Les lectures de plusieurs éphémérides de blogs auxquels je suis abonnée m’ont donné l’idée d’écrire cet article sur le 6 janvier 1709, début du Grand hiver 1709. Raymond a déjà écrit en 2019 un article sur ce sujet sur son blog « l’arbre de nos ancêtres », mais l’article étant quasiment terminé quand je l’ai appris, j’ai décidé de le publier quand même.
L’hiver de 1709, appelé « Grand Hyver de 1709 », fut un épisode de froid intense en Europe, qui marqua durablement les esprits car il provoqua une crise de subsistance qui entraîna une famine. Cet épisode commença brutalement le jour de l’Epiphanie 1709,fête des Rois, par une soudaine vague de froid qui frappa l’Europe entière :
-En 24 heures cette vague de froid s’étendit sur toute la France : on releva ainsi -25°C à Paris, -17°C à Montpellier ou encore -20,5°C à Bordeaux ! La Seine gela progressivement et on raconte que la mer elle-même commençait à geler sur plusieurs kilomètres de largeur.
-Puis à toute l’Europe : On pouvait aller à pied du Danemark en Suède. Le Zuyderzee fut totalement gelé et même, ce qui ne s’était produit qu’en 1234, tous les canaux et la lagune de Venise furent pris par les glaces.
Venise – Le lagon gelé en 1709, par Gabriele Bella
En France, cet hiver fut particulièrement cruel. À Paris, les températures furent très basses (Paris n’en connaîtrait de plus basses que bien plus tard notamment en décembre 1879). Les régions du Sud et de l’Ouest de la France furent sévèrement touchées avec la destruction quasi complète des oliveraies et de très gros dégâts dans les vergers. De plus, l’événement prit la forme de vagues de froid successives entrecoupées de redoux significatifs. Ainsi, en février, un redoux de deux semaines fut suivi d’un froid assez vif qui détruisit les blés et provoqua une crise de subsistance.
Le froid n’épargnait personne, et que ce fut à Versailles ou dans la plus petite chaumière de la France profonde, tout le monde grelottait. Entre 600 000 et 800 000 personnes moururent en France à la suite de ces intempéries, que ce soit du froid, de la famine ou des épidémies particulièrement meurtrières sur une population sous-alimentée. La mortalité fut aggravée par la situation économique précaire engendrée par la Guerre de succession d’Espagne.
En cherchant les articles publiés sur Azay-sur-Thouet dans nos anciennes revues (revues qui sont désormais mises à disposition de nos adhérents sur notre site internet), je suis tombée sur une curiosité du registre de cette paroisse en 1608, publiée dans la revue n°32 de mars 2000 page 11 :
En 1608, le curé d’Azay-sur-Thouet n’indique que la date de sépulture et les nom et prenom des personnes enterrées. Pourtant le 8 février, il signale l’âge remarquable d’un défunt.
Memoyre de ceux quy ont este enteres durant ceste presente annee
Vendredi 9 septembre, nous étions plusieurs du Cercle Généalogique des Deux-Sèvres à nous retrouver aux Archives Départementales des Deux-Sèvres :
Danièle, Jacqueline, Marie-Josée et moi pour dépouiller des registres de notaires,
Et Sylviane pour faire des recherches pour nos adhérents.
Sylviane est tombée sur un acte de naissance original dans le registre d’état civil de Beaulieu-sous-Parthenay de 1913-1922 : la naissance d’un enfant prénommé « Louis Treize » le 5 mars 1913!
Le registre des naissances 1913-1922 n’est pas encore en ligne, il est seulement consultable sur les ordinateurs des AD. C’est la raison pour laquelle la photo de l’acte n’est pas reprise dans cet article en respect des règles fixées par les AD 79.
Et sylviane a peut-être trouvé la raison d’un tel prénom :
La canicule est de retour ces jours-ci en Deux-Sèvres : cela m’a donné l’idée de rechercher dans notre inventaire des curiosités des registres des Deux-Sèvres si un curé avait consigné par le passé ce type d’événements dans les registres paroissiaux.
Et j’ai trouvé effectivement la trace d’un « épisode caniculaire meurtrier » consigné par le curé en marge du registre paroissial de Saint-Martin-de-Mâcon en juillet 1707 :
« Il fit une chaleur si excessive … jours que plusieurs personnes moururent dans les champs ».
