Le village de Montalembert est le berceau de l’illustre famille des Montalembert qui tire son nom de Mons Aremberti en latin – le Mont d’Arembert – Montralembert. Une maison bourgeoise a été bâtie sur les fondements de l’ancien Château des Montalembert, à quelques dizaines de mètres de l’église.
On aborde l’église Saint-Sylvestre par une petite place précédée d’un tilleul très ancien, qui a été planté sur les ordres du Grand Voyer [1] de France, Maximilien de Béthune, Baron de Rosny et Duc de Sully. Il est l’auteur de la célèbre formule « Labourage et pâturage sont les deux mamelles qui nourrissent la France, les vrais mines et trésors du Pérou ».
Paroles du tilleul [2], classé arbre remarquable de France: « Depuis plus de 400 ans installé ici, j’en ai vu des événements, agréables comme les mariages, les baptêmes et fêtes diverses. Bien plus tristes sont les enterrements … Et entendu des discours et de nombreuses palabres ».


Sur la place sont disposées deux grandes dalles de pierre :
- L’une vient d’une tombe avec la croix de Montalembert, sur toutes ses faces,
- L’autre a l’apparence d’une table d’autel mais sans croix de consécration et est entourée d’un petit ruban étroit et brisé nommé « ruban angevin ».


En 1790 l’église était trop petite pour contenir les habitants, et on avait construit un hangar sans style devant la façade. Vers 1860, on allongea l’église d’une travée à l’ouest.


Un chemin de croix a été réalisé en 2001 par un artisan mosaïste : les 14 stations sont éclairées par derrière et figurent des dispositions de main.
Revenons aux cloches : le clocher présente une petite baie sur chacune de des faces au premier niveau et deux larges baies de chaque côté pour l’étage qui le surmonte. La cloche actuelle a été fondue en 1820 par Forgeot.
Lors de mes recherches sur les bénédictions de cloches, j’ai découvert le livre « Enquêtes campanaires » de Joseph Berthelé [3] qui détaille des notes, études et documents sur les cloches et les fondeurs de cloches, en particulier pour les églises des Deux-Sèvres. Sur la cloche de l’église de Montalembert bénite en 1777, il y est écrit :
« Un journal rédigé par J.Heraud et appartenant aujourd’hui à M.Grimault, sacristain de Montalembert, contient (p.48) les détails suivants sur la refonte de la cloche de cette paroisse : Ce jour’hui sixième du mois de mars est desandue la cloche ; – a este refondue [le] septième du même mois mille sept cent soixante-dix-sept, dans le bourgt de Montalembert, dans la Grange de Sainte-Agatte à Francois Grimault ; – a été refondue par le sieur Guichard. »
Ce GUICHARD est un Lorrain ambulant, il appartenait à une famille, dont nous avons déjà retrouvé quelques traces en Poitou (cf. Recherches … Arts POITOU pp 438 à 442).
On appelait Sainte-Agathe, à Montalembert, l’endroit du bourg où se trouvent la maison d’école des religieuses et la maison derrière cette école.
J’ai retrouvé l’acte de la bénédiction de la cloche dans le registre de Montalembert :


BMS
https://archives-deux-sevres-vienne.fr/ark:/58825/vta7ac15f03a616f6ec/daogrp/0/39
L’acte précise :
Mention marginale : Bénédiction de de la Cloche sous l’invocation de St-Ignace
Le dix mars mille sept cent soixante dix sept la cloche de cette paroisse a été bénite par moy soussigné elle a été présentée par François Quimaud Dit Lagarde receveur du château et Marie Jeanne son épouse en lieu et place de Messire Auguste François Prevaut Sansac de Touchainbert haut et puissant seigneur seigneur seigneur de Londigny, chalonne du Colombier en partie de Montalembert et autres lieux Ancien capitaine de cavallerie Chevallier de l’Ordre royal de St-Louis et de haute et puissante Damme Madame Jeane Charlotte Chapt de Rastignac son épouse en présence de Monsieur Couturier vicaire de Limalonge de Monsieur Perotel vicaire de cette paroisse et de plusieurs autres de la dite paroisse et des paroisses voisines L Marchive pretre curé de Montalembert
J’ai trouvé quelques informations sur ces illustres parrains :
Messire Auguste Francois PREVOST DE TOUCHIMBERT, marquis de Tuchimbert, chevalier, seigneur de Londigny, Chalonne, Colombier, Montalembert, etc… fut page du roi en la grande écurie, en juillet 1749, devint capitaine au régiment d’Artois – Cavalerie en 1764, Chevalier de Saint-Louis. Il épousa Jeanne Charlotte de CHAPT DE RASTIGNAC qui décéda en 1818 à Poitiers à 70 ans ; ils eurent pour enfants :
- Jean-Auguste Marquis de Touchimbert, né en 776, qui épousa en 1805 Jeanne Lesmerie d’Echoisy.
- Charles-René qui fut chef d’escadron, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d’honneur ; né en 1786, il épousa en 1822 Clémentine Butel de Villiers.
- Hélène, née en 1778, chanoinesse du Chapitre Noble de Munich, qui épousa en 1824 Achille-Jacques de Grimouard de Villefort, dont elle resta veuve sans enfant.
Sur la cloche bénite en 1820, J.Berthelé écrivit :



Carte de Cassini :

Un article sur le rituel de bénédiction des cloches paraîtra dans la revue N°113.
Sources :
[1] Voyer= « agent seigneurial percevant les droits et coutumes, officier de justice ».
[2] Ouvrage de Jean-Pierre Groussaud « Les mémoires du tilleul de Montalembert ».
[3] « Enquêtes campanaires » de Joseph Berthelé : Livre e-book Enquêtes CAMPANAIRES.
[4] Annuaire de la noblesse de France Auteur Borel d‘Hauterive Edité en 1844 via Gallica et Arbres Géneanet.
[5] Montalembert (Deux-Sèvres) l’église Saint-Sylvestre – © PARVIS – 2004 Réalisation : atelier HISTOIRE ET FOI Centre théologique de Poitiers http://www.poitiers.catholique.fr/parvis
[6] Carte Cassini Feuille 68 Charroux : le sud-est (La Mothe-Saint-Héray, Melle…)