Les pierres tombales de l’église Saint-Gilles de Saint-Coutant

J’ai visité l’église Saint-Gilles de Saint-Coutant par une belle journée de mai.

Selon le dépliant du Parvis Catholique :

Un peu d’histoire

Le lieu est déjà mentionné en 1092 sous le nom de Sancti Constancii. On ne sait ni quand ni pourquoi. l’église se trouvera ensuite placée sous le patronage de saint Gilles. Elle fut sous la dépendance de l’abbaye de Saint-Séverin-sur-Boutonne qui fonda à Saint-Coutant un prieuré de chanoines réguliers suivant la règle de Saint-Augustin. Les parties romanes de l’église attestent cependant une présence au XIIe siècle ; mais bientôt, suite peut-être aux guerres de Religion, une visite de l’église en 1647 la trouve « fort ruinée tant au dedans qu’au dehors, sans aulcunes vouste, qu’un petit reste sur l’autel et qui encore menace ruine ».

En 1728, le prieur Jacques Clémot, également curé de Saint-Vincent-la-Châtre, [cf. Articles sur les Pierres tombales de l’église de Saint-Vincent-la-Châtre] déclare qu’il a fait rebâtir l’église à ses propres frais « car elle n’avait plus de voûte et était totalement délabrée ».

En 1747 les voûtes sont de nouveau en mauvais état. La paroisse disparaît à la Révolution. Elle se relève pourtant à partir de la Restauration, dans un village qui compte pourtant 95% de protestants.

En 1917, c’est la réfection de la charpente écroulée, en 1991 la réfection totale du clocher carré, qui tranche par sa couverture d’ardoise sur son environnement de tuiles courbes. Enfin la commune achète un peu de terrain et recule le mur qui coupait en deux la face nord.

Une église complexe

On l’aborde par le chevet plat, du côté est.

Le mur sud commence par un puissant contrefort oblique, qui semble bien d’époque gothique. Après l’espace du chœur et son renfort plat, on trouve une travée droite romane avec son étroite baie, et près du sol une moulure typique : un tore rythmé par de petits disques. On retrouve cette moulure au mur nord et à l’intérieur. On découvre ensuite l’ouverture d’accès au clocher, nécessitant une échelle, reste d’un espace aujourd’hui bouché mais dont on voit toujours les montants. Enfin, c’est le petit escalier descendant à un puits toujours existant avec sa margelle sous le sol de la nef. On pouvait autrefois y puiser de l’intérieur même de l’église.

Le côté nord commence par la sacristie dont le linteau de porte en anse de panier porte la date de 1786. Il présente ensuite une baie retaillée à l’époque gothique, mais retenons surtout le sobre portail roman, sans tympan, comme toujours en Poitou, et en arc très légèrement brisé. Son archivolte est ornée d’une fine torsade, et sa voussure creusée de deux gorges qui en adoucissent l’aspect.

Entrons.

Les voûtes, basses, laissent néanmoins passer une lumière abondante par de vastes embrasures dans cette église tout entière blanchie à la chaux, sans compter la grande baie repercée dans le chevet plat.

La nef a une allure trapue, sans sa voûte, perdue sans doute aux guerres de Religion. Blanchie à deux couches de lait de chaux (1853), verres blancs aux fenêtres. Deux colonnes romanes signent l’espace avec leurs chapiteaux historiés : chien chassant un cerf, au nord, chien poursuivi par un animal fabuleux, de même facture qu’au portail, au sud. Le chœur consiste en une grande travée à voûte gothique surbaissée.

Sur les bancs en bois, est encore indiqué le nom des familles auxquelles ils étaient autrefois attribués :

Au sol, à gauche de l’entrée, juste avant le pilier, sous les bancs, se trouvent trois plates tombes accolées dont deux (épitaphes en sens opposé) où l’on peut encore lire mais difficilement : Jacques AGUE († 12. 08.1672) et Pierre AGUE (†16.06.1687), connus comme seigneurs de Saint-Coutant. L’épitaphe de la troisième plate-tombe est illisible : on peut juste lire « CY GIST  ».

J’ai trouvé des informations sur la famille AGUE dans le Dictionnaire historique et généalogique des Familles du Poitou  Tome 1 (Auteur : H. Beauchet-Filleau, Edité en 1891) :

AGUE ou HAGUE – Famille noble originaire d’Ecosse, établie en Poitou sous Charles VII. Elle s’est éteinte au commencement de ce siècle.

