Z comme les Z’écoliers de Terves

Un article de Raymond DEBORDE

Je ne pouvais imaginer parler de l’enfance en généalogie autrement que par le prisme de l’école primaire qui a occupé une grande partie de ma vie en tant qu’élève puis en tant qu’enseignant. J’ai choisi de parler de l’école et des écoliers de Terves, la commune qui a vu grandir tant de mes ancêtres.

À Terves, autrefois, si on était un garçon, on allait forcément à l’école publique et, si on était une fille, on allait le plus souvent à l’école « libre ». Cela n’a pas empêché certains garçons de devenir curés et certaines filles d’oublier leur catéchisme.

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Y comme EmbrYologie sacrée – Baptême par une sage-femme

Un article de Monique BUREAU

Toujours lors mes recherches sur mes ancêtres de Secondigné-sur-Belle et des paroisses voisines, j’ai trouvé un acte de baptême/décès du 17 juillet 1672, rédigé d’une façon sortant de l’ordinaire par le prêtre P.Feyti, prêtre à la si belle écriture, dont j’ai déjà parlé dans l’article « Anniversaires à ne pas oublier » sur le blog du Cercle Généalogique des Deux-Sèvres :

« Magdeleine Anthier femme de Pierre Gaultier conjoint demeurant au village de Beynay en cette paroisse s’accoucha hier environ les neuf heures avant mijours d’un enfant après avoir demeuré trois ou quatre jours en grand travail et danger de mort et à cause dudit péril le dit enfant a este baptisé à la maison sur l’heure mesme par Marie Mulot Veufve ayant observé les choses les plus nécessaires comme la matière, la forme et l’intention requise au Ministère suivant l’examen qui par nous en a este faict et oüy les réponses de la dite Mulot et bien peu de temps après l’enfant décéda et son corps a este transféré en cette église paroissiale de Secondigné, en laquelle les funérailles ont este faictes & son dit corps inhumé dans le cimetière de cette dite paroisse et en les sépultures de ces prédécesseurs ce dimanche dix septième jour du mois de juillet 1672, environ les sept heures du matin par moy P Feyti prestre »

Registre Secondigné BMS 1649-1710, vue 142/261

https://archives-deux-sevres-vienne.fr/ark:/58825/vta64ed806b8e955ae2/daogrp/0/142

La phrase « ayant observé les choses les plus nécessaires comme la matière, la forme et l’intention requis au Ministère suivant l’examen qui par nous en a este faict et ouy les réponses de la dite Mulot »  m’a interpellée, mes cours de catéchisme remontant à un certain temps!

J’ai donc fait des recherches :

– J’ai commencé par regarder le Rituel du Diocèse de Poitiers : s’il m’a apporté des éclaircissements sur « la forme » et « la matière », je n’ai rien trouvé sur « l’intention ».

– J’ai continué mes recherches et j’ai trouvé un e-book  « Abrégé de l’embryologie sacrée, ou Traité des devoirs des prêtres, des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes envers les Enfans qui sont dans le sein de leur mère » datant de 1766 qui apporte des réponses aux trois points ci-dessus.

Attention, âmes sensibles s’abstenir, le sujet est un peu « morbide ».

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X comme Série X : enfants abandonnés ou nés de père inconnu, famille Desré ou Deray

Un article de Marc BOUCHET

Dans la série X des Archives départementales des Deux-Sèvres, parmi les enfants abandonnés ou nés de père inconnu les patronymes Deray ou Derray (les orthographes varient au gré des déclarations) ont suscité mon intérêt.

Voici quelques cas d’enfants étudiés sans préjugés ni jugement moral, seule la curiosité m’a conduit dans ma recherche.

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W la lettre absente

Un article de Michel GRIMAULT

J’ai reçu en héritage un petit cadre vitré protégeant une broderie aux couleurs fanées, que j’ai accroché dans un coin sombre. Il y figure un alphabet, une suite de nombres de 1 à 11, deux petites vignettes et enfin le nom de la brodeuse et la date : FAIT PAR MARIE MOINET EN 1838. Qui donc était cette Marie Moinet ? C’est bien souvent ainsi que commence l’aventure généalogique. Je savais que cet objet provenait de la famille de ma grand-mère paternelle, Marie Marguerite Bourreau. En remontant l’ascendance par les registres de l’Etat civil, j’ai identifié ma brodeuse comme étant la grand-mère de ma propre grand-mère : Marie Louise Moinet, née le 6 décembre 1828, à Niort. Elle avait donc 9 ans ½ lorsqu’elle réalisa ce modeste ouvrage, très certainement à l’école, où les travaux d’aiguille faisaient partie du programme de l’enseignement dispensé aux filles. Il n’y avait pas d’école primaire communale pour les filles à cette époque à Niort, et neuf institutions ou pensions privées pouvaient en recevoir[1]. Je ne peux donc savoir à quelle école Marie Louise Moinet a réalisé son ouvrage.

