J’ai visité l’église de Saint-Vincent-La-Châtre par une belle journée de juin avec pour objectifs de recueillir des informations pour l’article paru en avril dernier sur la bénédiction de la cloche de cette église.


Dans le premier article publié en mai 2022 sur les pierres tombales de cette église, je vous ai présenté la plate-tombe d’Aubert GAZEAU, jadis prieur de ce cette église et la pierre tombale des curés Augustin et Jean-Baptiste CLEMOT (+1701 et 1723). Poursuivons la découverte des autres pierres tombales.
La troisième pierre tombale est celle de Charles GARNIER et de son épouse Marie-Anne PANDIN (+1743 et 1776) :

L’épitaphe de Charles GARNIER :
CY GIST LE COR
PS DE MRS CHAR
LES GARNIER ECV
IER SEIGNEVR
DE LA COVSIERE
MARY DE IANNE
MARIE PANDIN
EST DECEDE LE
14 BRE ET INVME
16 1743 PRIEZ
DIEV POVR SON AME
Un écusson gironné de … et…. surmonté d’une couronne de comte, puis l’épitaphe de Marie PANDIN :
CY GIT LE CORPS DE DAME
MARIE IANNE PANDIN EPO
VSE EN SONVIVANT DE
FEV MESSIRE CHARL
ES GARNIER DE LA COVSSIE
RE ECECVIER SEIGNEVR
DE LA COVSSIERE ET AV
TRE LIEV DECEDE LE
8 FEVRIER 1776 AGEE
DE 80 ANS PRIEZ DIEV POVR LE
REPOS DE SON AME
Cette pierre tombale a fait l’objet d’un dessin n° 466 par Arthur Bouneault, responsable du musée lapidaire de Niort, référencé dans le Livre Mémoires Société Historique des Deux-Sèvres du 01 janvier 1914 :
« 1802. Eglise, épitaphes de Charles Garnier et de Marie-Jeanne Pandin, son épouse, et blason sculpté, xviiie s. [466] Cf. Jos. BERTHELÉ, Les inscriptions funéraires de l’église de Saint-Vincent-La Châtre (revue poitevine et saintongeaise, 1892, t IX, pp. 73-77).


Dessins numérisés par la Médiathèque de Niort
J’ai trouvé les deux actes de décès dans les registres de Saint-Vincent-La-Châtre :
- Charles GARNIER :
- Marie PANDIN :
Selon le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, Tome 3/ Beauchet-Filleau :
13. — Garnier (Charles), Chev., sgr de la Coussière et du Couldré, baptisé à Clussais le 26 déc. 1694, fait une déclaration roturière en 1727 à la sgrie de Lambertière appartenant aux chanoines de Ste-Radegonde de Poitiers. (Arch. Vien. Chap. Ste-Radegonde, p. 62.) Il assiste comme témoin à l’acte de décès de Pierre Garnier de Boisgrollier en juil. 1766 et avait été maintenu en sa noblesse par M. des Gallois de la Tour, intendant du Poitou, le 19 août 1716.
Le 15 juil. 1725, devant Roy et Bonnet, not., et au moulin de la Chaize (Prailles, D.-S.), il épousa Anne- Marie PANDIN, fille de feu Pierre, Chev., sgr du Peux, etc., et de Marie Lecoq; dans cet acte il est qualifié de sgr de la Coussière, du Couldré, d’Ecoine et des Loges. De ce mariage sont issus:
1° JEAN-CHARLES-JOSEPH, qui suit;
2° MARIE-ANNE, qui, en 1781, étant veuve de Augustin de Reigner, Ec., sgr de Champeau, fait une déclaration roturière à la sgrie de la Lambertière appartenant aux chanoines de Ste-Radegonde de Poitiers (Arch. Vien. Chap. de Ste-Radegonde, p. 62);
3° JACQUES-AUGUSTIN, qui assista au mariage de son neveu Pierre le 17 juin 1794, et sur lequel nous n’avons pas d’autres renseignements;
4° ANGÉLIQUE, mariée à Simon de Gigou, Ec.
Charles GARNIER est le fils de François Garnier, Ec., sgr de la Coussière et du Couldré et Marguerite-Louise GIRARD, fille de François, Ec., sgr des Loges, et de Marguerite de Pons ; ils obtinrent une dispense pour ce mariage en raison de leur parenté au 3e degré : Ils se sont mariés le 21 juillet 1681 en l’église de Saint-Vincent-la-Châtre :