Blason:

D’après la maintenue de 1667 et l’Armorial du Poitou de 1698: de gueules à 3 chevrons d’argent.

Au XVIIIe siècle, les Ague de la Voute portaient: «d’argent à 3 fasces de sable et un croissant de gueules en chef. » (Cachets.Dict. de la noblesse.)

Filiation suivie.

1. – Ague (Thomas), Ec., sr de Sayré (Cerzé ?), archer de la garde écossaise du Roi, obtint des lettres de naturalisation sous Louis XI. Marié, vers 1450, à Hélis DE MÉZIEUX (qui était veuve en 1477), il eut pour enfants:

1° ROBERT, qui suit;

2° GUICHARD, et probablement

3° JEAN. (Archiv. De la Barre, II, écrit Acguer.)

2. — Ague (Robert), Ec., sr de Sayré, eut pour enfants:

1° JAMES, qui suit;

2° ARTHUS, sgr de la Mothe-Leroux, qui eut postérité.

3. — Ague (James), Ec., sr de la Voute, Saint- Coutant, épousa, le 29 déc. 1518 (Benest et Mousnier, not. à Saint-Maixent), Perrette ANGÉLY, fille de Laurent, Ec., sr de la Voûte, et de Huguette Vasselot, dont il eut:

4. — Ague (Louis), Ec., sr de la Voûte, Saint-Coutant, reçut donation de Pierre Vasselot, Ec., sr de Gascougnolle, le 2 août 1553.Il épousa Renée GAZEAU, dont:

1° ROBERT, qui suit;

2° MARIE, qui épousa, le 31 juil. 1571, Pierre Guillotin, Ec., sr de la Tour de Cherzay ;

3° GILLES.

5. — Ague (Robert), Ec., sr de la Voûte, maintenu noble par les commissaires des tailles, le 1er nov. 1584, épousa, le 8 sept. 1568, Louise DE CHEMERAULT, fille de Guichard, Ec., sr de la Chapelle, et de Jacquette d’Authon, dont il eut:

1° LOUIS;

2° MOÏSE;

3° SUSANNE, mariée à Isaac de L’Age, Ec., sr des Allards.

6. —Ague (Louis), Ec., sr de la Voute, épousa, le 10 oct. 1611 (Fraigneau, not. à Lusignan), Judith FAVREAU ou FAUVEAU, fille de Jérôme, Ec., sr d’Aizec, et de Rose Meschin, dont il eut JACQUES, qui suit, et autres enfants.

7. — Ague (Jacques), [1ère pierre tombale] Ec., sr de la Voute, maintenu noble par M.Barentin, le 10 déc. 1667, épousa, à Saint-Coûtant, le 12 nov. 1663, Antoinette DE LAMARE, fille de Mathieu et de Marie Guyrine (Guérin ?), dont:

1° RENÉ, qui suit;

2° PIERRE, décédé jeune;[2eme pierre tombale]

3° JACQUES, Ec., sr de Malon, servit au ban du Poitou en 1693.

8. — Ague (René), Ec., sr de la Voute, servit aux bans de 1693-1695, et testa le 27 juin 1710.

Marié, le 28 avril 1695, à Charlotte GIRARD, fille de François, Ec., sr des Loges, et de Marguerite de Pons, il en eut:

1° FRANÇOIS, qui suit;

1° LOUISE;

3° MARIE-RENÉE, qui épousa Joseph Maréchal, Ec., sr de Fins;

4° THÉRÈSE, mariée à Blaise de Nossay, Ec., sr de Montiers.

9. — Ague (François), Ec., sr de la Voûte, épousa, le 30 août 1734, Marie-Anne-Thérèse DE NOSSAY, fille de Pierre, Ec., sr du Tillou, et de Jacquette Thibault, dont:

10. — Ague (Charles-François),Chev., sr de la Voûte, mort à 43 ans, le 3 oct. 1778, épousa, le 17 juin 1751, Marie-Radegonde LECOQ [*], fille de Charles-François, Ec., sr de Saint-Vertunien, et de Louise-Françoise Chasteigner, dont:

1° CHARLES-RENÉ, qui suit;

2° MARIE-CHARLES-RENÉ, dit le Chev. Ague, lieutenant au régt de Saintonge en 1789, émigra et fut nommé Chev. de Saint-Louis et de Hohenlohë. Il épousa, le 26 nov. 1804, Marguerite-Jeanne-Françoise-Hélène DE NESMOND (sans postérité) ;

3° CHARLES-JOSEPH, mort en émigration;

4°N. garde du corps, émigré, servit à Loyal- Emigrant et fut tué à Fumes en 1793 ;

5° CHARLES-FRANÇOIS, dit de Fontsalmois, garde du corps, émigra et servit à l’armée de Condé;

6° CLAUDE, resté en France;

7° MARIE-LOUISE-CHARLOTTE, religieuse à l’Union-Chrétienne.

