
-Décès : 734

Sources

– Bélisaire Ledain Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres. Éditions UPCP
– Claude Dupin Mémoires sur la statistique du département des Deux-Sèvres. Site Gallica
– Cartes postales : Archives départementales des Deux-Sèvres
Site officiel de la commune

ChallengeAZ 2020 spécial femmes

C’est officiel. Le Cercle généalogique des Deux-Sèvres participe pour la 3e fois au ChallengeAZ initié par Sophie Boudarel. Le principe est inchangé. Publier tout au long du mois de novembre sur un blog 26 articles généalogiques avec chaque jour (sauf le dimanche) un titre dédié à chacune des lettres de l’alphabet, de A jusqu’à Z. Cette année, le ChallengeAZ commencera exceptionnellement un dimanche, le 1er novembre, faute d’un nombre de jours suffisants en 2020 pour ce mois.

Le bulletin d’inscription

Le ChallengeAZ de Généa79 est participatif. Nous sommes 24 à nous avoir partagé les articles, des adhérents habitant les Deux-Sèvres et d’autres éloignés du département de leurs ancêtres. Certains sont habitués à écrire sur des blogs personnels ou dans notre revue mais il y a aussi des débutants dans l’exercice. Bienvenue à eux !

Je vous laisse la surprise des billets très variés que vous pourrez lire tout au long du prochain mois. Une dernière précision : nous nous sommes donné un thème. Après avoir évoqué la Gâtine en 2018, notre département en 2019, nous avons choisi d’écrire sur une femme ou des femmes rencontrée(s) dans nos généalogies. C’est un challenge dans le challenge puisque les sources concernant les femmes sont malheureusement plus rares que pour les hommes. à bientôt sur le blog pour découvrir certaines de nos aïeules !

Concours de coiffes. Carte postale ancienne