BMS 1644-1740 E DEPOT 170 / 2 E 189-1 : Vues 070 et 071/345
Charles GARNIER est également le petit-fils de François GIRARD, sieur des Loges, dont la pierre tombale est située juste à côté de celle de Charles GARNIER & Marie Jeanne PANDIN (cf. fin de cet article).

Marie-Jeanne (alias Marie Anne) PANDIN est la fille de Pierre PANDIN, sieur du Peux et de Marie LE COCQ : elle descend de deux vieilles familles du Poitou : les PANDIN et les LE COCQ ;
Selon les Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, ou, Recueil de preuves, mémoires et notices généalogiques Auteur : P. Louis Lainé Edité en 1841, la famille PANDIN est originaire du Poitou, et passe pour très ancienne dans cette province. Un arrêt contradictoirement rendu par la cour des aides de Paris, le 23 février 1764, pour l’exécution d’un précédent arrêt du 13 août 1751, porte qu’à cette dernière époque, cette famille a fait preuve de sa noblesse d’extraction sur une filiation bien suivie et circonstanciée de plus de 480 ans. Le malheur des temps a rendu cette mention précieuse, car, à l’exception des arrêts du conseil, visés dans celui de la cour des aides, toutes les preuves supplémentaires produites à l’appui ont été perdues ou brûlées dans la révolution.
Au milieu du 16e siècle, les auteurs de cette famille embrassèrent la réforme religieuse. Cette position nouvelle a écarté pendant longtemps leurs descendants des emplois et des honneurs auxquels ils auraient eu droit par leurs services et leur naissance.
Une branche, fuyant les persécutions qui suivirent la révocation de l’édit de Nantes (1685), se réfugia en Prusse, où elle a rempli, sous le grand Frédéric , les premières dignités de la couronne.
Gilbert Pandin, écuyer, est porté avec son père (non nommé), sur le rôle de l’arrière-ban de la noblesse de Poitou, convoquée par ordre du roi Charles VIII, par M. de Beaumont, sénéchal de Poitou, le 26 novembre 1491 (orig. en papier signé Jacques de Beaumont).
Marie LE COCQ était la fille de François LE COCQ, seigneur de Rouillé, et de Judith DE LA BARRE.
La famille LE COCQ est originaire de Villefagnan. Elle a donné plusieurs conseillers au parlement de Paris, et professa longtemps le calvinisme.
Selon le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, Tome 2/ Beauchet-Filleau :
4° FRANÇOIS, EC , sgr de Rouillé (Villemain, D.-S.), Guignefolle, qui fut maintenu noble en 1667, paroisse de Vitré, élection de St-Maixent, par l’intendant du Poitou, comme issu de l’échevinage de S’-Jean-d’Angély. (Gouget.) Il possédait en 1670 le fief de Vrillé, relevant de la Baronnie de Couhé-Vérac.
Marié vers 1650 à Judith DE LA BARRE, fille de Samuel, Ec, sgr de Vrillé, et de Marie de la Cour, il lui fit donation mutuelle le 17 mai 1655. (Insinuations de S’-Maixent.)
De ce mariage vinrent trois filles :
a. HÉLÈNE, mariée vers 1680 à Josias Tagault, Ec , sgr de Villermac, qui, demeurant à Echorigné, abjura le calvinisme le 24 déc. 1685, dans l’église de Villemain ; elle se remaria peut-être, car le 22 avril 1700, dans le testament de son oncle René Le Coq, elle est dite veuve du sr du Vivier ;
b. MARIE, De de Vrillé et de Rouillé ? qui épousa le 8 juin 1677, Pierre Pandin, Ec , sgr du Peux ;
c. JEANNE, qui n’était pas mariée en 1700, lorsqu’elle fut légataire de ses oncles.
Par ailleurs Marie LE COCQ est une cousine de Charles LE COCQ, écuyer, sieur de Saint-Léger, les Moulins le port et autres places, qui a été inhumé le 30 avril 1718, à l’âge de 73 ans, en l’église de Saint-Léger-de-la-Martinière. Sa pierre tombale est encore visible de nos jours et fera l’objet prochainement d’un article sur ce blog.

