Les pierres tombales de l’église de Vallans

J’ai visité l’église Notre-Dame de Vallans par un beau jour de mars : c’est une église à la longue histoire qui aura bientôt mille ans : de l’église romane du 12e siècle subsiste principalement le carré du transept. L’église a beaucoup souffert des guerres de religion et a été presque entièrement reconstruite au 19e siècle. La travée d’entrée s’ouvre en trois arcades sur la nef.

Charles de BECHILLON, qui acheta la châtellenie de Vallans en 1650, fut inhumé dans le chœur en 1692. Charles François de BECHILLON, son fils, décéda en 1720 et fut placé près de son père et de son frère François Augustin devant l’autel de la Vierge. Mais leurs tombes ne sont plus visibles aujourd’hui.

Dans le bras sud du transept, la partie la plus ancienne, on trouve plusieurs pierres tombales :

  • Celles de Marie GARNIER, femme de René DAITZ, seigneur de Gautret, décédée en 1631 et de Madeleine DAITZ et sa soeur décédées en 1660.
  • D’autres plus difficiles à déchiffrer.

Une première pierre tombale, celle de Marie GARNIER, femme de René DAITZ :

Certains attribuent cette pierre tombale, non pas à Marie GARNIER, mais à son époux René D’AITZ. Cette épitaphe étant gravée à la fois en horizontal et vertical, cela a pu amener certains à cette conclusion. Je laisse le soin aux lecteurs de cet article de faire leur propre lecture de cette épitaphe et éventuellement de mettre leur avis en commentaire.

Selon le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou T. 1 / Beauchet-Filleau [1], René d’AITZ, écuyer, seigneur de Gautret, Mornay, fut curateur, en 1630, de Charles DE BECHILLON, fils de Samuel et de Renée d’ELBENE. En 1612, il fut chargé par le capitaine du château de Niort de porter des dépêches à Paris. Il fut lieutenant-colonel au régiment de Poitou, et assista aux sièges de la Rochelle et de Turin.

Marié, le 12 fév. 1613, à Marie GARNIER [Baptisée le 29 août 1593 à Chef-Boutonne (Protestants)]  fille de Jacques, Ec., sgr de la Voute, et de Marthe GASCHET, il en eut :

1° ANTOINE, écuyer, seigneur du Pont, major régiment de la Couronne, tué au siège d’Etampes;

2° GABRIEL seigneur de Gautret, Château-d’Aitz, né le 3 janv. 1621, eut pour parrain Gabriel DE VILLEDON, écuyer, seigneur de Boisroger. Il fut officier au régiment de Poitou, et fut maintenu noble, en 1667 à Saint-Jean-d’Angély. Le 20 oct. 1654, il vendit ses dîmes de Loizé, près Chef-Boutonne, à César-Charles sieur de Bonnemaison. (Pèlerin, not.) Marié, en 1642, à Renée LE TOURNEUR, fille du seigneur de Burbure, il en eut BLAISE;

3° RENEE qui épousa Abraham GIRARD, écuyer, seigneur du Pinier;

4° FLORENCE, née le 8 janv.1623;

5°FRANÇOIS, écuyer, seigneur de Mornay, capitaine au régiment de Saintonge, marié à Jeanne COYAULT, dont 2 filles : RENÉE, qui épousa, en 1673, Antoine D’ANCHE, écuyer, seigneur de la Grolière, et MARIE, qui épousa Claude D’ANCHE, écuyer, seigneur de Bourneuf.

Nous pouvons situer les châteaux de Gautret et d’Aitz sur la carte de Cassini [2] :

Le château ou logis de Gautret (parfois orthographié Gautré ou Gaultret), se situe à la limite nord de la commune, en bord de marais. On retrace son histoire jusqu’au début du XVIIe siècle. Au début du XXe siècle, le logis fut légué à la famille de Francis Picabia, peintre et écrivain proche du mouvement Dada, avant d’être racheté par un agriculteur local en 1940 [3].

La seigneurie d’Epannes, [4] connue depuis le XII° siècle, eut comme premiers possesseurs les DE BECHILLON qui conserveront ce fief jusqu’à la fin de XVème siècle : Au retour d’une croisade conduite par le roi Saint Louis, Robert de BECHILLON est sacré chevalier et se voit attribuer le fief d’EPANNES en récompense de sa bravoure. La famille de BECHILLON en fit son domaine jusqu’à  la fin du XVIème siècle. Marie de BECHILLON, fille unique de Pierre de BECHILLON épouse Bertrand de VIVONNE en 1651.

Le Fief d’Epannes passe alors aux mains de la famille de VIVONNE.

Puis La seigneurie d’Epannes devient ensuite la propriété de la famille D’AITZ.

Le château actuel d’Epannes a été construit au 18ème siècle avec les pierres d’un château voisin disparu après la révolution, le château d’Aitz. Seuls des communs et un pigeonnier à 1062 cases au boulin lui sont antérieurs.

Je n’ai pas retrouvé l’acte de décès, j’ai par contre trouvé les actes de naissance de Marie GARNIER et ceux de ses frères et sœurs à Chef-Boutonne (Protestants).

Une deuxième pierre tombale, celle de Madeleine D’AITZ et de sa sœur:

CY GIS LES CORPS DE DAMOIZELLE …

MADELEINE D’AITZ FILLE DE FRANCOIS …

DAITZ ES SIEUR DE MORNAY ET ….

FEMME COYAUD AGEE LUNE DE … AUTRE

DE DEUX ANS QUI DECEDERNET … JUILLET

1680

Je n’ai pas retrouvé leurs actes de décès.

Une troisième pierre tombale, accolée à celle de Madeleine D’AITZ et de sa soeur, mais en sens inverse :

DECEDE LE 15 JOUR

DE DECEMBRE

1610

Deux autres pierres tombales :

CY G

DAM

NA

LEU

VIV

ESP

DAI

DE

[1] Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou T. 1 / Beauchet-Filleau via Gallica page 31

[2] Carte de CASSINI Feuille 101 La Rochelle : le sud-ouest (Niort, Mauzé, Brioux…)

[3] Sources: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Vallans

[4] Source : 79270 ÉPANNES (epannes.fr)

2 commentaires sur « Les pierres tombales de l’église de Vallans »

  1. Je viens compléter ce qui est dit sur les sépultures des Béchillon. je possède la copie d’une lettre du curé de Vallans qui écrit qu’il à fait refaire le dallage de l’église et qu’ils ont trouvé une crypte avec les 3 tombeaux, sur ce courrier il y a l’explication de l’état de cette dernière et des 3 tombeaux et qu’il à fait graver une pierre au sol qui donne l’endroit de l’entrée de cette crypte

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