J’ai visité l’église de Saint-Vincent-La-Châtre par une belle journée de juin avec pour objectifs de recueillir des informations pour l’article paru en avril dernier sur la bénédiction de la cloche de cette église.
La nef a une allure trapue, sans sa voûte, perdue sans doute aux guerres de Religion. Blanchie à deux couches de lait de chaux (1853), verres blancs aux fenêtres. Deux colonnes romanes signent l’espace avec leurs chapiteaux historiés : chien chassant un cerf, au nord, chien poursuivi par un animal fabuleux, de même facture qu’au portail, au sud. Le chœur consiste en une grande travée à voûte gothique surbaissée.
J’avais lu dans une notice sur cette église qu’on pouvait voir au sol dans le chœur ainsi que dans la nef des pierres tombales. La revue Poitevine et Saintongeaise dans son numéro de 1892 donne une description détaillée de ces pierres tombales :
Un record qui sera difficile à battre (et heureusement) pour le XVIIIe siècle : la naissance de quadruplés. Le 26 mai 1765, à Clavé, Marie HUBERT, épouse du maréchal Jean ENARD, a donné naissance à 4 enfants prénommés Renée, Marie, Jacques et Louise.
l’an mil sept cent soixante cinq et le vingt six may ont été baptisés quatre enfants nés de légitime mariage de jean enard et de marie hubert la première a été nommée renée et a eu pour parrein et mareine joseph oreguy (?) et renée dupeux la seconde marie a eu pour parrein et mareine françois hubert et marie athelet (?) le troisième a été nommé jacques et a eu pour parrein et mareine jacques chauvineau et louise grimaud, la quatrième a été nommée louise et a eu pour parrein et mareine françois bordage et louise éculeur (?) qui ont déclaré ne scavoir signer sauf les soussignés
Ils étaient suffisamment viables pour pouvoir être baptisés tous les quatre. Je doute toutefois qu’ils aient survécu même si les registres ne mentionnent pas leur décès.
Quelques années plus tard, en 1773, les Affiches du Poitou nous apprennent que la pauvre mère devait être particulièrement féconde puisque elle aurait également accouché de jumeaux par 2 fois, avant et après les quadruplés.
J’ai voulu vérifier dans les registres paroissiaux. Le couple Jean ENARD et Marie HUBERT qui s’était uni le 2 juillet 1754 à Clavé a eu au moins 13 enfants. Les registres de la paroisse de Clavé ne mentionnent pas la naissances de jumeaux avant les quadruplés mais ils confirment bien la naissance de jumelles, Marie-Madeleine et Françoise, le 8 septembre 1766. La maman accoucha encore de jumelles, Madeleine et Radegonde, le 22 mars 1770. Elles sont peut-être, avec une erreur de datation, celles évoquées par les Affiches du Poitou.
Marie HUBERT, la prolifique maman qui avait résisté à ces grossesses multiples, meurt à 48 ans le 15 août 1780 à Clavé 11 années avant son mari, Jean ENARD, qui décède le 18 novembre 1791 à l’âge estimé de 67 ans.
Si de votre côté vous trouvez mention de naissances très multiples dans les Deux-Sèvres, ne manquez pas de nous le signaler en commentaire.
L’église de Saint-Vincent-La-Châtre est déjà citée dans la liste des églises données à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély par Guillaume 1er, évêque de Poitiers : Sancti Vincentii Charianensis ecclesiam.
Au XIVe siècle Saint-Vincent-la-Châtre (de castrum = lieu fortifié) dépendait de l’abbaye de Saint-Séverin-sur-Boutonne qui faisait alors partie du diocèse de Poitiers. Le curé-prieur, sous la règle de Saint Augustin, gardera ce titre jusqu’à la Révolution, où l’église, très pauvre, n’a pas été vendue. Profondément remaniée depuis le XIIe siècle, l’église se présente pourtant unifiée par un large toit de tuiles courbes. Celui-ci recouvre à la fois : les restes de la nef romane, le chœur à chevet plat et la chapelle latérale gothiques, l’espace du puits de l’ancien presbytère, et il forme balet pour le portail d’entrée, au nord.
De puissants contreforts, trapus, sont aussi intégrés à ces aménagements, sans trop paraître, sauf du côté sud. Peut-être devaient-ils épauler un clocher plus important, mais dès 1653, le curé-prieur fait bâtir à ses frais un petit campanile et le dote d’une cloche.
