Avec Sylvie, nous avons visité l’église Saint-Médard de Germond pour partir à la recherche de la tombe de son ancêtre Simon Robert, inhumé dans la chapelle Sainte-Radegonde le 20 février 1679.


L’église date du XIe siècle. Le chœur roman est la partie la plus ancienne . On a rajouté au XIIIe siècle la travée du clocher de style gothique. Le massif clocher octogonal de style auvergnat viendrait d’un moine compagnon qui l’aurait ramené en Poitou. La chapelle gothique Sainte-Radegonde qui nous intéresse a été adjointe au XVe siècle. Ce lieu de culte et de prières a connu de nombreux remaniements. La voûte romane s’est effondrée et a été remplacée par une charpente en bois en 1754. Vers la même époque, le prieur Philibert Couraud (l’ennemi du chirurgien François Denis) a fait rehausser le sol de l’église en le pavant avec des pierres tombales extraites du grand cimetière. Conséquemment, il n’y a que des pierres tombales au sol, lisses malheureusement, et elles cachent toutes celles qui existaient précédemment.

Nous ne pouvons donc voir ni la plate tombe de Simon Robert, ni celles des autres personnes inhumées dans l’église. Il reste toutefois sur un mur de la chapelle une plaque ancienne dont l’épitaphe signale la sépulture deux personnes. La plaque est surmontée de blasons (à droite celui des Aymer de la Chevalerie, à gauche, celui des Saint-Quintin) encadrés de 2 « sauvages » et d’une couronne. Tout en bas, une tête de mort et ses 2 tibias croisés m’évoquent davantage le drapeau d’un pirate que le souvenir d’un couple poitevin. Le texte commence par l’abréviation latine D.O.M. (Deo optimo maximo c’est à dire « à Dieu très bon, très grand« ). Puis suivent les noms de :
Hault & puissant Mre René Aymer, seigneur de Germond, Corniou, Breuilbon, Mortagne, la Cour d’Augé, Bourgerit & autres places, âgé de 73 ans, décédé le 1er février 1718 : son inhumation ne figure pas au registre paroissial, peut-être parce qu’il est protestant. C’est l’explication qui est donnée par un document figurant dans l’église, ce que je veux bien croire au vu des baptêmes tardifs de ses enfants. Mais alors pourquoi a-t-il été enterré dans l’église et pourquoi a-t-il eu droit à une plaque ?
Haulte et puissante dame Marguerite de St Quintin son épouse âgée de 36 ans décédée le 12 septembre 1696. Contrairement à son mari, on trouve son acte de sépulture dans le registre paroissial.

Nous avons ici affaire à un membre de ces nobles familles du Poitou dont l’ascendance est connue, car étudiée par Beauchet-Filleau dans son Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou. Son épouse est issue d’une famille noble du centre de la France. Ils ont eu 3 filles, Marie-Elisabeth, Suzanne-Marguerite et Anne-Claude, qui firent de beaux mariages. Faute d’héritier mâle, le nom de cette branche Aymer s’est éteint au décès des parents.


Si vous passez à Germond, après avoir visité sa jolie église, faites aussi un petit tour au cimetière, vous serez sûrs d’y trouver des tombes et vous ne pourrez pas manquer celle, remarquable et visible de loin, du poilu Léonce Bonneau (1895-1916). Sa sépulture étonnante ressemble davantage à un monument aux morts qu’à une tombe privée.
Sources :
– Bulletin municipal de Germond
– Dictionnaire Beauchet-Filleau
– Cimetières du Mellois
– Registres paroissiaux de Germond (AD79)
– Comment j’ai retrouvé Simon Robert (l’arbre de nos ancêtres)
– Le journal de Simon Robert (l’arbre de nos ancêtres)
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