La pierre tombale de Charles GARNIER et Marie Jeanne PANDIN est ornée en son milieu d’un superbe Blason gironné et surmonté d’une couronne de Comte.
J’ai trouvé le blason de François GARNIER dans l’Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696, par Charles D’HOZIER.

Le blason sur la pierre tombale de Charles GARNIER a une couronne de Comte par-dessus :


J’ai également trouvé les blasons des familles PANDIN et LE COCQ :

Blason :
ARMES : d’azur, à trois pals d’argent ; au chef cousu de gueules, chargé de 2 fasces d’or ; a la bande du même, brochante sur le tout.
Couronne de comte. Supports : deux licornes

Ce blason figurait sur la masse de la Faculté de Médecine de Poitiers, fabriquée en 1615.
La quatrième pierre tombale est celle de François GIRARD, sieur des Loges, située juste à côté de la précédente (celle de son petit-fils Charles GARNIER) :


L’épitaphe est également très difficile à lire de nos jours ! La revue Poitevine et Saintongeaise dans son numéro de 1892 indique qu’il serait décédé en 1692: je n’ai pas trouvé l’acte de sépulture dans les registres (lacunes).
CY • GIST • LE • CORPS
DE * FRANÇOIS • GIRARD
ESCVYER • SEIGNEVR • DES
LOGES • DECEDE • LE • /O
AVRIL • 1692 • AGE * DE
CINQVANT * SIX • ANS
Cette pierre tombale a fait l’objet d’un dessin n° 465 par Arthur Bouneault, responsable du musée lapidaire de Niort, référencé dans le Livre Mémoires Société Historique des Deux-Sèvres du 01 janvier 1914 :
« 1803. Eglise, plate-tombe avec épitaphe de François Girard et blason sculpté, xvii° s [465 ».