*J’ai évoqué la famille LE COCQ dans l’article sur les Pierres tombales de l’église de Saint-Vincent-La-Châtre.

11. — Ague (Charles-René), Chev., sr de la Voute, Saint-Coutant, la Brunette, officier au régt d’Agenois, assista en 1789 à l’assemblée de la noblesse du Poitou. Il émigra en 1791, mais parvint à passer en Vendée et fut tué, le 23 sept. 1795, à l’attaque de Saint- Cyr-en-Talmondais.

Marié le 22 sept. 1789, à Radegonde-Félicité DE TOUZALIN, fille de Charles-Rémy, Ec., sr de Lussabeau, et de Marie-Catherine de la Barre, il eut pour fille unique RADÉGONDE-JUDITH, née le 6 sept. 1790, à Champagné-Saint-Hilaire, mariée, le 26 juil. 1810, à Jules SUPERVIELLE, décédée le 30 sept. 1882.

La première pierre tombale  est celle de Jacques AGUE, écuyer, sieur de la Voute (ou Vouste), inhumé le 11 août 1672 dans l’église de Saint-Coutant :

Photo 2022
Photo 1996 Inventaire général du patrimoine

L’épitaphe est de nos jours difficilement lisible mais j’ai pu retrouver sur le site « Inventaire général du patrimoine culturel » une photo avec  une épitaphe plus lisible :

CI GIST LE /CORPS DE DE/FUNT IAQUE /AGUE E (CUYE) R S (EIGNEU) R /DE LA VOUTE /AGE DE 60 ANS /DECEDE LE 12 /DU MOIS D’AUS 1672 (dernier chiffre incertain).

Sur les registres de Saint-Coutant, il est dit décédé le 10 et inhumé dans l’église le 11 par, en présence de Louis DABBAYE et du prieur de St-Vincent, Augustin CLEMOT[cf. Articles sur les Pierres tombales de l’église de Saint-Vincent-la-Châtre]. Une mention marginale plus tardive indique : « délivré une grosse » et une autre, semblable, « agé de 75 ans » ; très probablement une erreur.

BMS 1668-1678E DEPOT 176 / 2 E 236–10 vue 122/198

J’ai trouvé la signature de Jacques AGUE sur l’acte de naissance de son fils Jacques le 25 février 1669 :               

La deuxième pierre tombale est celle de son fils Pierre AGUE, inhumé dans l’église de Saint-Coutant le 28 juin 1687 :

Photo 2022
Photo 1996 Inventaire général du patrimoine

Cette pierre tombale est de nos jours en mauvais état, cassée et épaufrée avec une épitaphe difficile à déchiffrer mais comme précédemment j’ai pu retrouver sur le site « Inventaire général du patrimoine culturel » une photo avec  une épitaphe plus lisible :

CY GIST LE/CORPS DE DE/FUNT PIERRE/ (…) DE/OR (?).NS DECEDE/LE 18 (..) DE/ IUN 1687

L’acte de décès est assez difficile à lire :

BMS 1681-1729 E DEPOT 176 / 4 E 236-1 vue 045/205

Sur la troisième pierre tombale, on peut juste lire « CY GIST  » :

C’est peut-être celle de René AGUE, autre fils de Jacques AGUE, dont le corps a été inhumé le 28 août 1710 dans l’église de Saint-Coutant, décédé à quarante-huit ans; les pierres tombales du père et de ses deux fils seraient ainsi côte à côte.

René AGUE avait épousé Charlotte GIRARD, fille de François GIRARD, sieur des Loges et de Marguerite DE PONS : François GIRARD a été inhumé en avril 1692 dans l’église de Saint-Vincent-la-Châtre, sa pierre tombale est encore visible de nos jours [cf. Articles sur les Pierres tombales de l’église de Saint-Vincent-la-Châtre].