Après bien des avatars, c’est encore la solution actuelle d’un « ignoble pigeonnier à jour qui s’ébranle au moindre coup de vent » écrit le desservant en 1853. Mais vient là encore une nouvelle cloche, «Marie-Louise » fondue en 1866 par Bollée, au Mans.
J’ai visité l’église de Saint-Romans-lès-Melle avec Jacqueline par une belle journée de mars : elle est nichée dans un vallon, entourée de verdure. L’édifice, sans doute pour s’adapter au terrain, n’est pas orienté comme la plupart des églises médiévales : son chevet, où se trouvait jadis le cimetière, est au sud.
La porte a trois voussures et des colonnettes dont les chapiteaux s’ornent de feuillages et de gros masques dont l’un engloutit sa colonne, thème fréquent en Poitou et Saintonge : les engoulants, gueules dévorant le fût de la colonne (comme à Périgné).
On pénètre dans l’église en descendant quelques marches : une nef unique charpentée, une travée droite de chœur et une abside voûtée en cul-de-four.
Deux dalles funéraires ont été encastrées dans le mur sud de la nef lors de la réfection du dallage en 1846. Dans les deux épitaphes, le mot « baronnie » a été bûché, probablement à l’époque de la révolution.
La première est celle de Me François ALLAIN, fermier général de la Baronnie de Saint-Romans :
CY GIST LE CORPS DE
Me FRANCOIS ALLAIN
FERMIER GENERAL DE LA
BARONNIE DE ST
ROMANS AAGE DE
42 ANS DECEDE LE 21
DECEMBRE 1734
PRIES DIEU POUR SON AME
J’ai trouvé son acte de décès :
AD 79 – BMS 1700-1792 E DEPOT 109 / 2 E 285-2 – Vue 211/513
Selon les « Mémoires – Société historique et scientifique des Deux-Sèvres » de 1909 [1], François Louis ALLAIN, sieur Dumont ou du Mont, fermier général de la baronnie de Saint-Romans, fils de Louis Allain, maitre chirurgien et de Jeanne Texereau, du bourg de Fressines, épousait en 1730 Suzanne Pallardy, fille de François Pallardy, fermier général du château de Saint-Georges-de-Longue-Pierre et de Marguerite Gallard.
Du mariage de François-Louis Allain et de Suzanne Pallardy sont issus :
1° François-Louis, en 1755 lieutenant particulier civil au siège royal de Niort. En 1757, Président des traites foraines et domaniales de la Ville de Niort, Conseiller de Ville, 1765-1782.
Le 27 mars 1765 il épousait demoiselle Barré Élizabeth, fille de Alexis Barré procureur-échevin de la Ville de Niort.
2° Marie-Anne-Marguerite, épouse Monnet, Sieur de Lorbeau, seigneur du château de Bougouin de la Renaudière, la Tour-Chabot de Saint- Maixent.
Il mourait en 1734 et le 16 mars 1735 il était fait un inventaire de tous les biens meubles appartenant à la communauté. Nous avons extrait de cet inventaire quelques renseignements qui nous ont parus intéressants en ce qu’ils témoignent de la situation de fortune d’un fermier général, de sa situation sociale, de la façon dont il était logé, habillé, en quoi consistaient ses fonctions et aussi quelle était l’importance des fermages de la Terre-baronnie de Saint-Romans appartenant au comte de Choizeul.
Suzanne Pallardy est, elle, décédée en 1775 et a été inhumée le 30 octobre 1755 en l’église de Mougon.
Je vous parlerai plus longuement de François Louis ALLAIN dans un prochain article sur les fermiers généraux.
La deuxième dalle funéraire est celle de Daniel François CHABOT de BOISRENOU, lui aussi fermier général de la Baronnie de Saint-Romans :
CY GIST LE CORPS DE
DANIEL FRANCOIS CHABO
FERMIER GENERAL DE LA
BARONNIE DE S ROMANS
AAGE DE 45 ANS
DECEDE LE 9 JANVIER 1752
PRIES DIEU POUR SON AME
J’ai trouvé son acte de décès :
AD 79 – BMS 1670-1791 E DEPOT 109 / 2 E 285-1 – Vue 049/123
J’ai trouvé quelques informations sur les CHABOT de la branche de BOISRENOUX dans le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, Tome 2/ Beauchet-Filleau via Gallica [2] :
§ II. — BRANCHE DE BOISRENOUX.