Dessins numérisés par la Médiathèque de Niort
Le dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, Tome 4/ Beauchet-Filleau donne quelques informations sur François GIRARD :
6. — Girard (François), Ec., sgr des Loges, assista le 18 juil. 1661 au contrat de mariage de Jacques Garnier, Ec., sgr de la Rochevineuse, avec Louise Bellivier, et épousa le 11 juin 1666 (Deschamps, not. à St-Maixent) Marguerite de Pons, fille de Samuel, Ec., sgr de la Cour et de Villemorin, et de Renée Vivien, sa première femme. Le 25 sept, 1675, comme cousin germain des enfants, il figure au conseil de famille des enfants mineurs de feu René Sermanton, Ec., sgr de Fougeré, et d’Antoinette de Giboust, fait hommage de Sepvret au château de Lusignan le 30 juin 1683 au nom de Charlotte du Plantis du Landreau, veuve de Charles Yongues, Chev., sgr de Sepvret (Arch. Nat. P. 4352 )
Enfin le 4 juin 1692, comme oncle paternel de l’époux, il assiste à Ruffec au mariage de Jean de Pons, Ec., sgr du Breuil-Coiffault, avec Marie Coyteux.
François était décédé avant le 22 juil. 1699, date d’une transaction et forme de partage passée par Lhoumeau, not. à Lezay (D.-S.), entre ses enfants.
Ils étaient :
1° Pierre, qui suit ;
2° Jean, Ec., sgr du Luc, épousa à N.-D. de la Chandelière de Poitiers, le 22 août 1707, Elisabeth de Virolland, fille de feu Jacques, Ec., sgr de Marillac, et de Marie de Lambertie. Nous ignorons s’il a eu postérité ;
3° Marguerite-Louise, épousa par contrat du 23 nov. 1680 (d’Abbaye et Lhoumeau, not. au Msat de Laval-Lezay) François Garnier, Ec., sgr de la Coussière, et obtint pour ce mariage dispense de parenté au 3e degré, signée d’Antoine Rogier, official de Poitiers, le 4 juil. 1681. Ils promettent de se marier le 25 mars 1682. (Arch. de la Coussière et Carrés de d’Hozier, 283. Garnier.)
Marguerite-Louise, étant veuve, fut inhumée à N.-D. de la Chandelière de Poitiers le 4 mars 1707, âgée de 42 ans environ. (Reg.) ;
4° Charlotte, épousa le 28 avril 1695 (Lhoumeau et d’Abbaye,not. au Msat de Laval-Lezay) René Ague, Ec., sgr de la Voûte.
7. — Girard (Pierre), Ec., sgr des Loges, eut comme fils aîné les préciputs et avantages de la coutume dans la transaction en forme de partage du 22 juil. 1699. Il était exempt de la taille en la paroisse de St-Vincent-la-Châtre en 1700, possédait également la Raffinière (Brux, Vien.), et devait une rente foncière aux chanoines de Ste-Radegonde de Poitiers sur une terre dépendant de la sgrie des Loges. Ceux-ci y renoncèrent en 1760. (Arch. Vien., G. 1519.) Pierre fut maintenu dans sa noblesse le 14 fév. 1715 par M. de Richebourg. Nous ignorons sa destinée.
J’ai trouvé l’acte de sépulture de Pierre GIRARD, seigneur des Loges, fils de François : il a été inhumé le 24 février 1723 dans l’église de Saint-Vincent-la-Châtre. Mais il n’y plus de trace de sa pierre tombale de nos jours.
Carte de Cassini : J’ai repéré le lieu dit des Loges sur la carte de Cassini.

Sources :
[1] Revue poitevine et saintongeaise : histoire, archéologie, beaux-arts et littérature… / rédacteur en chef Jos. Berthelé 1892/01/15 Edité en 1892 Source: Gallica via Geneanet
[2] Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, ou, Recueil de preuves, mémoires et notices généalogiques, servant à constater… Auteur : P. Louis Lainé Edité en 1841
[3] Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, Tomes 2, 3 et 4/ Beauchet-Filleau via Gallica
[4] Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696, par Charles D’HOZIER. (1697-1709). XXVII Poitiers, Auteur :Hozier, Charles-René d’ (1640-1732). Auteur du texte Date d’édition : 1701-1800 page 90 via Gallica
[5] Saint-Vincent-la-Châtre (Deux-Sèvres) L’église Saint-Vincent Extrait du livre de Jacques Lefebvre, Les églises du Mellois, Poitiers, éd. Gilbert de La Porrée, 2008, p. 162. © PARVIS – 2019 Centre théologique de Poitiers http://www.poitiers.catholique.fr/parvis
[6] Carte de Cassini Feuille 68 Charroux : le sud-est (La Mothe-Saint-Héray, Melle…) via Gallica.
[7] Livre Mémoires Société Historique des Deux-Sèvres du 01 janvier 1914 : Dessins d’Arthur Bouneault, responsable du musée lapidaire de Niort. Dessins numérisés et transmis par la médiathèque de Niort
Chère Monique avez vu lu mon commentaire liens Fleury/Garnier et Pandin Je découvre aussi que le Breuillac appartenu aux Fleury peut-ètre grâce à une alliance Gui …
de Rechignevoisin et Marie de Fleury le 11 aout 1568. A vérifier. Amitiés de Ph.de F.
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Merci Philippe pour ces précisions. J’ai bien lu vos commentaires.
Au fil de mes recherches sur les pierres tombales des églises des Deux-Sèvres, je retrouve fréquemment des liens avec des familles que j’ai déjà décrites dans de précédents articles : via des alliances nouvelles, des ascendances ou des descendances, des lieux-dits … Et je complète alors leur généalogie, en tenant compte bien sûr des remarques et compléments reçus, tels que les vôtres. Amitiés. Monique.
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