Charlotte GIRARD est décédée le 27 mai 1706 en mettant au monde son huitième enfant, Henry. Son corps a été inhumé le 28 mai 1706 dans l’église de Saint-Coutant mais il n’y a plus de trace de sa pierre tombale de nos jours.

En faisant des recherches sur les familles AGUE, DABBAYE et CLEMOT, j’ai trouvé d’autres personnes qui ont été inhumées dans l’église de Saint-Coutant et dont les pierres tombales ne sont plus visibles de nos jours : 

Renée EMERYMariée à Louis DABBAYEDécédée le 2 novembre 1680 à Saint-Coutant  à 40 ansInhumée 2 novembre 1680 dans l’église de Saint-Coutant
Antoinette DE LA MAREMariée en 1663 avec Jacques AGUE (+1672)Décédée le 6 octobre 1701 à Saint-Coutant  à 69 ansInhumée le 6 octobre 1701 dans l’église de Saint-Coutant
Louis AGUE, fils de René AGUE et Charlotte GIRARDBaptisé le 1er mai 1703 à Saint-CoutantDécédé le 4 juin 1703 à Saint-CoutantInhumé le 4 juin 1703 dans l’église de Saint-Coutant
Louis DABBAYE, Notaire, Sergent de la chatellenie des Marais / greffier de la seigneurie de Bonneuil, notaire du marquisat de Laval-LezayMarié à Renée EMERYDécédé le 17 mars 1704 à 62 ans à Saint-CoutantInhumé le 17 mars 1704 dans l’église de Saint-Coutant
Henry AGUE, fils de René AGUE et Charlotte GIRARDBaptisé le 28 mai 1706 à Saint-CoutantDécédé le 13 mars 1709 à Saint-CoutantInhumé le  13 mars 1709 dans l’église de Saint-Coutant
François AGUE, écuyer, sieur de la Voute, fils de René AGUE et Charlotte GIRARDBaptisé le 25 décembre 1697 à Saint-CoutantMarié le 30 août 1734 à Maisonnay à Marie Thérèse de NOSSAYInhumé le  29 aout 1741 dans l’église de Saint-Coutant
Marie Thérèse de NOSSAY , femme du précédent Décédée à la naissance de son fils Charles FrançoisInhumée le  28 octobre 1735 dans l’église de Saint-Coutant
Jacques CLEMOT, fils de Jacques CLEMOT et Louise GENDRE et Curé de Saint-Coutant et de Saint-Vincent-la-ChâtreEn 1728, le prieur Jacques CLEMOT, également curé de Saint-Vincent-la-Châtre, déclare qu’il a fait rebâtir l’église às es propres frais « car elle n’avait plus de voûte et était totalement délabrée ». [cf. Articles sur les Pierres tombales de l’église de Saint-Vincent-la-Châtre].Décédé le 17 avril 1742Inhumé le  17 avril 1742 dans l’église de Saint-Coutant

Les AGUE étaient dits « seigneurs de la Voute » : j’ai fait quelque recherches :

Le premier AGUE, appelé sieur de la Voute, a été James AGUE : il avait épousé Perrette d’ANGELY par contrat le 29 décembre 1518 à Saint-Maixent-l’Ecole. Perrette, dite Dame de la Voûte, était fille de Laurent d’ANGELY, sieur de la Voûte et de Huguette VASSELOT.

Sur la carte de Cassini de Saint-Maixent, j’ai trouvé un lieu-dit « La Voûte » :

Feuille 100 Luçon : l’ouest (Coulonges, Cerizay, Parthenay, Saint-Maixent…)

J’ai cherché également du côté de Saint-Coutant : sur le site  http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu, j’ai trouvé des informations sur le Manoir de Saint-Coutant et le Château de Germain à Saint-Coutant :

  • Manoir de Saint-Coutant :

Avant la Révolution, la paroisse de Saint-Coutant relevait de l’élection et de la sénéchaussée de Poitiers et pour le spirituel de l’archiprêtré de Rom. Lors de la création des cantons, Saint-Coutant a fait partie dès 1790 du canton de Lezay. La seigneurie de Saint Coûtant relevait de la vicomté d’Aulnay; elle a appartenu successivement à Robert de Conigham, issu d’une famille écossaise venue s’établir en Poitou au cours de la guerre de Cent Ans et à son fils, François, mort sans postérité ; puis à la famille Ague de la Voûte, également d’origine écossaise, établie en Poitou pendant la guerre de Cent Ans, jusqu’en 1795; par la suite le domaine a été partagé en deux fermes; le logis de l’ancien manoir a été très remanié dans le troisième quart du XIXe siècle. Peu de choses subsistent du manoir d’origine si ce n’est les vestiges d’une croisée à l’étage et une tour, citée en 1813, qui ne figure plus sur le plan cadastral de 1831; à l’intérieur les éléments anciens (cheminée, escalier, et portail) ont disparu.

