P comme Pugny

Un texte de Jean-Philippe Poignant, association « Les amis du château de Pugny »

La photographie qui illustre cet article a été prise en 1938. On y voit une scène de la vie rurale d’avant-guerre à Pugny, petite commune qui compte alors 320 habitants, dans le canton de Moncoutant, à 15 kilomètres au sud de Bressuire.

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Sacristain, un métier dangereux

Découvrez comme moi, ou redécouvrez ces curiosités des registres paroissiaux publiées dans les revues Genea79 accessibles aux adhérents du Cercle Généalogique des Deux-Sèvres sur le site internet Généa79 à la rubrique « Revue et bibliothèque » et en particulier la revue Genea79 n°30 :

Granzay, 1666, accident du travail

AD 79 Registre Granzay-Gript BMS 1635-1709 E DEPOT 101 / 2 E 133-1 vue 043/077
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Alexis BELOUARD, curé de Moncoutant

Un texte de la revue Genea79 n°38 septembre 2001

Découvrez comme moi, ou redécouvrez ces curiosités des registres paroissiaux de Moncoutant publiées dans la revue Genea79 n°38 accessible aux adhérents du Cercle Généalogique des Deux-Sèvres sur le site internet Généa79 à la rubrique « Revue et bibliothèque » :

« … le petit bâtard est mort par la grâce de Dieu … »

« … Le petit bâtard est mort pour le salut de son âme … »

« … Jacques Tallebot et Jeanne Pouigneau, tous deux endiablés hugnots [huguenots] adoués* et infâmes … »

Quant à Marie Gallé du Breuil-Bernard, qui vient de faire baptiser son fils né de père inconnu, elle est « putain ».

C’est un curé qui parle … celui de Moncoutant, scrupuleusement imité par le vicaire prêtre Bourdaizeau, au vocabulaire tout aussi imagé, et dont la tolérance et la bienveillance ne semblent pas être les vertus premières, comme en témoignent les actes suivants.

AD 79 – BMS 1700-1711 E DEPOT 159 / 2 E 175-4 vue 013/171

Louise fille naturelle et bâtarde de Charles Grimaud et de Marie ? adoués misérables hugnots, a esté baptisée par nous Curé soubsigné le treizième de juin 1700 a eu pour parain Jacques Bounin et pour marene Louyse Bounin ont déclarés ne scavoir signer

Alexis Belouard Curé de Moncoutant

Mention marginale : Louise Grimault batarde

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Un sacristain-maître-d‘école en 1764 à Saint-Léger de Montbrun, un sacristain élu en 1750 à Pers

En faisant des recherches sur les pierres tombales de l’église de Saint-Léger de-Montbrun, je suis tombée sur un article de la Revue de l’Aunis – 1868 (6) via Gallica « UN MAîTRE D’ÉCOLE POITEVIN EN 1764 ».

Maître d’école au XVII ème siècle

L’école existait à cette date. En effet la Révocation de l’Edit de Nantes et ses conséquences ont poussé le pouvoir royal, en lutte contre le protestantisme, à intervenir dans le domaine scolaire. Par la déclaration du 13 décembre 1698, le gouvernement de Louis XIV ordonne :

“que l’on établisse autant qu’il sera possible des maîtres et maîtresses dans toutes les paroisses où il n’y en a point, pour instruire tous les enfants et nommément ceux dont les père et mère ont fait profession de la ’Religion prétendue Réformée’ du catéchisme et des prières pour les conduire à la messe comme pour apprendre à lire et même à écrire à ceux qui pourront en avoir besoin …”.

La déclaration fixe l’obligation scolaire à 14 ans et demande que l’on assure aux maîtres 150 livres par an (100 livres pour les maîtresses). L’école reste d’ailleurs sous la tutelle de l’Église, conformément à l’Edit de 1695. Les maîtres et maîtresses d’école des petits Villages seront approuvés par les Curés des Paroisses et les Archevêques et Evêques ou leurs archidiacres dans le cours de leurs visites pourront les interroger sur le catéchisme en cas qu’ils l’enseignent aux enfants du lieu et ordonner qu’on en mette d’autres à leurs places, s’ils ne sont pas satisfaits de leur doctrine ou de leurs mœurs.

