T comme Texier Andrée Ellen Lucie, institutrice

Un texte de Matteo Madier

Andrée Ellen Lucie TEXIER naît le 18 mars 1894 à Sainte-Soline, elle est la fille de Charles TEXIER instituteur stagiaire âgé de 30 ans alors en poste à Sainte-Soline depuis le 1er janvier de la même année. C’est son deuxième poste d’instituteur, son premier fut aussi un poste de stagiaire à Romans de 1883 à 1894. La mère d’Andrée est Julienne Adèle MOCHON alors âgée de 27 ans, elle est sans profession d’après l’acte de naissance de sa fille mais d’après le dossier d’instituteur de son mari, elle apprend la couture aux jeunes filles de l’école de son mari.

Le 1er Janvier 1896, alors qu’elle va avoir 2 ans, son père est nommé instituteur titulaire à Champeaux à environ 45 kilomètres de Sainte-Soline, un déménagement s’impose donc ! Ce poste est le troisième et le dernier de son père, il y sera instituteur pendant 27 ans et 9 mois jusqu’en 1924. Fille unique, elle deviendra institutrice comme son père, on ne sait pas si elle fut poussée par ses parents à faire cette profession ou si elle le fit de son plein gré.

De 1910 à 1914, Andrée TEXIER obtient 3 diplômes :

Le premier c’est le brevet élémentaire qu’elle obtient le 30 juin 1910, ensuite, elle obtient son diplôme de fin d’études secondaires le 12 juillet 1911 puis le 18 juillet 1914 elle obtient le brevet supérieur. Tous ces diplômes sont obtenus à Niort. Pour le brevet élémentaire et le brevet supérieur, les résultats sont publiés dans le Mémorial des Deux-Sèvres dans la rubrique Chronique départementale. Andrée TEXIER n’échappe pas à la règle, on peut voir son nom dans les résultats, la première fois le samedi 2 juillet 1910, trois jours après l’obtention de son brevet élémentaire et une seconde fois le mardi 21 juillet 1914, trois jours après l’obtention de son brevet supérieur.

Le brevet en poche, elle continue un peu ses études tout en travaillant dans le but d’avoir le certificat d’aptitude pédagogique, certificat qu’elle obtiendra en février 1918. Elle obtient un premier poste le 3 décembre 1914 à Saint-Gelais, c’est un poste de suppléance et elle y reste vingt-et-un jours jusqu’au 24 décembre.

Ensuite elle obtient une autre suppléance à l’école de Pairé commune de Saivres, un peu plus longue que la précédente, du 1er février 1915 au 31 mars 1915.

Après deux suppléances, on lui confie des postes d’intérim qui lui permettent de visiter le département !

– Pioussay du 17 avril 1915 au 16 novembre 1915
– Cours du 16 novembre 1915 au 30 septembre 1917
– Sainte-Ouenne du 4 octobre 1917 au 3 avril 1918
– La Chapelle-Seguin commune de L’Absie du 9 avril 1918 au 30 septembre 1918
– Les Aubiers du 1er octobre 1918 au 12 octobre 1918
– Le Retail du 12 octobre 1918 au 27 juin 1919
– Champdeniers du 27 juin 1919 au 1er octobre 1919
– La Véquière commune de Surin du 1er octobre 1919 au 4 janvier 1920
– Marnes du 4 janvier 1920 au 26 janvier 1920
– Cours du 26 janvier 1920 au 30 mai 1920
– Terves du 30 mai 1920 au 15 juin 1920
– Cherveux du 15 juin 1920 au 1er octobre 1920
– Noirterre du 1er octobre 1920 au 1er janvier 1921
– Chanteloup du 1er janvier 1921 au 15 octobre 1921, c’est ici qu’elle aura sa première inspection le 6 avril 1921, elle a alors 14 élèves dans sa classe
– Fenioux du 15 octobre 1921 au 1er février 1922