Le manoir de Saint-Coutant est de nos jours une propriété privée qui ne se visite pas.

  • Château de Germain à Saint-Coutant 

La châtellenie de Germain relevait jadis de la baronnie de Celles-l’Evescault qui appartenait aux évêques de Poitiers. Le seigneur de Germain avait droit de haute, moyenne et basse justice. D’après les recherches menées par Paul Beauchet-Filleau sur ce fief, le premier seigneur connu aurait été Jean de Vezançay au début du XIVe siècle. La terre de Germain passa vers 1425 à Guillaume de la Roche, époux de Marguerite de Fesdeau, elle-même veuve de Guillaume de Vezançay. Au milieu du XVIe siècle, les héritiers vendirent la seigneurie à Louis de Lhosme, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. Poursuivi par de nombreux créanciers, il ne put la conserver. Une saisie fut pratiquée en 1599 et, quelques années plus tard, François Le Coq, conseiller du roi au Parlement de Paris, se rendait acquéreur de cette terre pour la somme totale de 130000 livres. D’une riche famille originaire de l’Angoumois, il entra au Parlement de Paris en 1594 et embrassa la Réforme. A sa mort vers 1627, c’est son fils Aymar Le Coq qui devint seigneur de Germain, puis François fils du précédent. Il décéda en 1719, sans postérité. Son petit-neveu, Aymar Frédéric Le Coq, hérita de la terre de Germain, mais ne put en jouir longtemps. Il disparut prématurément en 1730 et un nouveau partage eut lieu au profit de sa sœur Elisabeth Olive, veuve de Benjamin Louis Frotier, marquis de la Coste-Messelière. Germain resta aux mains de cette famille jusqu’en 1806, date à laquelle le dernier héritier des La Coste-Messelière mourut sans enfants. Il avait cédé le château et les terres à sa sœur aînée, la comtesse de Moreton-Chabrillon.

Le château fut vendu en 1918 et acquis par Pierre Paul Jean Roy de l’Isle qui le revendit à son tour en 1846 à Pierre Louis Charles Cuvillier de Champoyau. De sa grandeur passée, Germain a conservé une partie de son enceinte quadrangulaire fossoyée formée d’un beau logis en équerre en partie reconstruit à la Renaissance avec tourelle d’escalier et balcon à l’italienne. Il est dominé par un donjon cylindrique couronné de mâchicoulis auquel on a ajouté un toit. La moyenne partie des bâtiments actuels remonte aux XVe et XVIe siècles. Les corps de bâtiments ouest et sud, partagés entre plusieurs propriétaires dans le troisième quart du XXe siècle, sont couverts d’un toit à longs pans en tuile creuse; la tour carrée sud a un toit en pavillon couvert en ardoise; la tourelle d’escalier a un toit conique en tuile plate; la tour circulaire a perdu son couvrement.

Carte de Cassini :

Carte de Cassini Feuille 68 Charroux : le sud-est (La Mothe-Saint-Héray, Melle…)

Sources :

[1] Dictionnaire historique et généalogique des Familles du Poitou  Tome 1 (Auteur : H. Beauchet-Filleau, Edité en 1891)

[2] Site « Inventaire général du patrimoine culturel » Dalle funéraire de Jacques Ague. (culture.gouv.fr) et Dalle funéraire (culture.gouv.fr)

[«3] Carte de Cassini Feuille 68 Charroux : le sud-est (La Mothe-Saint-Héray, Melle…) via Gallica

     Feuille 100 Luçon : l’ouest (Coulonges, Cerizay, Parthenay, Saint-Maixent…) via Gallica

[4] Site  http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu,

[5] Saint-Coutant Extrait du livre de Jacques Lefebvre, Les églises du Mellois, Poitiers, éd. Gilbert de La Porrée, 2008, p. 103. © PARVIS – 2019 Centre théologique de Poitiers http://www.poitiers.catholique.fr/parvis

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