L’Ecole n’est pas une institution d’Etat. Le Pouvoir Royal laisse l’initiative aux Paroisses qui recrutent elles-mêmes leur Maître d’Ecole. C’est ce que nous allons voir avec ce document retrouvé par hasard, mais qui est plein d’intérêt. C’est le contrat conclu en 1764 entre une petite communauté paroissiale, le curé Étienne DUJON (dont la pierre tombale est encore visible de nos jours dans l’église de Saint-Léger-de-Montbrun), et Charles François BUNAULT DE MONTBRUN, un descendant à la 4e génération de Léon AUBINEAU X Louise de LA VILLE DE FEROLLES (cf. articles sur les pierres tombales de l’église Sain-Léger-de-Montbrun) pour le recrutement d’un sacristain-maître-d’école à Saint-Léger-de-Montbrun.

Avant de découvrir ce texte, je vous propose la lecture d’un acte de 1750 figurant dans le registre paroissial de Pers (Deux-Sèvres) relatif à l’élection d’un sacristain, acte que j’ai trouvé dans la revue N°20 en parcourant les anciennes revues du Cercle :

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Le 6 janvier 1709, jour de l’Epiphanie, le début du « Grand Hyver de 1709 »

Les lectures de plusieurs éphémérides de blogs auxquels je suis abonnée m’ont donné l’idée d’écrire cet article sur le 6 janvier 1709, début du Grand hiver 1709. Raymond a déjà écrit en 2019 un article sur ce sujet sur son blog « l’arbre de nos ancêtres », mais l’article étant quasiment terminé quand je l’ai appris, j’ai décidé de le publier quand même.

L’hiver de 1709, appelé « Grand Hyver de 1709 », fut un épisode de froid intense en Europe, qui marqua durablement les esprits car il provoqua une crise de subsistance qui entraîna une famine. Cet épisode commença brutalement le jour de l’Epiphanie 1709, fête des Rois, par une soudaine vague de froid qui frappa l’Europe entière :

-En 24 heures cette vague de froid s’étendit sur toute la France : on releva ainsi -25°C à Paris, -17°C à Montpellier ou encore -20,5°C à Bordeaux ! La Seine gela progressivement et on raconte que la mer elle-même commençait à geler sur plusieurs kilomètres de largeur.

-Puis à toute l’Europe : On pouvait aller à pied du Danemark en Suède. Le Zuyderzee fut totalement gelé et même, ce qui ne s’était produit qu’en 1234, tous les canaux et la lagune de Venise furent pris par les glaces.

Venise – Le lagon gelé en 1709, par Gabriele Bella

En France, cet hiver fut particulièrement cruel. À Paris, les températures furent très basses (Paris n’en connaîtrait de plus basses que bien plus tard notamment en décembre 1879). Les régions du Sud et de l’Ouest de la France furent sévèrement touchées avec la destruction quasi complète des oliveraies et de très gros dégâts dans les vergers. De plus, l’événement prit la forme de vagues de froid successives entrecoupées de redoux significatifs. Ainsi, en février, un redoux de deux semaines fut suivi d’un froid assez vif qui détruisit les blés et provoqua une crise de subsistance.

Le froid n’épargnait personne, et que ce fut à Versailles ou dans la plus petite chaumière de la France profonde, tout le monde grelottait. Entre 600 000 et 800 000 personnes moururent en France à la suite de ces intempéries, que ce soit du froid, de la famine ou des épidémies particulièrement meurtrières sur une population sous-alimentée. La mortalité fut aggravée par la situation économique précaire engendrée par la Guerre de succession d’Espagne.

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Record battu à Azay-sur-Thouet

En cherchant les articles publiés sur Azay-sur-Thouet dans nos anciennes revues (revues qui sont désormais mises à disposition de nos adhérents sur notre site internet), je suis tombée sur une curiosité du registre de cette paroisse en 1608, publiée dans la revue n°32 de mars 2000 page 11 :

En 1608, le curé d’Azay-sur-Thouet n’indique que la date de sépulture et les nom et prenom des personnes enterrées. Pourtant le 8 février, il signale l’âge remarquable d’un défunt.

Memoyre de ceux quy ont este enteres durant ceste presente annee

Mil Six Cens huict

Et premyerement

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Louis XIII dans les Deux-Sèvres?

Vendredi 9 septembre, nous étions plusieurs du Cercle Généalogique des Deux-Sèvres à nous retrouver aux Archives Départementales des Deux-Sèvres :

  • Danièle, Jacqueline, Marie-Josée et moi pour dépouiller des registres de notaires,
  • Et Sylviane pour faire des recherches pour nos adhérents.

Sylviane est tombée sur un acte de naissance original dans le registre d’état civil de Beaulieu-sous-Parthenay de 1913-1922 : la naissance d’un enfant prénommé « Louis Treize » le 5 mars 1913!