8. — Chabot (Abraham), sr de Boisrenoux (Ste- Blandine, D.-S.), second fils de Jacques, sr de Moulin-Neuf, et de Jeanne Rivet (7e deg., § Ier), fut fermier général des abbayes de Celles et des Châtelliers, et mourut en 1750. Il avait épousé, le 15 janv. 1702, sa cousine, Catherine PEROT DE BEL-ISLE, fille de Daniel et de Marie Chabot (6° deg., §Ier), dont il eut:
1° MARIE, née en 1704, décédée le 1er sept. 1778 à Salles, s’était mariée d’abord, le 14 juin 1723 (Boissard, not. à St-Maixent), à Pierre Bonneau, sr de la Touche, puis le 7 juin 1738, à Etienne Nivennedes Châtelliers;
2° MARIE-FRANÇOISE, mariée, le 18 juin 1731, à François Rouget, sr de la Barbinière, lieutenant-général civil au siège de Niort, décédée le 6 sept. 1775;
3° DANIEL-FRANÇOIS, qui suit.
9. — Chabot (Daniel-François), fermier-général de la Bnie de St-Romans, épousa, le 3 janv. 1736, Marie FILLEAU, fille de Blaise-Félix, fermier général de la Bnie de St-Romans, dont il eut:
1°BLAISE-FÉLIX, né en 1738, mort sans postérité;
2° MARIE, née en 1739, morte en1750;
3° MARIE-ANNE-THÉRÈSE, née en 1740, décédée à Niort, le 6 juil. 1815, mariée, le 14 oct.1767, à André- Michel-Jacob Piet de Boisneuf;
4° ETIENNE-THOMAS; qui suit;
5° PIERRE-HENRI, rapporté au § IV;
6° LOUIS-FRANÇOIS, né en 1746, mort sans postérité;
7°LOUISE-JEANNE, née en1747, mariée, le 15 oct. 1767, à Louis- Charles Cuvillier, sr de Champoyau;
8° FRANÇOISE-HENRIETTE, née en 1749, mariée en 1767 à Jacques-Claude Jard-Panvilliers.
François Daniel CHABOT est un cousin issu de germain de Suzanne PALLARDY, l’épouse de François Louis ALLAIN.
Marie-Françoise CHABOT, sœur de François Daniel, a épousé François ROUGET, lui-même frère de Pierre ROUGET DE BOISGROLLIER dont le corps est inhumé dans l’église de Saint-Gelais (cf. Article les pierres tombales de l’église de Saint-Gelais).
Revenons à l’église : Au XVIIIe siècle, une chapelle seigneuriale a été construite à gauche de la travée du chœur, en hommage à la famille DE CHAMPAGNE, propriétaire du logis de Saint-Romans à cette époque. On y pénètre par une grande arcade coupant une baie romane. Le chapelain était choisi par les barons de Saint-Romans. Les armoiries de Madeleine Françoise de CHAMPAGNE DE LA SUZE, furent gravées dans la chapelle avec la date 1720 :
Selon le Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume de Nicolas Viton de Saint-Allais [3], Magdeleine Françoise DE CHAMPAGNE a été inhumée dans l’église de Saint-Romans le 17 avril 1731. Je n’ai pas trouvé l’acte de décès. Par contre j’ai trouvé l’acte de décès de son fils François Hubert, comte de Villaines, lieutenant au régiment du Roi, décédé à l’âge de 19 ans et qui a été inhumé dans l’église de Saint-Romans le 16 novembre 1721.
Comme vu précédemment, Saint-Romans-Lès-Melle était le siège d’une baronnie. On peut voir, aux contreforts de la façade de l’église, des écussons aux armes de Jan de POIX, seigneur de Saint-Romans et de sa fille Jane.
Blason Jan DE POIX
Blason Jane DE POIX
J’ai trouvé quelques notes sur la généalogie de la maison DE POIX dans le Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine [4] :
Deux arrêts de la Chambre de Reformation de la Noblesse des 27 janvier et 10 mars 1671 ont maintenu la famille DE POIX dans la double qualité d’écuyer et de chevalier : ils lui ont reconnu le droit de porter pour armes : d’or à deux vols de gueules et de gueules à la bande d’argent accostée de six croix recroisettés d’or, 3 et 3.