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V comme Vive l’école à Verruyes : du temps des rois à celui des premiers Hussards de la République

Un article de Caroline CESBRON

Cette année, le thème choisi pour le #ChallengeAZ collaboratif organisé par #Généa79 est l’enfance. Pendant la mienne, j’ai passé un bon nombre de vacances, dans la maison en face de l’école du hameau de l’Aujardière à Verruyes, en plein pays de gâtine poitevine.  Mais bon sang, c’est bien sûr ! L’école, les écoliers … et Verruyes !
Et pour éviter un trop long texte, l’article s’arrête aux débuts de la IIIe République… À suivre, donc !

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U comme Urbain Destin

Un article de Danièle BIZET-BILLAUDEAU

Un prénom accolé à un patronyme, pour rassembler sous une identité fictive, deux enfants-soldats, dont les destins similairement tragiques, se lisent encore sur les plaques de nos rues niortaises où je les ai croisés à la faveur d’un embouteillage.

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T comme Tabarie Victor : les secrets du tailleur d’habits

Un article de Dany LE DU

Il y a bien longtemps l’ancien moulin dans lequel je vis aujourd’hui fut occupé par un homme et sa famille dont l’histoire suscite l’admiration de ses descendants. Exemple de résilience, Victor Tabarie commença sa vie comme enfant trouvé à Luçon avant d’être recueilli par l’hospice de Fontenay-le-Comte. Il ne fréquenta jamais l’école, ne sut jamais écrire mais, sans doute placé chez un meunier, il en apprit le métier. Devenu adulte, il se maria et eut dix enfants qu’il éleva au moulin de la Lunardière, puis à Borliat dont il devint locataire avant d’en racheter les terres. Peu à peu il agrandit sa propriété et permit à ses enfants de s’installer et de réussir comme agriculteurs dans toute la région.

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S comme des Secrets bien préservés

Une article de Marie-Danièle LENNE, auteure de « Filles mères et Assistance publique en Deux-Sèvres (1904-1944) »

Dans les 400 dossiers de l’Assistance publique dépouillés entre 1904 et 1944[1], nombreux sont les pupilles qui écrivent à l’inspecteur. Qu’ils aient été choyés ou délaissés, voire maltraités par leur famille nourricière, à leur majorité une question existentielle qui pour certains va constituer la trame de leur vie, revient sans cesse « pourquoi ai-je été abandonné, qui est cette mère qui m’a laissé » ? La législation scelle le secret des origines. Cette hérédité de l’enfant inquiète aussi les adoptants ainsi que de futurs beaux-parents.

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R comme Registre de placement

Un article de Raphaël SUPIOT, archiviste de la ville de Parthenay

En amical souvenir de Pierre Arches ()

Parmi les documents conservés aux archives municipales de Parthenay se trouve un registre de placement des enfants trouvés en provenance de l’ancien hôpital-hospice, qui fut longtemps entreposé dans le grenier du pavillon Bertin, rue de la Citadelle.

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Q comme Quentin

Un article de Jean-Jacques GRETEAU

Pauvre Quentin ! Quand il avait fallu choisir dans l’équipe des copains celui qui allait lire en fin d’année de sixième, le poème qu’avec son groupe d’amis ils avaient écrit, il avait bien cru que c’est lui qui aurait l’honneur de la déclamation devant le parterre de professeurs du lycée de Niort. Était également annoncée la présence du proviseur, du censeur des études et peut-être même de Monsieur Guilaudeau l’inspecteur d’académie.

En toute logique, mais Quentin était fâché avec la logique lui préférant un mode de travail – et même de vie – tout entier d’inspiration – il aurait dû faire contre mauvaise fortune bon cœur, se ranger avec ses camarades derrière Robert qui, lui, avait été choisi ; en fait il avait été tiré au sort, pour prononcer devant l’aréopage des personnalités l’inoubliable « Ode à Marie » une suite de douze alexandrins qui allaient, pensaient-ils tous, rester dans les archives, sans doute même dans les annales du lycée.

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