Le registre des naissances 1913-1922 n’est pas encore en ligne, il est seulement consultable sur les ordinateurs des AD. C’est la raison pour laquelle la photo de l’acte n’est pas reprise dans cet article en respect des règles fixées par les AD 79.

Et sylviane a peut-être trouvé la raison d’un tel prénom : 

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Challenge de l’été : un épisode de canicule meurtrière à Saint-Martin-de-Mâcon en juillet 1707

Un texte de Monique Bureau

La canicule est de retour ces jours-ci en Deux-Sèvres : cela m’a donné l’idée de rechercher dans notre inventaire des curiosités des registres des Deux-Sèvres si un curé avait consigné par le passé ce type d’événements dans les registres paroissiaux.

Et j’ai trouvé effectivement la trace d’un « épisode caniculaire meurtrier » consigné par le curé en marge du registre paroissial  de Saint-Martin-de-Mâcon en juillet 1707 :

« Il fit une chaleur si excessive … jours que plusieurs personnes moururent dans les champs ».

Épisode de canicule meurtrière BMS-1690-1749, vue 79/226
https://archives-deux-sevres-vienne.fr/ark:/58825/vta9ecbd600cf4147a0/daogrp/0/79
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Les pierres tombales de l’église de Saint-Vincent-La-Châtre (1)

J’ai visité l’église de Saint-Vincent-La-Châtre par une belle journée de juin avec pour objectifs de recueillir des informations pour l’article paru en avril dernier sur la bénédiction de la  cloche de cette église.

La nef a une allure trapue, sans sa voûte, perdue sans doute aux guerres de Religion. Blanchie à deux couches de lait de chaux (1853), verres blancs aux fenêtres. Deux colonnes romanes signent l’espace avec leurs chapiteaux historiés : chien chassant un cerf, au nord, chien poursuivi par un animal fabuleux, de même facture qu’au portail, au sud. Le chœur consiste en une grande travée à voûte gothique surbaissée.

J’avais lu dans une notice sur cette église qu’on pouvait voir au sol dans le chœur ainsi que dans la nef des pierres tombales. La revue Poitevine et Saintongeaise dans son numéro de 1892 donne une description détaillée de ces pierres tombales :

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Quadruplés à Clavé

Un record qui sera difficile à battre (et heureusement) pour le XVIIIe siècle : la naissance de quadruplés. Le 26 mai 1765, à Clavé, Marie HUBERT, épouse du maréchal Jean ENARD, a donné naissance à 4 enfants prénommés Renée, Marie, Jacques et Louise.

l’an mil sept cent soixante cinq et le vingt six
may ont été baptisés quatre enfants nés de légitime
mariage de jean enard et de marie hubert
la première a été nommée renée et a eu pour
parrein et mareine joseph oreguy (?) et renée
dupeux la seconde marie a eu pour parrein
et mareine françois hubert et marie athelet (?)
le troisième a été nommé jacques et a eu pour
parrein et mareine jacques chauvineau et
louise grimaud, la quatrième a été nommée
louise et a eu pour parrein et mareine
françois bordage et louise éculeur (?) qui ont
déclaré ne scavoir signer sauf les soussignés

Ils étaient suffisamment viables pour pouvoir être baptisés tous les quatre. Je doute toutefois qu’ils aient survécu même si les registres ne mentionnent pas leur décès.

Quelques années plus tard, en 1773, les Affiches du Poitou nous apprennent que la pauvre mère devait être particulièrement féconde puisque elle aurait également accouché de jumeaux par 2 fois, avant et après les quadruplés.

J’ai voulu vérifier dans les registres paroissiaux. Le couple Jean ENARD et Marie HUBERT qui s’était uni le 2 juillet 1754 à Clavé a eu au moins 13 enfants. Les registres de la paroisse de Clavé ne mentionnent pas la naissances de jumeaux avant les quadruplés mais ils confirment bien la naissance de jumelles, Marie-Madeleine et Françoise, le 8 septembre 1766. La maman accoucha encore de jumelles, Madeleine et Radegonde, le 22 mars 1770. Elles sont peut-être, avec une erreur de datation, celles évoquées par les Affiches du Poitou.

Marie HUBERT, la prolifique maman qui avait résisté à ces grossesses multiples, meurt à 48 ans le 15 août 1780 à Clavé 11 années avant son mari, Jean ENARD, qui décède le 18 novembre 1791 à l’âge estimé de 67 ans.


Si de votre côté vous trouvez mention de naissances très multiples dans les Deux-Sèvres, ne manquez pas de nous le signaler en commentaire.