Comme nous l’avons déjà dit, les demandeurs ont du y renoncer, fautes de pièces justificatives, à faire consacrer officiellement leurs prétentions de se rattacher directement à la grande famille de Picardie; ils se sont contentés de l’énoncer dans leur induction et d’y relater complaisamment des traditions qui leur étaient chères, sauf à faire partir de Mathurin seulement le cours de leurs degrés de filiation incontestablement prouvés.
I- Mathurin de POIX, seigneur de Saint-Romand (1), de Melle, de Parigné (Perigné) , vivait au XIVe siècle et habitait la province du Poitou, il est mort avant 1505. Il épousa Louise LE FRANC ou DES FRANCS, dont il eut deux fils : 1° Émery 2° Élie.
(1) La Seigneurerie de Saint-Romand ou plus exactement Saint-Romans, était située dans la paroisse de Saint-Romans-les-Melle, à peu de distance de Melle, (aujourd’hui chef-lieu d’arrondissement des Deux-Sèvres). D’après un document des Archives de la Vienne, elle appartenait en 1405 à Aimeri Richin à cause d’Hilaire Thibaude sa femme. Nous ignorons comment elle est passée aux mains de la Maison DE POIX. Après Mathurin, la Seigneurerie paraît avoir appartenu à son fils puiné Élie, indiqué comme seigneur de saint-Romans dans deux aveux du 8 juin 1590 et du 20 juin 1498.
André de POIX, son neveu, a porté, il est vrai, le même titre, jusqu’en 1509. Mais tout indique qu’il n’avait plus depuis longtemps les droits utiles de seigneurerie, car les aveux conservés aux archives de Poitiers sont dès 1490 au nom d’Hélie DE POIX, et dès 1509 au nom de son fils Jean.
La terre de Saint-Romans est restée en la possession du représentant de la branche poitevine de cette maison. Jeanne de Poix, dernière du nom de cette branche, l’apporta à son second mari, Guillaume Fouquet de la Varenne, entre les mains duquel elle fut érigée en baronnie par lettres royales de 1607. Elle passa, au siècle suivant de Guillaume Fouquet, marquis de la Varenne, dernier de ce nom, aux enfants et petits-enfants de Catherine Fouquet sa sœur, mariée en 1644 à Hubert de Champagne. Le 4 décembre 1716, Brandelis de Champagne, marquis de Vilaines, fit aveu de la baronnie de Saint-Romans, tant en son neveu qu’au nom des autres neveux de Guillaume Fouquet.
J’ai ainsi pu reconstituer la généalogie des familles DEPOIX et DE CHAMPAGNE :
Saint-Romans-Lès-Melle était une halte sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle (la voie de Tours) : on peut voir une croix avec trois coquilles sur le linteau de la porte de la tour d’escalier extérieure, octogonale, menant au clocher, sur le côté latéral ouest.
En sortant de l’église, allez voir le cimetière ancien accroché au coteau, à l’ouest du monument. Pendant longtemps un autre cimetière se trouvait au chevet et sur le côté est de l’église. Le « petit cimetière » et le « cimetière du haut » coexisteront durant plusieurs années.
Vous pouvez également admirer de loin le logis de Saint-Romans, propriété privée aujourd’hui, en empruntant les chemins de randonnée autour et dans le village. C’est certainement dans cette demeure qu’ont vécu les familles DE POIX, ALLAIN et DE CHAMPAGNE évoquées dans cet article.
On peut voir quelques photos de ce logis dans le livre «Châteaux, Manoirs et Logis des Deux-Sèvres» [5] qui en fait également une description: « Il siège au cœur d’un magnifique site paysager entretenu avec goût. Le corps de logis traversé par un ruisseau qui court dans le parc forme un long rectangle auquel sont adossés perpendiculairement les communs. La façade est ornée d’une tour crénelée en demi-cercle. Le logis de St-Romans contient une belle cheminée du XVème siècle ainsi que les armoiries des De Poix soutenues par deux animaux au-dessus d’une porte des communs. »
On peut situer Saint-Roman-lès-Melle sur la carte de CassiniFeuille 101 La Rochelle : le sud-ouest (Niort, Mauzé, Brioux…) [6]:
Sources:
[1] Mémoires – Société historique et scientifique des Deux-Sèvres de 1909 Source Gallica.