Après ce 17e poste, elle devient enfin institutrice stagiaire à titre provisoire. Elle est nommée à l’école des filles de Fenioux par arrêté de l’inspecteur du 1er février 1922 pour remplacer Mme TESSON, en congé de longue durée. Elle partira le 1er avril 1922 car elle est nommée institutrice stagiaire par l’inspecteur par arrêté du 1er avril 1922 à l’école des filles de L’Hôpiteau, commune de Boussais pour remplacer Mme BOUJU en congé. à peine arrivée, elle est inspectée pour la 1re fois le 20 mai 1922. La classe dont elle est en charge est alors composée de 21 élèves. Mais le 1er octobre 1922, elle est nommée institutrice stagiaire à l’école publique du Chillou, par arrêté de l’inspecteur en date du 23 septembre 1922, en remplacement de M. VEILLET. Le 1er janvier 1923, elle passe institutrice de 6e classe, et ce même jour, elle est nommé à Marnes en remplacement de PASSEBON en congé pour convenance personnelle. Mais là aussi, elle n’y reste pas longtemps, elle y reste jusqu’au 1er février 1923. Ce même jour, elle est nommée institutrice aux Jumeaux en remplacement de Marie Louise DEFAYE appelée à Marigné (Maine-et-Loire) par arrêté du préfet en date du 18 janvier 1923. Le 9 février 1924, Madame BROSSARD, comme on doit l’appeler maintenant suite à son mariage le 10 septembre 1923 avec Gustave Fernand François BROSSARD, est inspectée dans sa classe de 17 élèves. Après plus d’un an et demi aux Jumeaux, elle ne peut pas refuser la proposition de son père, celui-ci partant à la retraite, qui demande à ce que sa fille le remplace dans son école de Champeaux. Le 1er octobre 1924, elle y est nommée par arrêté du préfet en date du 11 juillet 1924, elle a enfin le poste qu’elle voulait. Elle est alors institutrice de 5e classe depuis le 1er janvier 1924. Elle continue tranquillement sa vie à Champeaux mais trois fois, elle doit subir les redoutées inspections académiques : le 16 juillet 1925, le 8 décembre 1926 et le 9 mai 1928. L’inspecteur trouve qu’elle fait un bon travail et qu’elle s’en sort bien avec quand même 35 élèves dans sa classe. En 1929, elle est promue institutrice de 4e classe. Le 16 novembre 1930, elle adresse une lettre à l’inspecteur d’académie de Niort pour lui demander de changer de poste. Elle demande « l’Angevinière (s’il est vacant) ou un poste assez rapproché de Champdeniers me permettant de pouvoir voir mon bébé de 7 mois en nourrice à Champdeniers et m’éloignant pas trop de ma grand-mère  (87 ans) de la région où elle a toujours vécu ou un poste dans les environs de Niort (centre de travail de mon mari) » L’inspecteur est favorable à un changement de poste mais l’Angevinière n’étant pas vacant, il redemande à Mme BROSSARD de bien vouloir faire une autre lettre de demande de poste en précisant un peu plus les écoles qu’elle voudrait. Le 29 novembre 1924, elle demande alors « Cherveux (adjointe) ou Saint-Symphorien ou les environs de Champdeniers et de Niort ». Le 1er janvier 1931, elle est nommée institutrice à l’école des filles de Cherveux par arrêté du préfet en date du 18 décembre 1930 en remplacement de Mme LESPARRE appelée à Fors.

Une fois à Cherveux, elle monte vite dans les échelons. Le 1er janvier 1932, elle devient institutrice de 3e classe, en 1937 elle passe en 2e classe puis s’enchaîne la 1re classe en 1942 jusqu’à devenir hors-classe en 1947.

Après 16 ans de bons et loyaux services à l’école des filles de Cherveux, l’inspecteur d’académie nomme Mme BROSSARD directrice adjointe en remplacement de Mlle MÉTAIS le 1er octobre 1947. Elle est très souvent inspectée : 10 fois en 17 ans ! Le 25 avril 1934, le 25 mars 1936, le 20 décembre 1937, le 22 mars 1939, le 14 février 1941, le 12 février 1943, le 12 janvier 1945, le 8 janvier 1947, le 1er février 1949 puis le 16 janvier 1951. À chaque inspection, elle obtient entre 12 et 13 sur 20. On pourrait croire que c’est peu mais comment serait-elle devenue directrice adjointe si elle était une mauvaise institutrice ? L’inspecteur note en 1939 « Mme BROSSARD travaille régulièrement et les résultats sont satisfaisants », elle était donc une bonne institutrice.

Après tout ce travail, elle est admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite par arrêté ministériel du 11 décembre 1951, elle part donc à la retraite le 1er janvier 1952. Elle profite de sa retraite à Cherveux mais le 20 octobre 1962, son mari décède. L’année d’après est marquée par un heureux événement, sa fille se marie le 8 juin 1963. Mais ce bonheur sera de courte durée car Andrée Ellen Lucie BROSSARD née TEXIER décède le 12 février 1964 à 69 ans, à peine 12 ans après avoir pris sa retraite.

Je vous laisse sur une photo de cette institutrice que m’a envoyée Marguerite MORISSON, notre ancienne présidente du Cercle généalogique, qui eut Mme BROSSARD en institutrice vers 1937-1938.

Sources :

1 T 700 pour le dossier d’institutrice d’Andrée Ellen Lucie
1 T 547 pour le dossier d’instituteur de Charles TEXIER
F PER 26 / 72 et F PER 26 / 76 pour les extraits du Mémorial de l’Ouest
Et bien sûr Marguerite MORISSON pour la photographie.

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