[2] Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, Tome 2/ Beauchet-Filleau Source Gallica.
[3] Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume de Nicolas Viton de Saint-Allais Source Gallica.
[4] Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine – 1881 (T15). Auteur : Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine Edité en 1881 Source Gallica.
[5] Livre «Châteaux, Manoirs et Logis des Deux-Sèvres», éditions A.P.P. 1991, réalisé par l’association Promotion Patrimoine
Pêchant des actes généalogique d’une famille de cousins éloignés vers Mazerolles dans la Vienne et je suis tombé sur une curiosité, jugez plutôt.
En 1912 à Mazerolles naît un enfant nommé Portail BAUDET, fils de Bienvenu et de Juliette LASNIER. Ne trouvant aucune trace de Bienvenu BAUDET, je me suis intéressé à Juliette LASNIER sur l’acte m’est renseigné qu’elle est native d’Exireuil et âgée tenez vous bien de 10 ans. Je me dis que c’est une erreur, que ce doit être dix-sept, dix-huit.
Sauf que dans le registre d’Exireuil en 1902, je trouve bien l’acte de naissance de Juliette LASNIER mais sur l’acte n’est mentionné que le père ! Martin LASNIER dit La Fleur, lui aussi âgé de 10 ans natif de la Roche Piché de Ste Eanne.
Je remonte le registre de Sainte Eanne en 1892, effectivement Martin LASNIER dit La Fleur fils de Martin LASNIER dit La Fleur et de Anne BOURAILLOUSE. Son père âgé de 11 ans et sa mère de 8!
M’en voilà confus. Je me demande bien ce que j’ai pris dans mes filets…
Je pense que vous l’aurez compris, cette histoire généalogique incroyable n’est pas humaine, ni aquatique mais asine. En effet, aux Archives départementales des Deux-Sèvres, sont conservés des livrets généalogiques dits « Stud-books » permettant quand c’est complet de retracer le lignage depuis 1884 des races équines et asines et notamment nos célébrissimes baudets du Poitou.
Ces ouvrages recensent les animaux vivants ou décédés sur une période donnée et éventuellement leur sort s’ils partaient à l’étranger. Il y a deux parties par classe animale, la partie des chevaux et ânes retraités de la reproduction et les animaux actifs.
Bien sûr au fil des ans, aujourd’hui le stud-book est informatisé et disponible aux éleveurs au même titre que les accréditations LOF etc pour les chiens par exemple.
Nous retrouvons ici notre fameux Portail BAUDET fils de Juliette II par Bienvenue VIII, ce numéro le 732, est attribué la durée de vie de l’animal et n’est plus attribué après puisque dans certains livrets il est écrit par exemple de 340 par 234.Nous retrouvons ici la mère de Portail, Juliette II dont l’ascendance est limitée au seul nom du mâle.Le père de Juliette II, La Fleur XI fils de Bouraillouse (et non pas Bourailloux puisque ce dernier est un mâle) et de La Fleur)Et comme j’ai eu beaucoup de chance, il se trouve que La Fleur I fut le premier baudet du Poitou recensé au stud book dans la première édition de 1884.Bouraillouse, mère de La Fleur XI.
Bonne journée à tous, et attention aux poissons, et aux ânes.
Un texte de Michel Grimault, préambule par Monique Bureau
Préambule
J’ai visité l’église de Chauray après une randonnée par une belle journée ensoleillée mais froide, début janvier. Construite autrefois pour une petite paroisse rurale, l’église se dresse au milieu de l’ancien bourg, juste à côté de la mairie et de l’ancien temple dans un univers verdoyant. Les décorations de Noël sont encore en place.
On pénètre dans l’église par un magnifique portail roman, en descendant une marche.
La crèche de Noël est encore en place :
Lors des travaux de restauration de l’église en 1991, Michel Grimault avait pris des photos des pierres tombales, objets du présent article. Mais lors de cette première visite de l’église, je n’ai pas vu de traces des pierres tombales décrites par Michel ; aussi vendredi dernier, j’ai visité à nouveau l’église de Chauray accompagnée de Michel qui avait relevé la trace d’une des pierres tombales lors d’un récent enterrement auquel il avait assisté.Après quelques investigations, nous avons découvert la trace de trois autres pierres tombales ainsi que la présence d’un dessin. Rendez-vous en fin d’article pour en savoir plus.